Pride of place to the great French makes
Titre de circulation danois
Châssis n° 57140
Moteur n° 35
Carrosserie Galibier n°18
- Berline Galibier première série, produite par l'usine Bugatti
- Historique suivi, nombre de propriétaires limité
- Remarquable état de préservation, mécanique et carrosserie d'origine
- Sans prix de réserve
Préambule par Pierre-Yves Laugier
La Genèse du modèle.
En 1932, Jean Bugatti se retrouve seul à 23 ans, à la direction de l'usine Bugatti avec Méo Costantini, le patron réside maintenant rue Boissière à Paris de façon permanente.
Ils échangent régulièrement par téléphone et Jean s'ouvre à son père par courrier début 1932, de sa volonté d'un modèle à roues avant indépendantes.
Le refus d'Ettore Bugatti est ferme, mais cela n'empêche pas J. Bugatti de concrétiser son projet.
Le dessin du châssis à roues indépendantes, sur empattement de 3,3 m est noté " dessin N° 37, type 57 " et daté du 15 juillet 1932.
Le dessin de la carrosserie Galibier 4 portes sur ce châssis, numéroté 1056, est signé Joseph Walter en date du 18 août 1932.Le profil montre une berline à calandre incliné et roues en aluminium.
Les deux prototypes à roues avant indépendantes
La Berline Galibier type 57 à moteur 2 est carrossée à la mi- février 1933, tandis que le châssis 57 à moteur 1 ne sort de l'atelier que le 30 juin 1933.
Ces deux prototypes sont pourvus de roues avant indépendantes, et de roues en alliage avec écrou central comme le type 50T dont elles sont les exactes contemporaines.
La seule photo existante d'une des deux voitures est reproduite dans l'ouvrage Bugatti Magnum par H.G. Conway et M. Sauzay. Elle est prise lors du Grand Prix de Bern en juillet 1934.Elle porte une plaque d'immatriculation de complaisance, celle de la première type 44, attribuée à la 57 à moteur 1.
Les deux voitures seront encore à l'usine comme en témoigne une note datée du 7 mai 1936 qui indique " Type 57 moteurs 1 et 2 Conduites intérieures, roues avant indépendantes…à démonter "
L'une des deux, est baptisée du nom de code " Crème de menthe " pour ne pas éveiller les soupçons lors des conversations, par l'équipe Aumaitre J.Bugatti Costantini.
Après avoir parcouru plus de 250.000 km en cinq ans, en septembre 1937, un peu avant le Salon, sa distribution par chaine a éclaté, pulvérisant soupapes, pistons, carters. Elle finit à la casse. L'autre fut surement démontée avant.
Fin du projet, déjà sans suite lors de la présentation officielle du type 57 au Salon d'octobre 1933 au Grand Palais. L'essieu rigide demandé par Ettore Bugatti est mis sur le modèle dont la série entre en production.
Les trois premières Berlines 57 Galibier de série : Elles sortent de l'atelier le 3 octobre 1933 pour la voiture à moteur 5, le 7 octobre pour la berline à moteur 4 et le 9 octobre pour la Galibier moteur 6.
Le Salon ouvre ses portes le jeudi 5 octobre.
En hâte, la berline à moteur 4 équipée de la carte grise d'un type 49 est acheminée le samedi 7 octobre par la route au Salon. La Galibier à moteur 6 suit le même chemin avec une autre carte grise de type 49 le mardi 10 octobre. On peut supposer que la voiture exposée au Salon est celle à moteur 4, nettoyée après sa folle équipée car un grand article du quotidien L'Auto en date du 10 octobre publié par Ch. Faroux montre une photo de la Galibier exposée, qui ne peut être celle à moteur 6 qui ne quitte Molsheim que ce matin- là.
Bugatti ne régularise les cartes grises que le 16 novembre par demande de 3 plaques aux numéros 57101 à 57103, attribuant la plaque 5263 NV 2 de 57101 à la voiture à moteur 5 et la plaque 5265 NV 2 de 57103 à celle à moteur 6. 5264 NV 2 pour 57102 n'a pas de connexion écrite avec un châssis moteur.
