Commentaire :
A l'instar de son père, Pierre Patel, surnommé " le Claude Lorrain de la France " par Mariette, Pierre-Antoine Patel se fit une spécialité des paysages de petits formats où se côtoient ruines antiques et figures, dans une harmonie alliant vert, gris et bleu. Si aucun séjour italien n'est attesté pour les Patel père et fils, leurs paysages viennent témoigner de l'enthousiasme des artistes pour la Rome antique et ses monuments, largement diffusés par la gravure en Europe, ainsi que pour l'Italie, sa lumière et le paysage classique, relayé à Paris aussi bien par les œuvres des peintres du Nord ayant voyagé dans la Péninsule que par celles des maîtres italiens présentes dans les collections de la couronne et de nombreux amateurs.
Un ciel bleu et rose vient ici se refléter dans un plan d'eau au bord duquel se dressent les ruines d'un antique palais, ainsi qu'une colonne tronquée. A ses pieds, deux hommes entourent un troisième personnage blessé et allongé sur le sol. Cette scène illustre peut-être, comme le propose Nathalie Coural ('op. cit.') la parabole du Bon Samaritain (Lc 10, 30-37). Ce petit paysage animé vient ici nous rappeler qu'avant les ruines et les caprices d'un Hubert Robert ou d'un Demachy, les peintres français du XVIIe siècle s'étaient emparés de ces thématiques, avec des effets d'atmosphère et de lumière différents, teintant leurs paysages d'une certaine douceur élégiaque.
Like his father Pierre Patel, whom Mariette nicknamed "the Claude Lorraine of France", Pierre-Antoine Patel specialized in small format landscapes where antique ruins and figures are brought together in a harmony combining green, grey and blue colours. Although neither of the Patels, father or son, seems to have travelled to Italy, their landscapes show enthusiasm for ancient Rome and its monuments, which were widely circulated around Europe by prints, and more generally for Italy, its light and classical landscapes, brought to Paris through paintings by Dutch and Flemish artists who had travelled there and examples by Italian artists in the royal collection and those of connoisseurs.
A blue and pink sky is here reflected on an area of water at the edge of which stand the ruins of an ancient palace and a truncated column. Below it, two men surround a third figure lying on the ground, injured. As Nathalie Coural has suggested (op. cit.), this may represent the parable of the Good Samaritan (Luke, 10, 30-37). This small lively landscape is a reminder that before the ruins and capricci of artists like Hubert Robert or Demachy, French painters in the 17th century had also adopted these themes, with different atmospheric and lighting effects, colouring their landscapes with a certain nostalgia.