AVIONS VOISIN
C25 Aérodyne - 1935
n° de série : #50014
moteur : # six cylindres en ligne, avant, longitudinal, de type Knight
alésage-course : 76 mm x 110 mm
cylindrée : 2994 cm3
alimentation : deux carburateurs Zénith / Stromberg
distribution : système Voisin de type Knight, chemises fourreaux concentriques coulissantes commandées par biellettes et arbre à excentriques
puissance maximum : 90 ch à 3 500 tr/min
boîte de vitesse : mécanique à deux rapports et deux vitesses électromagnétiques commandées par overdrive Voisin-Cotal sous le volant
châssis : en tôle d'acier emboutie avec caisson arrière formant boîte à batterie et boîte à outils
carrosserie : Voisin, en aluminium, 4 portes, 4 places sur plancher étanche, profilage continu permettant l'utilisation d'un toit ouvrant rigide et coulissant, sans verrous, système Voisin
suspension avant et arrière : essieux rigides, ressorts semi-elliptiques avec glissière longitudinaux, jumelles spéciales système Voisin. Amortisseurs téléréglables
freins : à tambours sur les quatre roues, commande mécanique avec servofrein à dépression Voisin de type Dewandre
empattement : 3 284 mm
voie avant et arrière : 1 360 mm
poids du châssis nu : 1 200 kg
poids de la voiture carrossée : 1 600 kg
roues : fils, à fixation centrale de type Rudge
performances : vitesse maximum 135 km/h
nombre de voitures construites : 28 châssis C25 entre 1934 et 1937 dont 7 Aérodynes dont il resterait 5 exemplaires
Né le 5 février 1880, Gabriel Voisin était le premier fils de George Voisin, fondeur à Belleville-sur-Saône. Après de courtes études à l'École des Beaux-Arts de Lyon, il fut engagé comme dessinateur chez un architecte parisien en 1898 avant de rejoindre, en 1903, Ernest Archdéacon, l'un des pionniers et mécènes de l'aéronautique alors balbutiante.
Passionné par les essais d'aéroplanes, il s'associa avec Louis Blériot en 1906 et établit la première entreprise aéronautique française, sise à Boulogne-Billancourt.
Rejoint par son frère Charles de deux ans son cadet en 1907, et associé au pilote Henri Farman, il remporta le prix Deutsch de la Meurthe Archdéacon en janvier 1908, prix récompensant le premier kilomètre effectué en vol en circuit fermé.
En 1914, et malgré le décès de Charles survenu deux ans plus tôt dans un accident de voiture, Gabriel Voisin présenta au Ministère de la Guerre le premier avion entièrement métallique.
Construit à près de 8 000 exemplaires, puis cédé sous licence à l'Angleterre, l'Italie et la Russie, il fit la fortune du jeune industriel qui se consacra, à partir de 1918, à la production d'automobiles, marché qu'il considérait, à juste titre, comme très prometteur.
En juin 1919, il présenta son premier modèle, l'Avions Voisin M1, "la nouvelle voiture de luxe française" mue par un quatre cylindres type Knight sans soupapes qui connut un succès très rapide.
Celle-ci fut remplacée en 1920 par la C1, et la gamme vit l'apparition d'une C3 à vocation sportive et d'une C4 en entrée de gamme. Voisin étudia même une C2 mue par un douze cylindres mais le projet, ruineux, n'aboutit pas.
À partir de 1926, les voitures produites chez Gabriel Voisin reçurent des carrosseries dessinées à l'usine, plus proches des aspirations de l'industriel français.
C'est ainsi que fut présentée, huit ans plus tard, au Salon de Paris 1934, alors que l'entreprise était financièrement à bout de souffle, une 17 CV à carrosserie aérodynamique peinte en rouge et blanc baptisée "Aérodyne" et dessinée par l'architecte Noël Noël, véritable révolution consacrant le style fonctionnel cher à Gabriel Voisin, ami des architectes d'avant-garde que furent Le Corbusier, Mallet-Stevens ou Pingusson, eux-mêmes fervents "supporters" de la marque. Rappelons que pour les "fonctionnalistes" français et les tenants de l'école allemande du Bauhaus, tout objet dessiné avec les seuls critères d'obtenir une fonction maximale était forcément beau, de la fourchette à l'automobile...
Comme le souligne Pascal Courteault dans l'excellent ouvrage "Automobiles Voisin 1919 - 1958", l'Aérodyne était la réponse de Voisin aux souhaits des amateurs de voitures sportives désirant "le confort d'une berline et le plaisir d'une décapotable".