La Berline Galibier grise et noire à moteur 5 sera utilisée comme voiture de démonstration par Toussaint jusqu'au Printemps 1935, après avoir été envoyée au Salon de Bruxelles en novembre 1934 et à celui d'Amsterdam en février 1935.
La production des Bugatti Galibier 1933-1934
Après les 2 caisses des prototypes de 1932 et les 3 pré -série d'octobre 1933, la production des caisses de Galibier, dénommées " Conduite Intérieure " dans le registre de carrosserie, se déroule sur une année seulement :
En février 1934, cinq caisses sont prêtes à être montées sur des châssis.
Deux le seront en mars, et les trois dernières plus trois en avril, six autres caisses en mai, quatre en juin, six en juillet, sept en août, et cinq en septembre, avant de clore la série fin novembre par la fabrication de la Galibier destinée à l'Evêque de Strasbourg Mgr Ruch et l'ancienne Galibier moteur 6, reçoit une nouvelle caisse plus enveloppante et un moteur neuf le 30 novembre.
Ainsi seulement 41 caisses sont assemblées entre octobre 1933 et novembre 1934, et plus aucune Galibier ne sera fabriquée par l'usine Bugatti avant le modèle aérodynamique en aluminium sur châssis type 57 de troisième série, dévoilé au salon d'octobre 1938.
Les survivantes
Parmi les Berline type 57 de 1933-1934, seules dix voitures, pas une de plus, ont survécu avec leur carrosserie Galibier originale et 57140 est sans doute la seule et la dernière non touchée depuis près de soixante ans.
Ce modèle pensé en 1932, est à l'origine de la seule Berline familiale Bugatti double arbres de série.
Devenu très rare, il mérite toute notre attention et son intérêt historique est majeur.
Présentation du modèle
En octobre 1933, Bugatti a présenté la Type 57 qui, avec son moteur à deux ACT, constituera jusqu'en 1939 le seul modèle de tourisme de la gamme. Le tout premier châssis du type, assemblé en octobre 1933, a été carrossé en "Berline Galibier 4 portes" pour être exposé au Salon de Paris de cette même année. Cette voiture correspondait au dessin n°1056, daté du 18 août 1932, du styliste Joseph Walter. D'octobre 1933 à novembre 1934, l'usine Bugatti n'a assemblé que 41 "Berlines Galibier" : les trois prototypes de 1933, plus 38 carrosseries réalisées entre mi-mars et fin novembre 1934. La production a ensuite cessé jusqu'à octobre 1938, quand la deuxième série de "Berline Galibier" est sortie des ateliers Bugatti. Entre 1935 et 1938, quelques berlines 4 portes ont été fabriquées par Gangloff et Vanvooren, mais aucune par Bugatti.
Les archives compilées par l'historien Pierre-Yves Laugier donnent sur la présente Bugatti Galibier de précieuses informations.
La liste des carrosseries de l'usine Bugatti permet de constater que le châssis 57140/moteur 35 a reçu la 18ème carrosserie Galibier fabriquée ; les bois et les panneaux de carrosserie en aluminium sont d'ailleurs frappés du numéro 18. Il s'agit de la première de quatre "C-I" (conduite intérieure) carrossées à Molsheim en juin 1934. Elle a été terminée le 7 juin, contre le 14 juin pour la Galibier 57168/41, le 23 juin pour la Galibier 57144/44 et le 29 juin pour la Galibier 57157/47, soit une carrosserie Galibier fabriquée par semaine.
Sur le registre de factures de l'usine, 57140 apparaît le 01/06/1934 pour la somme de 61 695 francs, facturée à la "Société Marseillaise". Il s'agit de l'entreprise dirigée par Gaston Descollas, agent Bugatti, située 42 avenue du Prado à Marseille. Le prix de vente au public d'une Galibier était de 76 000 francs en octobre 1933, et 79 800 en octobre 1934, soit une marge généreuse de 14 000 francs pour G. Descollas.
Le registre des expéditions de l'usine précise que le 8 juin 1934, la voiture 57140 a été expédiée par train à Marseille.
