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Entourage de Aubert-Henri-Joseph Parent (Cambrai 1753-1835 Valenciennes)
Scènes animalières
Estimation :
20 000 € - 30 000 €
Vendu :
19 680 €

Description complète

Entourage de Aubert-Henri-Joseph Parent (Cambrai 1753-1835 Valenciennes)
Scènes animalières

Deux haut-reliefs en tilleul sculpté


L’un présente un couple d’oiseaux protégeant son nid contenant trois oisillons dans un buisson d’épines contre un serpent ; signé sur le côté droit au crayon à papier J. Perre(r?) a(er?) ; enchâssé dans un cadre en bois

Dimensions : 29,1 × 40,3 cm (11 ½ × 15 ¾ in.)

Avec cadre : 67 × 56 × 11,5 cm (26 ½ × 22 × 4 ½ in.)


Le second présente un couple de canards barbotant avec quatre canetons, au fond une bécasse avec un vers de terre en son bec, un passereau dans un nid et congénère en vol

Dimensions : 29 × 40,5 cm (11 ½ × 16 in.)

Avec cadre : 67 × 56 × 11,5 cm (26 ½ × 22 × 4 ½ in.)


Provenance :

Collection privée française, Valenciennes.


Bibliographie comparative :

S. Lami, Dictionnaire des Sculpteurs de l’École française au XVIIIe siècle, vol. II, Paris, 1911, reéd. 1996, p. 225.

A.-M. Kerneis, Aubert Parent: 1753-1835, Mémoire de maîtrise, Lille III, 1989.

C. Streeter, Two Carved Reliefs by Aubert Parent, The J. Paul Getty Museum Journal 13 (janvier 1985), p. 53-66, figs. 1a-d.”Acquisitions/1984.” The J. Paul Getty Museum Journal 13 (1985),

p. 161, 183, n° 6 ;

A. Nagel, Parent Aubert, dans Dictionnaire historique de la Suisse, en ligne 2009.

A. Maze-Sencier, Le Livre des Collectionneurs, Paris, 1885, p. 660-662.


Two carved limewood high reliefs depicting animals, circle of Aubert-Henri-Joseph Parent (Cambrai 1753 - 1835 Valenciennes)


Au cours de sa carrière, Parent s’est décrit comme sculpteur, peintre, designer, professeur, archéologue et architecte. Il est né à Cambrai, dans le nord de la France, et ses clients étaient en grande partie des aristocrates locaux ayant des liens avec la cour de France. Parent travaillait souvent le bois de tilleul, un matériau tendre que de nombreux sculpteurs européens appréciaient pour sa couleur neutre et son grain subtil. Ses reliefs exceptionnellement fins dans ce matériau sont devenus emblématiques de l’œuvre de l’artiste.

 

Sa carrière connaît un essor lorsqu’il présente un relief à Louis XVI en 1777, un panneau représentant un grand panier de fleurs accompagné des symboles de guerre et de paix. Le roi fut tellement impressionné par son œuvre qu’il la fit accrocher dans sa salle à manger privée du château de Versailles. Parent expose au Salon de la Correspondance de Paris de 1779 à 1783. Il entra ainsi de plus en plus en contact avec la noblesse et l’entourage des cercles de cour et de la haute bourgeoisie et reçût de nombreuses commandes.

 

De 1784 à 1788, Parent voyage en Italie grâce à une bourse royale, où il observe et s’imprègne de l’esthétique de l’architecture classique. Ce séjour en Italie continuera d’avoir une forte influence sur son œuvre tout au long de sa carrière, qui culminera quatre ans plus tard avec une publication de gravures, une importante série de livres d’images, d’ornementation néoclassique et ces gravures montrent divers modèles de vases décoratifs, de tables, de sièges, de balcons en fer forgé et de rampes d’escalier.

 

À Florence, il a certainement été confronté au travail du sculpteur sur bois anglais Grinling Gibbons (1648-1721). Un des chefs-d’œuvre exposé au Pallazo Pitti de Florence est le panneau de Cosimo, une œuvre monumentale offerte par le roi d’Angleterre Charles II à Cosimo III de Médicis en 1682.

 

Son intérêt pour l’histoire ancienne ne s’est pas démenti jusqu’à la fin de sa vie : Parent continue d’étudier les ruines romaines, publie sur l’art antique et dirige des fouilles locales en Suisse et en Allemagne, où il s’est réfugié pendant la Révolution française. Il enseigne l’art classique à l’Université de Bâle. Un de ses clients les plus fidèles est Kaufman Johan Rudolf Forcast-Weiss (1749-1834), riche fabricant de soie de Bâle. Il a très certainement été influencé par le sculpteur liégeois Jean-Pierre Putman (Liège, 1764-Paris, 1793).

 

En 1797, il s’installe à Berlin, où il reçoit une bourse de Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse. Il devient membre associé de l’Académie des arts de Berlin en 1797. Après avoir publié ses gravures « Antiquités de la Suisse », il retourne à Bâle.

 

Après plus de 20 ans d’exil, Aubert Parent revient en France en 1813, poussé par des circonstances politiques et sociales fondamentalement modifiées. L’ancien pensionnaire du Roi à l’Académie de Paris durant toute sa carrière avait ce désir d’instruire et de transmettre son savoir. Il enseigne l’architecture à l’Académie de Valenciennes et collabore à des projets architecturaux jusqu’à sa mort en 1835. Nous avons connaissance de plusieurs de ses élèves comme F. Boucher qui collabore au projet de l’arc de Triomphe de Valenciennes, de P-J. Noêl (1801-1823), de A-L. Debaralle (1804-1872) architecte de la ville de Cambrai en 1829, C. Petiaux (1807-1883), architecte de la ville de Valenciennes en 1836, ou encore F-E-J. Peinte (1810-1891)….. (Kerneis, loc. cit., p. 62). Aubert Parent a contribué à la tradition de la sculpture sur bois en France, influençant des générations futures d’artistes dans ce domaine.

 

Nos panneaux ont certainement été réalisés par un membre talentueux de l’entourage de Parent, un de ses élèves en France, en Suisse ou en Allemagne, mais malheureusement à ce jours, la lecture de la signature ne nous a pas encore permis de faire de lien avec un sculpteur sur bois en particulier.

 

On retrouve dans nos sculptures la manière dont Parent représente la nature et les animaux à la fois technique, vivante et poétique. Nos panneaux montrent une grande attention aux détails et une finition soignée. La maîtrise ici du matériau, associée à une sensibilité aux détails et à une approche symbolique, fait de ses œuvres des pièces captivantes qui célèbrent la beauté du monde naturel.

 

Les représentations d’animaux ne sont pas seulement décoratives ; elles véhiculent également des émotions et des récits, engageant le spectateur et invitant à une contemplation plus profonde. Tout comme Aubert, l’auteur « poète » de nos sculptures a trouvé l’inspiration dans la nature et les fleurs et les oiseaux ont été les interprètent de ses sculptures allégoriques. 

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