Signé ‘MARCEL LENOIR’ en bas à gauche
Cleopatra, gouache and watercolou, pen and Indian ink, gold highlights, signed, by Marcel-Lenoir
20.87 x 14.17 in.
Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, s. 10, Me Beaussant-Lefèvre, Paris, 18 juin 2010, n° 139 (comme Femme aux serpents) ;
Acquis lors de cette vente par Gérard Lévy ;
Collection Gérard Lévy ;
Puis par descendance
Album de la Décoration (Deuxième Volume), Paris, Librairie des Art décoratifs, Calavas, sans date [vers 1900]. In-folio en ff. sous chemise cartonnée, planche n° 38 : « Cléopâtre »
Né à Montauban dans une famille d’orfèvres, Jules Oury se rend à Paris en 1889, où il fréquente l'École des arts décoratifs avant de suivre les cours du fresquiste Paul Baudoüin à l'École des Beaux-arts. Décidé à devenir peintre, il prend le pseudonyme de « Marcel-Lenoir », en partie pour éviter la confusion avec son frère Louis Oury, sculpteur et affichiste. Séduit par l’art de Puvis de Chavannes et rapidement épris de symbolisme, il fréquente le poète Paul Fort et se lie avec Joséphin Péladan, qui l’invite à participer en 1897 au sixième et dernier Salon de la Rose+Croix à la galerie Georges Petit. Marcel-Lenoir y présente plusieurs œuvres enluminées d’inspiration mystique, mêlant à la somptuosité des costumes et décors le synthétisme rigoureux des figures. C’est à cette même époque que l’artiste est extrait de sa vie de bohème par l’éditeur Arnould qui, découvrant son travail pur et synthétique, lui offre d’imprimer et de diffuser ses œuvres. Éditée vers 1900 par la librairie des Arts décoratifs, notre grande aquarelle gouachée appartient à la part la plus symboliste de l’œuvre de Marcel-Lenoir. Minutieusement peinte aux encres de couleur et délicatement rehaussée d’or, elle conserve le souvenir des premières ambitions d’orfèvre du peintre. Si, de 1896 à 1904, l’artiste livre une œuvre à l’iconographie essentiellement ésotérique et voilée de symboles cachés, notre sujet semble plus aisément identifiable. Figurant le profil cloisonné d’une Cléopâtre à la chevelure envahie de serpents, telle une Gorgone antique, il s’inscrit dans un symbolisme érudit comme dans l’esprit des affiches Art nouveau.