Le registre des livraisons mensuelles indique : "Marseillaise. 57140/35 C.I 8/6/34." Le registre des livraisons de juin 1934 est encore plus précis : "8/6/34. 57140 - 1056 - Marseille Storione", où "1056" est le code correspondant à la carrosserie Galibier. Ce document est le seul qui donne le nom du premier propriétaire, M. Storione, information confirmée par les archives de la police marseillaise, comme suit : "Bugatti Type 57 châssis 57140, Conduite Intérieure. Immatriculée neuve sous le numéro 1034 CA 7 le 14 juin 1934. Au nom de : Storione Jean,11 Rue Saint-Jacques, Marseille."
La famille Storione est bien connue à Marseille. Fils d'immigrants italiens, Michel Storione (père de Jean) a commencé à travailler en 1883 à la Société des Minoteries de Marseille avant de lancer sa propre affaire de minoterie. Elle a connu un développement rapide et sa croissance a apporté à la famille une confortable aisance financière. L'entreprise est restée familiale et, pour la petite histoire, a lancé au début des années 80 la "Banette", une baguette qui a rencontré un succès considérable. En 1987, l'entreprise a été vendue au groupe "Champagne Céréales".
Fils de Michel, Jean Storione a pris la succession de son père dans l'entreprise. Célibataire, il appréciait les automobiles et a utilisé des Delage avant de se tourner vers Bugatti. Son chauffeur, Marius Rey, l'emmenait le week-end au Mont Ventoux assister aux courses de côte.
Ses Bugatti ont toutes été achetées par l'intermédiaire de Gaston Descollas et entretenues par le garage Menonni, à Marseille. Avant d'acquérir la Type 57 Galibier, il a utilisé successivement une 16 soupapes, une Type 44 torpédo, une Type 49 et une Type 55 roadster. Après avoir vendu la Galibier en janvier 1936, il achètera une 57 Atalante, puis une 57 C cabriolet Gangloff.
Dans le registre de réparations de l'usine, il est noté que, le 20 octobre 1934, le moteur n°35 de la Galibier a été envoyé à Molsheim avec les précisions suivantes : "Révision du moteur n°35 : le vilebrequin, le bloc moteur et une bielle étaient cassés. Piston n°1 grippé. Régule nécessaire pour les bielles n°4 et 78..."
Le 24 janvier 1936, cette Bugatti a donc changé de mains pour être immatriculée au nom de Gustave Cousin, médecin à Marseille. Les archives de police mentionnent le 16 octobre 1944 la délivrance à M. Cousin d'un duplicata de la carte grise de la voiture, sans doute à la suite de la perte de l'original pendant la guerre. Le 24 décembre 1954, la voiture est immatriculée dans le nouveau système sous le numéro 7983 AQ 13.
Antoine Raffaelli, "chasseur" de voitures anciennes (pour les frères Schlumpf notamment) et propriétaire d'un garage à Marseille, se souvenait de la première fois où il a vu cette Galibier, quand elle appartenait encore au Dr Cousin : "Je suis allé voir la voiture au garage Paragalo, 268 boulevard Baille à Marseille, aux environs de 1960. La voiture était en révision pour Cousin et le mécanicien était en train de fabriquer des garnitures de freins spéciales, pour qu'elles soient plus efficaces. Il a également modifié les couvercles d'arbres à cames pour que le moteur ressemble plus à celui d'une Alfa 8C ! La voiture était noire, avec des flancs bleus. Le Dr Cousin était un ami du pharmacien M. Ailloud qui était propriétaire du garage Renault que je gère depuis 1960."
Cette Bugatti Galibier est restée en possession de Gustave Cousin pendant 30 ans, de 1936 à 1966. Le 29 novembre 1966, elle a été vendue à Jean Brignone, "agent de cinéma" habitant lui aussi à Marseille et qui l'a cédée l'année suivante à Antoine Raffaelli. Au dos d'une photo de la voiture devant le garage de Raffaelli, il est mentionné qu'elle appartenait à Rodolph Brignone, sans doute frère de Jean. On distingue clairement le caducée de médecin à gauche du pare-brise.
