STEPHANE MALLARME. UN COUP DE DES JAMAIS N’ABOLIRA LE HASARD. Paris, NRF, 1914. In-4, broché. Couverture rempliée, imprimée en rouge et noir sur le front. Chemise signée de Séguier. Demi-maroquin rouge à bandes, doublures de daim framboise, auteur et titre doré sur le dos. Etui bordé. Edition originale. Tirage limité à 100 exemplaires sur grand papier : 10 sur papier pur chanvre de Montval et 90 sur vélin d’Arches ; le tirage total sur papier vergé d’édition n’est pas connu. Un des 90 exemplaires sur vélin d’Arches (n° 62). Œuvre phare de la modernité, Un coup de dés jamais n’abolira le hasard fut le dernier grand projet de publication de Mallarmé, lequel ne vit pas le jour, son décès brusque l’empêchant. Toutefois, en mai 1897, la revue internationale Cosmopolis avait publié dans ses pages ce poème qu'une note de la rédaction présentait comme une « œuvre d'un caractère entièrement nouveau ». Mais la publication de Cosmopolis n'était, par rapport au vœu du poète, qu'une « demi-mesure » insatisfaisante. Aussitôt après, Mallarmé s'occupa de réaliser pour Ambroise Vollard ce qui devait être l'édition définitive de son « Grand Œuvre », illustrée de 4 lithographies d'Odilon Redon. Ambroise Vollard raconte dans ses Souvenirs que la maison Didot refusa tout net d’imprimer les maquettes d’un tel poème, le directeur déclarant : « C’est un fou qui a écrit ça ! » La mort de Mallarmé en 1898 mit un terme aux recherches typographiques. Lorsqu’en 1914 les éditions de la NRF ressortirent ce projet des cartons du gendre et héritier de Mallarmé, le docteur Edmond Bonniot, il fut à nouveau fait appel à Didot qui, cette fois, voulut bien réaliser un jeu d’épreuves. Ce fut toutefois l’imprimerie Sainte-Catherine qui réalisa la composition, suivant les instructions typographiques jadis données par Mallarmé. Superbe exemplaire.