Révolution dans la forme, avec des ailes carénées, un coffre arrière intégré à la ligne "streamline" alors très en vogue, mais aussi révolution technique, avec son toit ouvrant à hublots dont l'ouverture était commandée par un moteur à dépression situé dans le coffre, avec prise sur le collecteur d'admission. Toit ouvert, le pare-brise, simplement vissé, semblait flotter.
Le tableau de bord très complet accueillait le réglage des amortisseurs et une boîte de vitesses entièrement électrique actionnée par des "cornes" situées sous le volant était même disponible en option.
L'aménagement intérieur de l'Aérodyne témoignait du souci fonctionnaliste de Gabriel Voisin, tel le dossier de la banquette arrière rabattable, du jamais vu en 1935, et libérant un important espace pour les bagages. Il faudra attendre les années soixante pour retrouver cette architecture sur les automobiles de série française.
Différente, étonnante, voire dérangeante pour certains observateurs de l'époque, l'Aérodyne connaîtra une carrière éphémère, puisque remplacée dès l'automne 1935 par un nouvel modèle plus conventionnel, la "Clairière", intégrant une glace de custode verticale "cassant" la ligne fastback de sa devancière, et ne disposant plus d'un toit mobile sur les seules places avant.
Vendue 88 000 francs à l'époque, l'achat d'une Aérodyne représentait une véritable petite fortune, à comparer aux 70 000 francs demandés chez Bugatti pour l'achat d'une 57 Galibier ou encore aux 22 000 francs nécessaires à l'acquisition de la toute récente berline Citroën Traction 11 légère...
Si l'on sait que seulement 28 châssis C25 furent produits entre 1934 et 1937, on estime que seulement sept Aérodyne furent construites. Les exemplaires survivants doivent aujourd'hui se compter sur les doigts d'une main.
Croiser une Avions Voisin sur les route en 1935 n'était donc pas chose courante, et rares sont ceux ayant eu la chance d'observer une Aérodyne "en liberté"...
Nous mesurons donc le privilège qui nous est offert aujourd'hui de proposer à la vente l'un de ces rarissimes exemplaires de Voisin Aérodyne, d'autant plus désirable que présentée dans un bel état d'origine.
Rappelons qu'en 2006, la marque Voisin fit l'objet d'une rétrospective lors du Concours d'Élégance de Pebble Beach. C'est dire l'importance historique de ces voitures.
La voiture présentée est une Avion Voisin C25 dite Aérodyne de par sa carrosserie. Elle porte le numéro de châssis 50014.
Elle fut achetée par le grand-père de l'actuel propriétaire le 30 juillet 1952 à Édouard Vaillant Automobiles à Levallois. C'était une 2ème ou 3ème main.
Entre sa sortie d'usine et 1952 elle avait appartenu au comte Michel de Beauregard à Paris où elle était immatriculée 8063 RQ7.
Elle est restée depuis 1952 dans la même famille qui sut la conserver dans son état exceptionnel d'origine tant intérieur qu'extérieur et en parfait état de marche.
Il faut leur rendre hommage de ne pas avoir succombé à la tentation d'une restauration qui l'aurait dénaturée.
Elle a cependant été bien suivie en mécanique, son moteur a été refait et son fonctionnement est doux, onctueux et silencieux, qualités essentielles pour Gabriel Voisin.
C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que nous présentons cette année, une Avions Voisin Aérodyne qui n'aurait été construite qu'à 7 exemplaires dont 5 seraient toujours en vie.
Carte grise française
Estimation : consulter l'Expert
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This Avions Voisin chassis #50014 is a Model C25 fitted with the famous Aérodyne body. It had been bought by the grand-father of the current owner on July 30, 1952, at the garage Edouard Vaillant Automobiles in Levallois. It was then a second or third hand car.
Between its delivery by the factory and 1952 it had been the property of the Count Michel de Beauregard and registered 8063 RQ7 in Paris.
It had been kept since 1952 by the same family who maintained it in its outstanding overall condition and in perfect working order, resisting the temptation of a restoration which should have spoiled its originality and its authenticity. But this car had been well looked after as for the mechanical condition. Its engine which had been rebuilt works smoothly and quietly, offering the premium qualities of a genuine Voisin.
We are very pleased to offer this rare and original Avions Voisin Aérodyne.
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