Au printemps 1967, Raffaelli a vendu la Galibier à Daniel Guidot, architecte domicilié au Pecq (banlieue ouest de Paris) qui l'a fait immatriculer 71 GU 78 le 17 mars 1967. Membre du Bugatti Club de France fondé en 1966, Guidot possédait aussi une Type 46 coach Vanvooren et une Type 35 A.
Aux alentours de 1974, il a vendu la Galibier à un autre membre du Club Bugatti, Jean Vilette, domicilié à Paris mais travaillant pour les Mines de Hettange-Grande, en Lorraine, non loin de la frontière allemande. C'est probablement la raison pour laquelle on trouve ensuite la trace de cette voiture en Allemagne et, en 1989, le club Bugatti allemand a enregistré que cette Galibier n°57140 appartenait à Walter Metz, à Moodbrunn. Elle a été ensuite achetée par Feierabend Klassik Technik et proposée à la vente à l'Essen Motor Show de novembre 2007. Sur place, elle a été vendue au collectionneur belge Roland d'Ieteren, détenteur notamment de l'atelier de restauration Auto Classique Touraine, basé à côté de Tours. Cette Bugatti Galibier était supposée servir de base pour un projet de Type 57 S commandé par M. Jean-Jacques Strubb. Elle est toutefois restée intouchée et, à la suite du décès de M. Strubb en avril 2010 au volant de sa Bugatti 51, la Galibier est un peu tombée dans l'oubli au fond de l'atelier.
Autour de 2013, elle a été proposée à un authentique passionné de Bugatti (et de Ferrari) basé près du Puy-en-Velay, José Piger. Il connaissait bien la marque car son père avait acheté en 1946 un coach 57 Ventoux, lui-même ayant été propriétaire d'une Type 55 roadster et d'une Type 37 A, entre autres. Séduit par la Galibier, il l'a achetée à Auto Classique Touraine et, ce faisant, l'a sans doute sauvée d'une éventuelle transformation.
Après quelques années, il l'a à son tour cédée à l'actuel propriétaire de la voiture.
Aujourd'hui, cette voiture est très bien préservée, pratiquement intouchée depuis les années 60, ce qui s'explique par un nombre limité de propriétaires, dont un (M. Cousin) l'a gardée pendant 30 ans. La carrosserie est celle d'une Galibier 4 portes fabriquée par Bugatti, et la voiture est équipée de ses sièges et de son intérieur d'origine. Le tableau de bord est d'origine avec ses instruments Jaeger à fond noir. Un écusson émaillé porte la mention "Deutscher Jagdschutz Verbrand", une association de chasseurs dont M. Metz faisait sans doute partie.
Certains panneaux de carrosserie en aluminium, dont le capot, sont frappés du n°18, ce qui confirme l'indication du registre des carrosseries d'usine rappelée plus haut. Le tableau de bord comporte la plaque de châssis d'origine, qui mentionne "57140 Bas-Rhin 19 CV", et le moteur présente sur son support gauche la frappe d'usine "35-57140". Les couvercles d'arbres à cames sont ceux modifiés en 1960 par Paragalo, à Marseille. En dehors de cela, on ne constate aucune modification par rapport à la configuration d'origine de la voiture.
Parmi les 41 carrosseries Galibier de la première série fabriquées par l'usine Bugatti entre octobre 1933 et novembre 1934, moins d'une douzaine ont survécu. La Galibier 57140/35 dont l'historique est intégralement retracé par l'historien Pierre-Yves Laugier est une des mieux conservées de toutes les voitures correspondant à ce premier dessin, le tout premier du styliste Joseph Walter pour le nouveau châssis Type 57.
Pride of place to the great French makes.
Danish title
Chassis no. 57140
Engine no. 35
Galibier body no.18
- First-series Galibier saloon, built by the Bugatti works
- Known history, low ownership
- Remarkably well-preserved condition, original engine and body
- No reserve
The origins of the model
In 1932, aged 23, Jean Bugatti found himself on his own managing the Bugatti factory with Méo Costantini, as his father was now living permanently in Paris.
