Description complète
Signée et datée 'Mlle Br. / 1785' en bas à gauche
Porte une ancienne étiquette avec le numéro 3061 sur le châssis au verso
'LADY WITH A FLOWERY BLOUSE', OIL ON CANVAS, SIGNED AND DATED, BY M.-G. BOULIAR
Ancienne collection Georges Rothan ;
Sa vente, Paris, galerie Georges Petit, 29-31 mai 1890, n° 129 (vendu 7.500 francs à Stettinner) ;
Vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot, 16 juin 1904, n° 7 (vendu 11.000 francs) ;
Ancienne collection du baron du Teil du Havelt ;
Sa vente, Paris, Hôtel Drouot, 19 mars1906, n° 1 (vendu 15.300 francs à Fr. Stettiner)
Ancienne collection Hirsch ;
Puis par descendance ;
Succession baron Pierre de Gunzburg, Paris
Probablement Salon de 1791, Paris, n°324 ;
Probablement 'Exposition de la Société des Amis des Arts', Paris, 1791, n° 85
'Exposition du Palais Bourbon au profit des Alsaciens-Lorrains', Paris, 1874, n° 302 (comme Vigée-Lebrun)
'Explication des Peintures, Gravures, Miniatures & Autres Ouvrages de Femmes Peintres du XVIIIe siècle', Paris, Hôtel des Négociants, 1926, p. 28, n° 10
W. Sparrow, 'Women painters of the world', New York, 1905, p. 144, repr., (comme Mlle Bélier par Bouliar)
Joseph Baillio, in 'The Winds of Revolution', cat. exp., New York, 1989, p. 66
Joseph Baillio, in 'The arts of France', New York, 2005, p. 317, repr.
Yuriko Jackall, "Recovering the work of Marie-Geneviève Bouliar (1763-1825). The invention of self in Revolutionary France", in 'Les Cahiers d'Histoire de l'Art', 2009, n° 7, p. 59, note 20
De quelques années plus jeune que l'illustre Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun, Marie-Geneviève Bouliar compta parmi les femmes portraitistes les plus en vue de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Cette élève de Joseph-Siffred Duplessis (1725-1802) su bénéficier des leçons de son maître ainsi que de sa notoriété et s'attira rapidement une clientèle aisée.
Selon Yuriko Jackall, notre 'Portrait de jeune fille au bouquet de roses' semble pouvoir être identifié avec le tableau présenté au Salon de 1791, premier Salon où Marie-Geneviève Bouliar exposa, et pour lequel elle avait obtenu un prix d'encouragement (2). Signé et daté de 1785, il s'agit de l'une des premières œuvres répertoriées pour cette artiste.
Le modèle n'est pas identifié (3) mais le charme de cette jeune femme, dont le décolleté est souligné par un bouquet de roses, opère. Présentée en buste de trois-quarts, elle porte de lourds pendants d'oreille en perles et ses cheveux blonds cendré sont maintenus par un ruban rose faisant écho à la carnation de ses joues et au bouquet piqué sur son corsage. Son regard est tourné vers le spectateur et un léger sourire est esquissé sur ses lèvres.
D'une grande fraîcheur et d'une grande délicatesse, ce portrait de jeune fille ne manqua pas de séduire les amateurs éclairés et figura dans de prestigieuses collections. L'on comprend dès lors le compliment rédigé par un autre critique du Salon :
" O Boulliard ! s'il est vrai, comme on l'a dit toujours ;
Que l'on se peint dans son ouvrage,
Tu dois de tant d'attraits réunir l'assemblage,
Que sans doute on te croit la mère des amours ! (4) "
1. 'Explication et critique impartiale de toutes les peintures (…) exposés au Louvre (…) au mois de septembre 1791', p. 436
2. Yuriko Jackall, "Recovering the work of Marie-Geneviève Bouliar (1763-1825). The invention of self in Revolutionary France", in 'Les Cahiers d'Histoire de l'Art', 2009, n° 7, p. 59, note 20
3. Ce portrait fut un temps décrit comme Portrait présumé de Mademoiselle Bélier ; voir Yuriko Jackall, 'op. cit.'
4. 'La Béquille de Voltaire au Salon. Seconde et dernière promenade', Paris, 1794, p. 43
