PROSPER MERIMEE CARMEN. Paris, Michel Lévy frères. 1846. In-8. Reliure doublée signée de Marius Michel. Plein maroquin bleu roi, quadruple filet doré en encadrement des plats, dos à nerfs soulignés de pointillés, caissons à double filet décorés d’un médaillon fleuronné, titre doré, double filet sur les coupes. Doublures de maroquin brique ornées d’un large encadrement de fers et quadruple filet dorés aux mosaïques florales de maroquin bleu, vert et rouge. Bordure de maroquin bleu, liserée d’un filet or. Gardes de reps gris anthracite et doubles gardes au peigne, tranches dorées sur témoins. Couvertures jonquille imprimées en noir conservées. (Petite restauration de déchirure au premier plat.) EDITION ORIGINALE, TRES RARE, DU PLUS CELEBRE OUVRAGE DE MERIMEE. « Un des romantiques les plus rares et les plus recherchés. Rarissime en reliure d’époque de bonne qualité. Un amateur pourra se contenter à la rigueur d’un exemplaire en reliure moderne sans couverture. » (Clouzot). L’ouvrage contient, en plus de Carmen, deux autres récits : Arsène Guillot et L’Abbé Aubain. Très bel exemplaire, à toutes marges et bien complet des rarissimes couvertures imprimées sur papier jonquille, à la date de 1847. Exemplaire enrichi d’une lettre autographe signée « Pr. M. », adressée à François Cavé « Chef de la Division des Beaux-Arts » au Ministère de l’Intérieur et datée de « Tours, 26 Xbre [décembre] (1843 ?) ». 3 pages in-8 à l’encre brune sur un double feuillet de papier à l’écusson gaufré « Turkey Mill » ; suscription : « Monsieur Cavé, Chef de la Division des Beaux-Arts ». Petit dessin de plan au crayon en bas de la suscription. (Petite déchirure avec manque sans atteinte au texte, due au décachetage. Légère fente.) Superbe lettre faisant part au responsable de la division des Beaux-arts à Paris de ses découvertes sculpturales et picturales récentes, d’un tableau qu’il attribue au Roi René et un autre à Dürer. « Cher ami, votre tombeau de Richard Cœur de Lion est une véritable farce qui ne valait pas la peine qu’un pauvre diable s’y inhumât. J’ai toutes les peines du monde à ne pas couvrir mes rapports au ministre de soupirs. Je reviens résigné car il y a beaucoup à voir dans l’arrondissement de Saumur. Mais il fait un froid de chien et un brouillard de couleur et de consistance de moutarde. (...) Adieu, cher ami, tenez-vous le ventre libre et les pieds chauds ce qui m’est impossible car il fait plus chaud dans la lanterne du Panthéon que dans une chambre d’auberge. » PROVENANCE Claude Jolly Bavoillot, avec son ex-libris gravé par Giacomelli à sa devise « Aimer Admirer » (vente 1896, n° 702). Belle provenance de cette célèbre bibliothèque romantique.