Paris, 30 juin 1979. 12 pp. in-4 montées sur onglets, demi-maroquin grenat, plats de plexiglas translucide, dos lisse.
SANS DOUTE L'UNE DES PLUS EXTRAVAGANTES LETTRES DE REMERCIEMENT JAMAIS ECRITES
A UNE MAITRESSE DE MAISON.
Georges Mathieu, d'une écriture exubérante, donne libre cours à une prose échevelée pour remercier d'un déjeuner l'épouse de Manuel Gonzalez de Andia y Talleyrand-Périgord :
"Il n'y a, Madame, qu'une chose qui puisse se situer au-delà du ravissement c'est la surprise du ravissement. Mais lorsque la surprise étant passée l'on continue d'être envahi par le souvenir d'une atmosphère de rêve l'on s'interroge sur les pouvoirs quasi-magiques de la maîtresse des lieux. Plus de quarante huit heures après avoir subi le charme de ce qui m'entourait j'éprouve maintenant le bonheur inéffaçable de la conscience de l'avoir connu. Ce fut pour moi, Madame, plus qu'un déjeuner délicieux, qu'une conversation passionnée et rebondissante, qu'un spectacle - d'un raffinement aussi mesuré que somptueux -, plus qu'un amoncellement de chefs d'œuvres ce fut un moment de civilisation, un moment de grâce, un moment tel que l'on n'en aurait jamais souhaité le changement. Mais le sens, Madame que l'admiration m'entraine sur ma pente naturelle : la démesure ! Heureusement que le Prince de Bénévent et Baltasar Gracian me mettent tous les deux en garde contre l'excès des louanges ". Les six autres pages sont tout aussi exquises.
Quelques taches et légères rousseurs.