They spoke regularly on the phone and in a letter at the start of 1932, Jean told him of his desire to produce a model with independent front suspension.
Ettore categorically refused, but this did not stop Jean from going ahead with his plan.
The design for a chassis with independent suspension and a 3.3m wheelbase was recorded as "Design no. 37, type 57" and dated 15 July 1932.
The drawing for the four-door Galibier body on this chassis, numbered 1056, was signed by Joseph Walter and dated 18 August 1932. The side view shows a saloon with a swept-back radiator grille and alloy wheels.
The two prototypes with independent front suspension
The body was fitted to the Type 57 Galibier saloon with engine 2 in mid-February 1933, while the Type 57 chassis with engine 1 only left the workshop on 30 June 1933.
These two prototypes had independent front suspension and alloy wheels with a central nut, as on the Type 50T, their exact contemporary.
The only existing photograph of one of these two cars is reproduced in the book Bugatti Magnum by Conway and Sauzay, and was taken at the Grand Prix de Berne in July 1934. It had a registration plate of convenience, that of the first Type 44, which was assigned to the Type 57 with engine 1.
The two cars were still at the factory, as can be seen from a note dated 7 May 1936, stating: "Type 57 engines 1 and 2, saloons, independent front suspension ... to be stripped down".
One of the two cars was given the code name 'Crème de menthe' by the Aumaitre J. Bugatti Costantini team, in order to avoid arousing suspicions in conversations.
In September 1937, just before the Paris Motor Show, and after covering more than 250,000km in five years, its timing chain snapped, shattering the valves, pistons and casings. It ended up on the scrapheap. The other car was certainly broken up before this.
This marked the end of the project, which had already come to nothing by the time the Type 57 was officially presented at the Grand Palais in October 1933. The solid rear axle demanded by Ettore Bugatti was fitted to the model as it went into production.
The first three Type 57 Galibier production saloons
The Galibier with engine 5 left the workshop on 3 October 1933, followed on 7 October by that with engine 4 and on 9 October by that with engine 6.
The Paris Motor Show opened on Thursday 5 October.
The saloon with engine 4 and the registration certificate for a Type 49 was hastily dispatched by road to the show on Saturday 7 October. The Galibier with engine 6 followed the same route with the registration certificate of another Type 49 on Tuesday 10 October. It may be assumed that the car exhibited at the show had engine 4, cleaned after its mad dash to Paris, as a major feature by Charles Faroux in the daily newspaper L'Auto dated 10 October shows a picture of the Galibier on display, which could not have been the model with engine 6, since that only left Molsheim that morning.
Bugatti only sorted out the registration documents on 16 November, when he requested three licence plates for chassis 57101-57103: 5263 NV 2 was assigned to chassis 57101 with engine 5 and 5265 NV 2 to chassis 57103 with engine 6. There is no written link between 5264 NV 2 for chassis 57102 and an engine/chassis.
The grey and black Galibier saloon with engine 5 was used as a demonstrator by Toussaint until the spring of 1935, after it had been sent to the Brussels Motor Show in November 1934 and to the Amsterdam Show in February 1935.
Production of the Bugatti Galibier from 1933-1934
After the two prototype bodies in 1932 and the three pre-production models in October 1933, production of the Galibier bodies, referred to as "Conduite Intérieure" in the coachwork register, lasted just one year.
In February 1934, five bodies were ready to be fitted to chassis.
Two of these were fitted in March, with the last three of these and another three in April, followed by six more bodies in May, four in June, six in July, seven in August and five in September, before the series came to an end in November with the Galibier for the Bishop of Strasbourg, Mgr. Ruch, and the old Galibier with engine no. 6, which received a new, larger body and a new engine on 30 November.
Only 41 bodies were therefore produced between October 1933 and November 1934, and no other Galibiers would be built by the Bugatti factory until the aerodynamic aluminium-bodied model on the third-series Type 57 chassis, which was unveiled at the Paris Motor Show in October 1938.
