Collection Pierre Héron
Sans titre de circulation
Châssis n° 60813
Moteur n° 60813
- Dans la collection depuis 1970
- Seulement 2 exemples connus
- Moteur trois carburateurs d'origine
Selon les informations qu'a pu nous communiquer Noëlle Chapron, cette voiture est arrivée en châssis le 30 janvier 1939 chez le carrossier, d'où elle est sortie fin mars. Elle a été livrée neuve à Monsieur D. et les archives confirment qu'il s'agissait d'un cabriolet Grand Luxe (numéro Chapron 5936), à capote trois positions. A sa sortie de l'atelier, elle était notamment équipée d'ailes "torpille", de feuillards de tranches de portes chromés, de poignées Grand Luxe, d'un système de chauffage/dégivrage et de phares antibrouillard. Les pare-chocs étaient de type "monoplan" et les bordures de marchepieds étaient chromées. De plus, la voiture était équipée de deux options enviables : une boîte Cotal électromécanique, système offrant des passages dans une grande douceur, et une alimentation du moteur 6-cylindres 3,5 litres par trois carburateurs, ce qui en faisait passer la puissance à 115 ch au lieu de 90 ch pour la 148 standard. Le nouveau propriétaire pourra obtenir de Noëlle Chapron des copies des documents d'archives spécifiques à cette voiture, avec ses caractéristiques d'origine.
En 1951, cette Delahaye appartenait à un négociant demeurant à Paris et l'immatriculation est passée de 409 RP 4 (ce qui correspondait à la Seine, donc Paris, dans le système d'avant 1950) à 7159 AJ 75. Une plaque au nom de ce dernier est encore apposée au tableau de bord. C'est auprès de lui que M. Pierre Héron a fait l'acquisition de ce cabriolet, le 23 janvier 1970 comme en témoigne une copie du certificat au nom de J. Strub, barré pour la cession. Selon Pierre Héron, Jacques Strub avait participé à des courses sur Delahaye, mais nous n'en avons pas retrouvé de confirmation.
Depuis les années 1970, la voiture a subi l'attaque du temps et son état s'est considérablement dégradé. La rouille s'est insinuée sur la carrosserie mais la teinte d'origine, le beige " crème du Japon " a laissé place à deux tons rouge et orange léger, et la carrosserie semble complète avec ses enjoliveurs. A l'intérieur, seul le siège conducteur est à peu près acceptable et le tableau de bord en bois est presque complet, à l'exception notable du compteur central qui est sans doute avec la montre. Le tout est détérioré mais amplement sauvable. On retrouve les commandes au volant et le "moutardier" de la boîte Cotal avec son tout petit levier, mais les garnitures de portes sont déchirées, il manque certains éléments et la structure bois est en partie désagrégée. La capote est déchiquetée mais le mécanisme est présent, tout comme les compas. Sous le capot, le moteur est celui d'origine, avec ses trois carburateurs Solex.
La 148 L est une voiture intéressante car elle reprend la base et le moteur de la célébrissime Delahaye 135 sur un châssis plus long (3,15 m d'empattement contre 2,95 m), ce qui permettait d'accueillir des carrosseries plus étoffées comme celle-ci, qui dispose de quatre places sous capote. Le "L" était là pour "légère", par rapport à la 148 normale destinée surtout à des carrosseries limousines ou d'apparat. La 148 L est particulièrement rare puisque sa production s'est limitée à 196 exemplaires de 1937 à 1939, puis 504 exemplaires de 1946 à 1953, contre quelques 3 000 Type 135 toutes versions confondues. Jean-Paul Tissot, président du Club Delahaye, nous a confirmé qu'à sa connaissance, il s'agissait du deuxième exemplaire recensé.
Bien que très détériorée, cette voiture a l'avantage d'être en état d'origine, avec la majorité de ses accessoires, et constitue donc une intéressante base de restauration. Sa ligne élégante est un hommage aux belles carrosseries d'avant-guerre, à ailes séparées, et elle n'est pas sans rappeler, à la malle arrière près, la carrosserie façonnée par Henri Chapron pour le Salon de New York 1940. En tout cas, elle ouvrira les portes des concours d'élégance les plus convoités.
