Huile sur toile, représentant sur la droite la bataille de Karbala, ‘Abbas le demi-frère de Husayn monté sur un cheval et assénant un coup de sabre à un ennemi, le Prophète Muhammad apparaissant sur sa monture, flanqué d’êtres divins, Imam ‘Ali au chevet de son fils Husayn, des Européens présents en marge de l’événement, un soleil irradiant la scène, inscriptions persanes en nasta’liq dans des cartouches marginaux, un portant la date erronée de 1222 H/1807-08 (peut-être 1322 H/1903-04). Accidents, doublée.
Dim. : 409 x 266 cm
Rapportée d’Iran par un ancien ambassadeur belge
Christie’s, Londres, 27 avril 1993: n°84 (ill.)
Cette peinture commémore le martyre de l’Imam Husayn en 680, le petit-fils du Prophète Muhammad, troisième Imam shi’ite et fils de l’Imam ‘Ali. Il est tué par les forces du calife omeyyade Yazid I (r. 680-83), à Karbala en Iraq. Cette peinture représente différents épisodes de la bataille, et d’autres personnalités telles que le Prophète (m. 632) et l’Imam ‘Ali (m. 651). On note aussi la présence de voyageurs européens dans la partie supérieure gauche du tableau.
Ce genre de peinture monumentale, apparu en Iran aux époques zand et qajare, aux XVIIIe et XIXe siècle, est ici réinterprété pour une audience populaire. Le goût pour ces peintures dites qahvakhanah, de "maisons de café", se développe à la fin du XIXe et début du XXe siècle. Cette illustration du martyre de l’Imam Husayn est inspirée des représentations du martyre lors des processions rituelles shi’ites. Ces grandes peintures pouvaient être roulées puis transportées pour servir de fond à la narration de l’événement. Elles doivent leur nom de qahvakhanah au fait qu’elles étaient souvent suspendues dans les cafés. Un exemple proche est conservé au Brooklyn Museum (inv. 2002.6).