MATRA
650 - 1969
Victorieuse des 1000 kilomètres de Paris 1969, équipage Beltoise/Pescarolo
The 1969 1000 kilomètres de Paris race winning car with Beltoise/Pescarolo
N° de série : 650 #01
Moteur : douze cylindres en V à 60°, central arrière, longitudinal, bloc et culasses en alliage léger. La voiture est équipée d'un moteur MS76, plus moderne, plus puissant et plus fiable que les MS9 ou MS12 montés à l'époque. Un moteur MS12 démonté mais complet, sera livré avec la voiture.
Alésage-course : 79,7 mm x 50 mm
Cylindrée : 2 999 cm3
Distribution : double arbre à cames en tête par rangée de cylindres, quatre soupapes par cylindre
Alimentation : injection Lucas
Taux de compression : 11 à 1
Puissance maximum : 450 ch à 10 500 tr/mn
Boîte de vitesses : mécanique, ZF DS 25, à cinq rapports
Embrayage : bidisque à sec Borg and Beck
Châssis : tubulaire en acier
Carrosserie : barquette biplace
Suspension avant : roues indépendantes, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs télescopiques
Suspension arrière : roues indépendantes, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs télescopiques
Empattement : 2 440 mm
Voie avant : 1 440 mm
Voie arrière : 1 490 mm
Poids à sec : 750 kg
Freins : hydrauliques à disques ventilés de marque Lockheed à l'avant et à l'arrière
Roues : en alliage léger et fixation par écrou central
Pneumatiques : Dunlop 4.50/1500 X 15 à l'avant, et 5.50/1500 X 15 à l'arrière
Performances : vitesse maximum 320 km/h
Période de production : 1969-1970
Nombre de voitures construites : 3 exemplaires ( #01, #02, #03 )
Les 24 Heures du Mans font partie de ces rares courses atypiques, comme les 500 Miles d'Indianapolis ou les Mille Miles, avant que l'accident de de Portago n'y mette un terme, dans lesquelles une victoire vaut n'importe quel championnat.
Les 500 Miles d'Indianapolis ne s'ouvrant qu'à des monoplaces très spéciales et les Mille Miles n'étant plus, les 24 Heures du Mans restent pour un constructeur l'épreuve dont l'image est la plus forte.
Matra s'est employé à gagner au Mans à partir de 1966 avec un prototype motorisé par un V8 BRM de deux litres extrapolé du 1500 cm3 de F1 né en 1961 et champion du monde avec Graham Hill en 1962.
La voiture fut étudiée entièrement par Matra et en particulier par l'ingénieur Jean Hébert. Le châssis était classiquement tubulaire et la voiture prit la piste officiellement pour la première fois aux essais du Mans le 2 avril 1966.
La Matra 620, puisque telle était son appellation officielle avait été terminée la veille et se présentait sans peinture, dans le triste gris du polyester brut de sa carrosserie, ce qui ne l'empêcha pas de briller, Jean-Pierre Jaussaud et Jo Schlesser réalisant d'excellents chronos, mais en juin, pendant la course et comme il fallait s'y attendre pour une première participation les trois Matra BRM numéro 02, 03 et 04 abandonnèrent sans avoir pu inquiéter les redoutables Porsche Carrera 6.
En 1967 aux essais préliminaires d'avril la Matra 620 numéro 02 se présente avec un moteur Ford 4,7 litres identique à ceux des Ford GT40. Robby Weber tourne longuement avec la voiture et réalise sur un tour la moyenne de 207,5 km/h.
Cette voiture ne sera jamais engagée en course. À côté de cette 620, Matra participe à ces essais d'avril avec une évolution, la 630, toujours à châssis tubulaire et moteur BRM deux litres. Cette voiture en principe confiée à Jean-Pierre Jaussaud sera malheureusement prêtée à Robby Weber, qui sort de la route dans la ligne droite des Hunaudières et se tue.
Deux 630 sont construites et engagées en juin aux 24 Heures du Mans et en juillet aux 12 Heures de Reims, mais ne terminent pas.
Comme toujours pour un constructeur nouveau au Mans, les débuts sont difficiles et en attendant le moteur douze cylindres prévu à la fois pour la F1 et les prototypes, Matra installe un moteur Ford dans la 630 numéro 02 et aux 1000 km de Paris en septembre 1967, Henri Pescarolo mène sous la pluie devant deux grosses pointures : la Mirage de Jacky Ickx et la Ford MK II de Jo Schlesser.