Véhicule soumis à l'obtention d'un passeport d'exportation en cas de sortie hors territoire français et une licence d'exportation en cas de sortie hors territoire européen. Ces formalités sont prises en charge par Artcurial et sont soumises à des délais (environ trois mois pour les passeports et un mois supplémentaire pour les licences).
Unregistered
Chassis No. 60813
Engine No. 60813
- In the collection since 1970
- Only two examples known
- Original engine with three carburettors
According to the information that Noëlle Chapron was able to give us, this car arrived in chassis form on January 30, 1939, at the coachbuilder, from where it left at the end of March. It was delivered new to Monsieur D. and the archives confirm that it was a Grand Luxe convertible (Chapron number 5936), with a three-position soft top. When it left the workshop, it was notably equipped with "torpedo" fenders, chrome door edge strips, Grand Luxe handles, a heating/defrosting system, fog lights, "monoplane" type bumpers and chrome running board edges. In addition, the car was equipped with two enviable options: an electromechanical Cotal gearbox, a system offering very smooth shifts, and a 3.5-litre 6-cylinder engine fed by three carburettors, which increased the power to 115bhp instead of 90bhp for the standard 148. The new owner can obtain from Noëlle Chapron copies of the archival documents specific to this car, with its original characteristics.
In 1951, this Delahaye belonged to a merchant living in Paris and the registration went from 409 RP 4 (which corresponded to Paris in the system before 1950) to 7159 AJ 75. A name plate of the latter is still affixed to the dashboard. It was from him that Mr. Pierre Héron acquired this convertible on January 23, 1970, as can be seen from a copy of the certificate in the name of J. Strub, crossed out for the transfer. According to Pierre Héron, Jacques Strub had participated in races in Delahayes, but we have not found any confirmation.
Since the 1970s, the car has suffered the ravages of time and its condition has deteriorated considerably. Rust can be seen on the bodywork but the original beige "Japanese cream" color has given way to a two tone of red and light orange, and the bodywork seems complete with its hubcaps. Inside, only the driver's seat is more or less acceptable, and the wooden dashboard is almost complete, with the notable exception of the central counter and the clock. Everything is damaged but amply salvageable. We find the controls on the steering wheel and the "moutardier" of the Cotal gearbox with its very small lever, but the door trim is torn, some elements are missing, and the wooden structure has partly disintegrated. The soft top is jagged, but the mechanism is present, as are the compasses. Under the hood, the engine is the original one, with its three Solex carburettors.
The 148 L is an interesting car because it uses the base and the engine of the famous Delahaye 135 on a longer chassis (3.15m wheelbase against 2.95m), which made it possible to accommodate more substantial bodies, like this one, which has four seats under the hood. The "L" stands for "light", compared to the normal 148 intended mainly for limousine or ceremonial bodies. The 148 L is particularly rare since its production was limited to 196 units from 1937 to 1939, then 504 units from 1946 to 1953, compared to around 3,000 Type 135s of all versions. Jean-Paul Tissot, president of the Club Delahaye, confirmed that, to his knowledge, it is the second copy identified.
Although badly deteriorated, this car has the advantage of being in original condition, with the majority of its accessories, and therefore constitutes an interesting basis for restoration. Its elegant line is a tribute to the beautiful pre-war bodies, with separate wings, and it is reminiscent, except for the rear trunk, of the bodywork shaped by Henri Chapron for the 1940 New York Motor Show. No doubt, once restored, this car will be eligible for some of the most coveted elegance competitions worldwide.
Vehicle requiring an export passport in order to be taken out of France and an export license in order to leave European territory. These formalities are handled by Artcurial and are subject to the following deadlines : passport around three months, license one additionnal month.
Photos © Mathieu Bonnevie