The survivors
Among the Type 57 saloons from 1933-1934, just ten cars have survived with their original Galibier bodies, and 57140 is undoubtedly the only, and the last one to remain untouched for nearly 60 years.
Conceived in 1932, this model led to Bugatti's only production family saloon with a twin-cam engine.
Now extremely rare, it is of great historical importance and deserves our full attention.
In October 1933, Bugatti presented the Type 57, which, with its DOHC engine, was the only touring model in the range. The very first chassis of this type, built in October 1933, was fitted with a 'four-door Galibier Saloon' body to be exhibited at the Paris Motor Show that year. The car corresponded to design no. 1056, dated 18 August 1932, produced by the stylist Joseph Walter. From October 1933 to November 1934, the Bugatti works built only 41 'Galibier Saloons': the three prototypes from 1933, then 38 bodies produced between mid-March and the end of November 1934. Production then stopped until October 1938, when the second series of 'Galibier Saloons' left Bugatti's workshops. Between 1935 and 1938, some four-door saloons were built by Gangloff and Vanvooren, but none by Bugatti.
The archives compiled by the historian Pierre-Yves Laugier provide some valuable information regarding this Bugatti Galibier.
The list of bodies from the Bugatti works shows that chassis 57140/engine 35 was fitted with the 18th Galibier body built; the wooden sections and aluminium body panels are, moreover, marked with the number 18. It was the first of four 'C-I' ('Conduite Intérieure') models to be fitted with bodies at Molsheim in June 1934. It was completed on 7 June, followed by the Galibier 57168/41 on 14 June, the Galibier 57144/44 on 23 June and the Galibier 57157/47 on 29 June, i.e. one Galibier body per week.
In the works invoice ledger, 57140 appears on 1 June 1934 for the sum of 61,695 francs, billed to the 'Société Marseillaise', the business run by the Bugatti agent Gaston Descollas at 42 avenue du Prado in Marseille. The retail price of a Galibier was 76,000 francs in October 1933 and 79,800 francs in October 1934, leaving a generous profit margin of 14,000 francs for Descollas.
The works shipment records state that car 57140 was sent by train to Marseille on 8 June 1934.
The monthly delivery records show: "Marseillaise. 57140/35 C.I 8/6/34." The delivery records for June 1934 are even more precise: "8/6/34. 57140 - 1056 - Marseille Storione", where '1056' was the code corresponding to the Galibier body. This is the only document to give the name of the first owner, M. Storione, which is corroborated by the following Marseille police records: "Bugatti Type 57 chassis 57140, Conduite Intérieure. Registered new with the number 1034 CA 7 on 14 June 1934, in the name of Jean Storione,11 Rue Saint-Jacques, Marseille."
The Storione family was well known in Marseille. The son of Italian immigrants, Michel Storione (Jean's father) began working in 1883 at the Société des Minoteries de Marseille before setting up his own flour-milling business. This grew rapidly, making the family very comfortably off. The business remained a family concern and, incidentally, introduced at the start of the 1980s the 'Banette', a type of French baguette which met with considerable success. In 1987, the business was sold to the 'Champagne Céréales' group.
Jean succeeded his father Michel in the business. A bachelor, he liked cars and had Delages before turning to Bugatti. His chauffeur, Marius Rey, took him to Mont Ventoux at weekends to watch the hill climbs.
He bought all his Bugattis through Gaston Descollas and they were maintained by the Menonni garage in Marseille. Before acquiring the Type 57 Galibier, he used in turn a 16-valve model, a Type 44 'Torpedo', a Type 49 and a Type 55 roadster. After he sold the Galibier in January 1936, he bought a 57 Atalante and then a 57 C Gangloff cabriolet.
In the works service records, it is noted that on 20 October 1934, the engine no. 35 from the Galibier was sent to Molsheim with the following observations: "Overhaul of engine no. 35: the crankshaft, engine block and one con rod were broken. No. 1 piston seized. Adjustment required for con rods 4 and 78 ..."