La voiture ne termine pas, une fois encore, mais elle a montré ses possibilités. En début de saison 1968, la Matra-Ford s'impose dans des épreuves de moindre importance, mais aux 1000 km de Spa-Francorchamps la relève arrive sous la forme de la 630 numéro 03, enfin équipée du beau moteur Matra V12 de trois litres. Septième aux essais, la voiture ne termine pas.
Cette année-là, les 24 Heures du Mans, pour cause de grèves, n'ont lieu qu'en septembre. La Matra 630 est troisième pendant une bonne partie de la course derrière la GT40 de Pedro Rodriguez-Lucien Bianchi et l'excellente Alfa Romeo 33 de Giunti.
À huit heures du matin le dimanche, l'Alfa effectue un arrêt prolongé au stand et Pescarolo, qui a conduit toute la nuit sans essuie-glace par un temps de chien, se retrouve second, mais doit abandonner, d'abord pour un pneu crevé, puis à cause d'un début d'incendie.
En 1969, Matra, pour la célèbre course de vingt-quatre heures, décide de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier : pas moins de quatre modèles porteront les espoirs de la marque. Tout d'abord la" vieille " berlinette 630, puis la 630/650 soit un châssis tubulaire de 630 avec la carrosserie 650, puis la nouvelle berlinette 640, très aérodynamique, de l'ingénieur Choulet collaborateur de Charles Deutsch, et enfin la 650.
Le 16 avril 1969, Matra procède à des essais de la berlinette 640 sur le circuit manceau et dès les premiers kilomètres sur la ligne droite des Hunaudières la voiture s'envole, son pilote, Henri Pescarolo s'en sort mais est grièvement blessé. La voiture ne sera pas reconstruite. Aux 24 Heures au mois de juin, Jean-Pierre Beltoise et Piers Courage prendront la quatrième place au classement général sur la 650-01 derrière la Ford GT40 de Jacky Ickx, la Porsche 908 de Hans Hermann qui se départageront dans un dernier tour d'anthologie et une autre GT40.
En 1970, tous les espoirs sont permis malgré un règlement qui autorise les voitures de sport de cinq litres de cylindrée à courir aux côtés des prototypes de trois litres. L'avantage dans le Championnat du Monde des Constructeurs ira à la cylindrée, Porsche signe neuf victoires et Ferrari une.
Aux 24 Heures du Mans, deux Matra 650 et une 660 se font battre par les Alfa Romeo. En fin de saison, deux Matra 650 adaptées à la route enlèvent le Tour de France Auto avec les équipages Beltoise-Todt et Pescarolo-Rives. Ce dernier a laissé dans le numéro un d'Automobiles Classiques un récit talentueux de l'aventure. Matra, ou plutôt Matra-Simca récidivera au Tour de France 1971 pour ce qui sera la dernière course de la 650.
Trois Matra 650 ont été construites : 01, 02, 03. Ces trois voitures existent toujours malgré des carrières bien remplies. L'une est au musé de Romorantin, la deuxième appartient à un grand collectionneur, pilote et amateur de voitures bleues.
La voiture que nous présentons # 01 est donc la seule achetable dans un proche avenir. La 650 est sans doute la " barquette " sport de chez Matra la plus désirable et la plus importante. Contrairement aux 660 et 670 qui lui succèderont, c'est la seule utilisable sur route, accueillie à bras ouverts aussi bien au Tour de France Automobile qu'au Mans Classic.
C'est aussi une voiture avec un grand potentiel de valorisation si on la compare à une Ferrari 312 P pas plus performante et moins bien construite. La qualité Matra est invraisemblable.
Un essais sur le circuit du Grand Sambuc en juillet 2008, avec successivement Nicolas Orlowski et Hervé Poulain comme passager, nous a prouvé l'état exceptionnel de #01, prête à courir. Elle sera livrée avec toutes les pièces d'usage que requiert une utilisation sportive et avec un moteur supplémentaire de typeMS12, démonté incomplet ainsi que sa fiche FIA.
Véhicule de compétition.
Fiche FIA
Palmarès : MATRA 650 - 01
14 et 15 juin 1969, 24 h du Mans. Numéro de course 33 avec l'équipage Beltoise/Courage, termine 4ème.
12 juillet 1969, 6 heures de Watkins-Glen. Numéro de course 9 avec l'équipage Servoz Gavin/Rodriguez, termine 4ème.
