Sans date [vers 1700]. In-4 de 1 f. de titre, 2 ff. de table, 4 ff. de dédicace "A son Altesse Serenissime Monseigneur le Comte de Toulouse Admiral de France", 228 pp. et une carte gravée par Liebaux ; maroquin rouge, dos à nerfs orné, large dentelle dorée avec fleurs de lys encadrant les plats, armoiries dorées au centre, dentelle dorée sur les coupes et intérieure, tranches dorées (reliure de l'époque).
Manuscrit inédit d'un rapport sur l'Ethiopie, rédigé par l'un des plus importants orientalistes de l'époque.
Manuscrit de présent. Belle écriture très soignée, à l'encre brune et or ; le titre général se présente dans des encadrements collés et coloriés. En frontispice de la dédicace, surmonté d'une couronne royale, portrait gravé du comte de Toulouse, amiral de France, dans un étonnant décor baroque, rehaussé de vives couleurs avec couronnes d'angle et attributs maritimes. La dédicace au comte de Toulouse se trouve dans un beau cartouche colorié. La carte de l'Abyssinie, sur double page, est elle aussi rehaussée de couleurs.
L'auteur, Pétis de la Croix, qui se présente comme secrétaire de France à la Porte ottomane, a lui-même calligraphié "Manu Propria" ses compliments et sa signature sur cinq lignes, en fin de dédicace.
Interprète pour la langue arabe de la Cour de France, François Pétis de la Croix, né en 1653, avait été envoyé en Orient, dès son plus jeune âge par Colbert. Il passa dix années en Syrie, en Perse et en Turquie. Secrétaire de l'ambassade de France au Maroc, il accompagna, en qualité d'interprète, les forces françaises envoyées contre Alger. Il contribua activement à l'établissement du Traité de Paix, ratifié en 1684, qu'il rédigea en turc. Il dirigea aussi les négociations avec Tunis et Tripoli en 1685 et avec le Maroc en 1687. Le roi le récompensa de son zèle en lui offrant la chaire de civilisation arabe au Collège de France en 1692, où il enseigna jusqu'à sa mort en 1713.
On connaît trois autres versions de ce manuscrit, toutes conservées à la BnF : l'exemplaire de dédicace à Louis XIV, le deuxième dédié "A Monsieur le très R.P. de La Chaise, conseiller, confesseur du Roi", et le troisième "A Monsieur Hebert, mon très honoré mécène".
Superbe exemplaire aux armes de Louis Alexandre de Bourbon, Comte de Toulouse (1678-1737), fils de Louis XIV et de Mme de Montespan, Grand Amiral de France (Olivier, 2607).