- Big Sur, California, 15/10/49. Un feuillet de la poste américaine [304x182], [traces de pliures, bords légèrement abimés]. "Cher Franck Elgar. Schatz m'a fait voir votre lettre. Je vous dois une apologie. D'avoir transmises mes louanges indirectement. Vos paroles (sur Léger) chantent encore dans ma tête. J'ai grande envie de lire d'autres choses de votre main - Y a-t-il des livres des plaquettes de vous que je puisse obtenir? Faites moi savoir, je vous prie; Ce genre de critique nous manque aujourd'hui. Dommage que mon abonnement à "Carrefour" est terminé depuis des mois. Je voudrais bien voir ce que vous avez écrit sur "Into the night life". Ne pouvez-vous pas nous envoyer une coupure de votre rubrique de juillet. (...). Je ne sais pas si vous lisez l'anglais. Si oui, je voudrais bien vous expédier un livre à moi que je crois vous intéresser. Il s'appelle "Remember to remember". Tout recemment Schatz m'a signalé un petit livre d'Antonin Artaud -"Van Gogh le suicidé [de la société]..." Je l'aime énormément. Comme, d'ailleurs, j'aime se livre de Giono -"Pour saluer Melville". Nous américains ne savent pas écrire (sic) comme ça. Je vous salue, cher Franck Elgar, bien amicalement. Vous n'êtes pas de même famille que Elgar le compositeur anglais, non?"
- Big Sur, California, 6/26/50. Un feuillet de la poste américaine [304x182], [traces de pliures, bords légèrement abimés]. "Mon cher Franck Elgar. La lettre de votre ami hollandais donnant le nom d'appareil j'ai transmis (sic) à un ami - chirurgien au Menninger Hospital, Kansas. Est-ce que celui-là vous a envoyé ce dont vous avez besoin? Si non je vous prie de répeter les instructions et je ferai la tâche moi-même. Nous sommes assez loin d'une ville - une petite ville- et c'est pourquoi j'ai délégué l'emplette à mon ami. Naturellement c'est un plaisir de vous faire cette petite chose. Je m'excuse s'il y avait un délai. J'espère que l'injurie à votre jambe est guérie maintenant et que vous êtes rentré à Paris. All the best wishes to you Franck Elgar. Cordialement. Henry Miller."
- Big Sur, California, 12/9/50. Un feuillet cartonné [215x188], [légères traces de pliures]. "Mon cher "Maître" - parce que vous êtes indéniablement un maître! J'ai bien reçu l'anthologie et j'ai lu votre contribution avec grande émotion, avec grande admiration. C'est un petit chef-d'oeuvre. Je ne connais personne aujourd'hui qui peut écrire comme vous dans ce domaine de l'art. On est ensorcelé par vos paroles, vos idées, votre visoin. Je suis reconnaissant pour ces quelques mots sur Maurice Utrillo à qui je pense souvent - avec une tendresse et une sympathie sans bornes. Bien à vous en ce monde-ci et le prochain. Henry Miller."
Provenance : collection du critique Franck ELGAR.