13 juillet 1969, Watkins-Glen Canam. Numéro de course 9 avec l'équipage Servoz Gavin/Rodriguez, termine 8ème derrière des voitures de beaucoup plus grosse cylindrée.
10 aout 1969, 1000 km d'Autriche. Numéro de course 42, avec l'équipage Servoz Gavin/Rodriguez, abandon.
12 octobre 1969, 1000 km de Paris. Numéro de course 8, avec l'équipage Beltoise/Pescarolo,
termine 1er.
31 janvier et 1 février 1970, 24 heures de Daytona. Numéro de course 33, avec l'équipage Brabham/Cevert, termine 10ème.
21 mars 1970, 12 heures de Sebring. Numéro de course 34, avec l'équipage Servoz Gavin/Pescarolo, termine 5ème.
1er avril 1970, 1000 km de Brands-Hatch. Numéro de course 52, avec l'équipage Beltoise/Brabham, termine 12ème.
Historique: MATRA 650 - 01
Lorsque sa carrière sportive prit fin, la voiture sans son moteur fut offerte par Monsieur Lagardère à un artiste peintre résident dans le midi de la France.
Quelques années plus tard, elle fut rachetée par David Piper qui l'équipa d'un moteur Ford et d'une boîte de vitesses Hewland et participa à quelques courses historiques.
David Piper fit ensuite l'échange avec Matra d'un moteur BRM tel que monté sur les 620 et 630 contre un V12 Matra MS76.
La voiture fut ensuite vendue par David Piper à son propriétaire actuel qui eut la chance de récupérer chez un ancien de chez Matra le moteur MS12 presque complet qui sera livré avec la voiture ainsi que la boîte de vitesses ZF d'origine de 650 - 01.
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Three Matra 650s were built : 01-02-03. After a successful racing career these cars are still with us : one is kept in the Matra museum in Romorantin, the second belongs to a racing driver who collects French blue cars.
Thus #01 is and will be the only one available before long. The 650 is probably the most sought after and important sports "barchetta" from Matra. Contrary to the following 660s and 670s it is the only one which can be driven on the road and thus is fully eligible at events like the Tour de France and Le Mans Classic. This is also a car with a big potential of valorisation as compared to a Ferrari 312 P which does not offer a better performance while being less well built. The Matra quality is exceptional.
A test drive on the Grand Sambuc Circuit in July 2008 with Nicolas Orlowski then Hervé Poulain in the passenger seat demonstrated the superb condition of #01 : ready to race. The car will be sold with all the necessary parts for racing and a second incomplete dismantled MS 12 engine with its FIA certification.
Race record of the MATRA 650 - 01
June 14/15, 1969, 24 H du Mans. Race number 33 Drivers: Beltoise/Courage, 4th at the finish.
July 12, 1969, 6 Hours of Watkins-Glen. Race number 9 driven by Servoz Gavin/Rodriguez, 4th at the finish.
July 13 1969, Watkins-Glen Canam. Race number 9 Drivers: Servoz Gavin/Rodriguez, 8th at the finish behind cars with much bigger engines.
August 10, 1969, Austria 1000 Kms. Race number 42. Drivers : Servoz Gavin/Rodriguez. Not at the finish.
October 12, 1969, 1000 km de Paris. Race number 8.
Drivers : Beltoise/Pescarolo. Winner.
Jan 31 and Feb 1st, 1970, 24 Hours of Daytona. Race number 33. Drivers : Brabham/Cevert, 10th at the finish.
March 21,1970, 12 Hours of Sebring. Race number 34. Drivers : Servoz Gavin/Pescarolo, 5th at the finish.
April 1st,1970, Brands-Hatch 1000 Kms. Race number 52. Drivers : Beltoise/Brabham, 12th at the finish.
At the end of its racing career, the car (without engine) was presented by Jean-Luc Lagardère to a painter who lived in the South of France.
Some years later, it was bought by David Piper who fitted a Ford engine and a Hewland gearbox and participated in some historic events.
Piper swapped later with Matra a BRM engine like the one fitted to the Matra 620 and 630 for a V12 Matra 676 engine.
Then the car was sold by David Piper to the present owner who was lucky enough to get from a former Matra employee an almost complete MS12 engine which will be delivered with the car as well as the original ZF gearbox of 650-01.
Racing car
FIA documents
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