On 24 January 1936, the Bugatti thus changed hands and was registered in the name of Gustave Cousin, a doctor in Marseille. The police records mention that a duplicate registration certificate was issued to Cousin on 16 October 1944, doubtless following the loss of the original document during the war. On 24 December 1954, the car was registered in the new system with the number 7983 AQ 13.
Antoine Raffaelli, a 'historic car hunter' (notably for the Schlumpf brothers) and the owner of a garage in Marseille, recalled the first time he saw this Galibier, when it was still owned by Dr Cousin: "I went to see the car at the Paraglo garage at 268 boulevard Baille in Marseille, around 1960. The car was being serviced for Cousin and the mechanic was in the process of making some special brake linings to improve their performance. He had also changed the camshaft covers so that the engine looked more like that of an Alfa 8C! The car was black, with blue side panels. Dr Cousin was a friend of the pharmacist M. Alloud, who owned the Renault garage I have managed since 1960."
The Galibier remained in Cousin's ownership for 30 years, from 1936-1966. On 29 November 1966, it was sold to Jean Brignone, a 'film agent' who also lived in Marseille, and who sold it the following year to Antoine Raffaelli. On the back of a photograph showing the car in front of Raffaelli's garage, it is noted that it belonged to Rodolph Brignone, no doubt Jean's brother. The doctor's insignia in the form of a staff can be clearly seen to the left of the windscreen.
In spring 1967, Raffaelli sold the Galibier to Daniel Guidot, an architect living in Le Pecq (in the western suburbs of Paris), who registered it as 71 GU 78 on 17 March 1967. A member of the Bugatti Club de France (founded in 1966), Guidot also owned a Type 46 Vanvooren 'Coach' and a Type 35 A.
Around 1974, he sold the Galibier to another member of the Bugatti club, Jean Vilette, whose home address was in Paris but who worked for the mines at Hettange-Grande in Lorraine, not far from the German border. This is probably why the car later showed up in Germany, and in 1989 the German Bugatti club recorded the Galibier no. 57140 as belonging to Walter Metz from Moodbrunn. It was subsequently bought by Feierabend Klassik Technik and offered for sale at the Essen Motor Show in November 2007. It was sold there to Roland d'Ieteren, the Belgian collector and owner of the restoration business Auto Classique Touraine, based outside Tours. The Galibier was intended to be used as the basis for a project to build a Type 57 S, commissioned by Jean-Jacques Strubb. It remained untouched, however, and when Strubb died in April 2010 at the wheel of his Bugatti 51, the Galibier lay forgotten at the back of the workshop.
Around 2013, it was offered to a true Bugatti (and Ferrari) enthusiast from near Le Puy-en-Velay, José Piger. He was well acquainted with Bugatti ,as his father had bought a 57 Ventoux 'Coach' in 1946, while he himself had owned, among other models, a Type 55 roadster and a Type 37 A. Won over by the Galibier, he bought it from Auto Classique Touraine and undoubtedly saved it from being converted.
After a few years, he in turn sold the car to its current owner.
Today, the car is very well preserved and has been practically untouched since the 1960s, a fact accounted for by its low number of owners, one of whom (Dr Cousin) kept it for 30 years. The body is that of a four-door Galibier built by Bugatti, and the car has its original seats and interior. The dashboard is also original, with its Jaeger instruments with black dials. An enamelled badge has the wording 'Deutscher Jagdschutz Verbrand', a hunters' association of which Herr Metz was most likely a member.
Some of the aluminium body panels, including the bonnet, are stamped with the number 18, corroborating the factory coachwork register mentioned above. The dashboard has the original chassis plate with the reference "57140 Bas-Rhin 19 CV", while the left-hand engine mount bears the factory stamp "35-57140". The camshaft covers are those modified in 1960 by Paraglo in Marseille. Apart from this, no changes to the car's original specification can be seen.
Among the 41 first-series Galibier bodies built by the Bugatti works between October 1933 and November 1934, fewer than a dozen have survived. This Galibier 57140/35, whose history is fully documented by the historian Pierre-Yves Laugier is one of the best preserved examples of all the cars with this initial design, the first produced by the stylist Joseph Walter for the new Type 57 chassis.
Photos © Peter Singhof