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Jean COCTEAU
Lettres à André Parinaud, 1950-1962
Estimation :
10 000 € - 13 000 €
Vendu:
36 475 €

Détails du lot

Lettres à André Parinaud, 1950-1962

"JE VIVRAIS LOIN DES LETTRES EN EQUILIBRE SUR DES PLANCHES"
67 L.A.S, 70 p., du 22 mai 1950 à 1962, Paris, Milly, St. Jean Cap Ferrat. La plupart in-4, quelques-unes à en-tête "Santo-Sospir" et 1/2 in-4. 4 télégrammes. Longue, intense et intime correspondance entre le poète et le journaliste. Souvent emportées, raturées ou tout simplement d'insultes… On y découvre un écrivain humain, voire modeste, loin de la vie parisienne.
Il propose de mettre en exergue la phrase : "Il est bien difficile de parler de n'importe quoi avec n'importe qui", est accablé de travail, "Je tacherai de vous écrire un texte… Ensuite j'irai à Patmos ou je mangerai tous mes textes". Il travaille à la réalisation de la Chapelle de Villefranche et à celle de la Mairie de Menton. Se plaint d'une étude qui vient de sortir : "un livre sur ma personne et sur mon œuvre qui les déforment l'une et l'autre en Angleterre et en Amérique, m'avait donné un dégoût de l'encre et le désir de mettre la mienne à dormir dans ma cave… j'ai accepté les offres des maires de Villefranche et de Menton. La chapelle St Pierre que je croyais, une vieille clocharde, dormant sous les filets de pêche et la poussière se trouve être une fois remise à neuf, une merveilleuse Romane…Mon journal que je continue sous le titre 'Le Passé défini'. Le reste du temps je vivrais loin des lettres en équilibre sur des planches". Sur Buñuel et leurs différents : "le style dépasse les styles. Le recul supprime les obstacles d'école et il arrive qu'on confonde nos films, qu'on m'attribue Le Chien Andalou et qu'on attribue à Bunuel Le Sang d'un Poète". Sur un article tronqué dans la revue Arts : "Mais la suppression des premiers paragraphes dans lequel le message se fonde ruine toute ma thèse de la transcendance de l'individu par le moi interne dont nous ne sommes que la main d'œuvre… sans cela je bavarde ET JE NE BAVARDE JAMAIS". Au sujet de la publication de sa monographie : "La conspiration du silence est la grande arme des époques bruyantes " Pour Noël 1954, une lettre violente suite à la publication d'une Ode d'Audiberti : "Il faudra bien que les premiers deviennent les premiers et qu'un événement considérable des lettres ne te dégrade pas dans la honte de mensonges de fausses visites et de fausses preuves d'amour…". Assume son élection à l'Académie : "La gauche et droite gauchère étant devenues la mode je suis entré à l'académie comme jadis, lorsque la mode était de droite je me suis fait communiste. Question de fraîcheur et de solitude." Octobre 1955, publication dans la Gazette de Lausanne : "et en outre POMMERAND ajoutera quelques aphorismes neufs. Cette interview est -de sa part- une manière de chefs d'œuvre du genre. Et de la même une réussite." Le 6 juin, réponse sur l'événement du 28 mai 1956, Pierre Seghers et André Parinaud avaient organisé au Théâtre du Châtelet - La Nuit de la Poésie, première manifestation mondiale du genre, conçue autour de trois disciplines : poésie, musique, peinture - " Les Lettristes insultent votre entreprise (non sans raison) et veulent le Prix qui en résulte… ". Télégramme 1957 : "pourquoi demander dur travail pour publier tissu de fautes. Jean Cocteau". Le 18 Juin 1958, donne son "ADIEU DEFINITIF". Le 14 Mars 1959, "Don Quichotte est presque un poète, il lui manque le pouvoir de communiquer ses phantasmes et d'en convaincre les autres". "Je rechute encore, comme on dit. LES MICROBES SE PLAISENT EN MA PERSONNE ET Y COLONISENT". Joint :
- 3 PHOTOGRAPHIES de Cocteau, tirages argentiques, 29 x 24 cm., cachet "Photo Pic", l'une dans sa cuisine, près du Palais Royal, etc.

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