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Ecole française vers 1870-1880
Le massacre des gardes Suisses lors de la prise des Tuileries, le 10 août 1792
Estimation :
12 000 € - 15 000 €
Vendu:
15 000 €

Détails du lot

Le massacre des gardes Suisses lors de la prise des Tuileries, le 10 août 1792
Huile sur toile (Toile d'origine)

Toile de la maison Deforge et Carpentier

The massacre of the Swiss Guards at the Tuileries in 1792, oil on canvas, French School, ca. 1870-1880

Provenance :

Vente anonyme ; Saint-Jean-de-Luz, Côte Basque Enchères, samedi 5 juillet 2014, n°141 (comme attribué à Henri Félix Emmanuel Philippoteaux) ;
Collection particulière du Sud de la France

Commentaire :
" Nous ne connaissons dans nos traités d'alliance et de paix perpétuelle que le roi. En vain tous ses sujets seraient résolus de le détrôner, nos serments qui doivent être notre règle défendent de soutenir les rebelles. Le roi est notre seul allié, et nullement ses sujets, enfin c'est lui seul que nous devons défendre 1 "

Si l'on devait donner une image de ce que peut-être la définition d'un dévouement inconditionnel, le comportement des Gardes-Suisses en cette terrible journée du 10 aout 1792 constitue un début d'idée probant. Chargés de longue tradition de la protection personnelle du Roi de France, les hommes composant ce corps d'armée ne faillirent pas à leur devoir lorsque les révolutionnaires sanguinaires s'agglutinèrent devant les grilles du Palais des Tuileries abritant alors Louis XVI et sa famille. Reprenant les termes déjà énoncés contre les ligueurs à la fin du XVIe siècle, ils jurent une fidélité absolue au monarque, engagement qui coûtera la vie à la plupart d'entre eux ce 10 août, marquant le point de départ de la première Terreur dans cette sombre période historique révolutionnaire.

" Les uniformes rouges des huit cents Suisses, assis ou couchés sur les paliers, sur les degrés, sur les rampes, faisaient ressembler d'avance l'escalier des Princes à un torrent de sang".

Notre tableau figure avec une force évocatrice, que l'emploi de l'esquisse sublime, cet épisode tragique évoqué ici avec talent par Alphonse de Lamartine2. La vague assiégeante semble inarrêtable, piétinant les corps inertes des Gardes-Suisses tout justes vaincus, alors qu'un dernier reliquat d'hommes, pourtant destinés à la défaite et à leur mort prochaine, ne compte pas rendre les armes. La barbarie de la scène est palpable, les révolutionnaires n'attendant même pas la fin des combats pour dépouiller leurs victimes, mais c'est malgré tout l'idée du dévouement extraordinaire de ces hommes qui domine. Peu importe le contexte, qui n'est ici que suggéré par des détails vestimentaires ou par les grandes lignes de l'architecture de l'édifice, l'artiste semble vouloir délivrer ici, au moyen d'un épisode historique, une ode à des valeurs malheureusement trop souvent oubliées : loyauté, dévouement, allégeance, fidélité.

1. Réponse du Corps helvétique aux Ligueurs en 1583, reprise par les Gardes Suisses, voir J. d'Orliac, " 10 août 1792 à la mémoire des morts du régiment des Gardes-Suisses de France : helvetiorum fidei ac virtuti ", in 'Revue militaire suisse', 1946, p. 386-194
2. 'Histoire des Girondins', 1847, p. 72

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