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AMELI SAHIBI BULUGAT
Galata, Constantinople
Estimation :
40 000 € - 60 000 €
Vendu :
53 172 €

Description complète

Milieu XVIIe siècle 

 

Montre ovale à une seule aiguille en argent niellée et damasquinée, sertie de perles, pré balancier spiral, fabriquée pour le marché de l’Empire Ottoman 

 

Boîtier ovale en argent de forme occidentale avec couvercle à charnière sur le cadran, entièrement niellé de fleurs et feuillages géométriques stylisés, pendentif avec anneau

 

Cadran à une seule aiguille avec chiffres turcs, aiguille stylisée en forme de balustre, indications stylisées pour les quarts et demi-heures, le fond décoré d’arabesques damasquinées, le cercle pour l’indication des heures avec des serties de perles en relief

 

Mouvement mécanique avec remontage à clef, la platine niellée entièrement et gravée de feuillages en volutes, échappement à verge, platine dorée avec piliers sertis de perles coq ciselé et percé fixé sur un pied, fusée et chaîne, balancier simple en acier, disque de réglage avec chiffres turcs, inscription islamique dans un cartouche lobé 

 

Dim. 44 x 51 mm

Poids brut. 105,2 g


Notre exemple est parmi les premières montres connues de fabrication locale pour la cour des sultans de l’Empire Ottoman à Constantinople, exemple rare de montre pré balancier spiral qui est typique des fabrications de la première moitié du XVIIe siècle.


Avec cette large décoration niellée et damasquinée, cette intrigante montre ovale avec un serti de perles sur le cadran et mouvement est

construite à la manière d’une montre occidentale, mais est de fabrication locale dans la ville de Galata.


La forme du boîtier, cadran et mouvement ont reçu une touche orientale qui se distingue par cette décoration d’arabesques, ne

laissant aucun doute sur le fait que le fabricant devait être l’un des meilleurs horlogers turcs natifs de Galata.


La grande similitude entre le mouvement de cette montre avec le mouvement d’une horloge murale du musée de Topkapi par Bulugat montre qu’elle a été fabriquée par la même main.


Bien que l’on sache que des horloges et des montres existaient à la cour des sultans de l’empire Ottoman, dans et autour de la capitale ottomane dès le XVIe siècle, très peu sont connues pour avoir survécu jusqu’à aujourd’hui, tel notre exemple.


La fascination de l’Ottoman par les grandes puissances européennes


Comme l’écrivait l’ambassadeur des Habsbourg en 1555 basé à Constantinople : « Il n’existe pas ville plus magnifique ou mieux adaptée au commerce que Constantinople.»


L’Empire ottoman était en contact avec les puissances européennes depuis des siècles, et à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle, les innovations occidentales en matière d’horlogerie, notamment en provenance de France, de Suisse et d’Angleterre, ont commencé à faire leur chemin dans la société ottomane.


Le sultan et les classes d’élite ont été fascinés par les montres mécaniques, et les montres sont

rapidement devenues à la fois des outils fonctionnels et des objets de luxe au sein de l’empire.


Si le commerce prospérait à l’époque, c’est par le biais de l’ambassade de France que les premiers garde-temps suisses vont faire leur apparition sur le marché ottoman. Les Suisses ayant obtenu des privilèges particuliers à la suite du traité signé par François 1er à Fribourg en 1516, ils s’installent très rapidement pour faire prospérer l’art horloger.


En effet, la ville de Constantinople fascine l’Occident depuis des siècles mais si l’on connaît quelques rares exemples de montres fabriquées

en Europe pour le marché de l’Empire Ottoman, notamment avec calendriers islamiques, peu sont connues à ce jour comme étant de la main des horlogers locaux.


Les premières colonies d’horlogers européens au service du Sérail.


Les premiers horlogers occidentaux qui s’installèrent à Galata à la fin

du XVIe siècle furent envoyés pour entretenir et réparer les horloges qui avaient été offertes comme cadeaux diplomatiques au sultan Murad

III (1546-1595), particulièrement fasciné par les horloges mécaniques.


Le célèbre diamantaire Jean Baptiste Tavernier, qui visita Constantinople en 1630, rapporte l’existence d’horlogers travaillant dans le trésor du palais, ce qui indique l’importance de cette communauté auprès des sultans et de la cour de l’époque.


À la fin du XVIIe siècle, on compte déjà près d’une centaine de membres de la corporation des horlogers sur place, dont l’ancêtre du célèbre philosophe du Siècle des Lumières, Jean Rousseau spécialiste de la réparation qui sera nommé Régleur du Temps au Palais de Topkapi.


La première colonie d’horlogers genevois s’installe à Galata.


Les montres Galata font référence aux montres produites sous l’Empire ottoman, ce quartier historique situé sur la rive nord

de la Corne d’Or, était un centre d’activité commerciale, attirant des marchands, des artisans et des artisans européens.


Galata, un quartier historique situé sur la rive nord de la Corne d’Or, était un centre d’activité commerciale, attirant marchands et artisans européens. Pendant la période ottomane, l’horlogerie dans l’empire avait des liens étroits avec l’artisanat local et les traditions horlogères européennes.


Les horlogers du quartier de Galata


Le quartier de Galata à Constantinople abritait de nombreux artisans européens, notamment des horlogers qui s’adressaient à l’élite ottomane. Beaucoup de ces artisans étaient grecs, arméniens et juifs, et ils ont joué un rôle important dans la renommée de ce marché, en

particulier de Galata, comme centre horloger de la région.


Pendant la période ottomane, l’horlogerie dans l’empire avait des liens étroits avec l’artisanat local et les traditions horlogères européennes. La banlieue de Galata à Constantinople (Istanbul) était devenue une colonie établie d’orfèvres, d’horlogers et de graveurs étrangers mais aussi locaux.


On sait peu de choses sur les horlogers turcs de cette période, mais certains d’entre eux sont connus par leur nom grâce aux signatures trouvées sur les montres survivantes, notamment: Bulugat, Sabin, Abdurrahman, Seyh Dede, Mehmed Su Liku, Terjuman Oglu et Mustafa Aksarayi.


Au milieu du XVIIIe siècle, jusqu’à 160 personnes de plusieurs nationalités habitaient Galata, dont des Français, des Génois, des Italiens, des Suisses et des Allemands. Elles furent connues sous le nom de «Galatakari».


Collections muséales


Une horloge murale signée de Bulugat se trouve dans les collections du musée du Palais de Topkapi à Istanbul (Inv. 53.86), les finitions et décorations du mouvement présentent une grande similitude avec la montre actuelle.


Une autre montre signée d’un horloger de Galata, Arlo (Arlaud), Galata, se trouve dans la fameuse collection de Sir David Salomons, L. A. Mayer Memorial Institute for Islamic Art, Jérusalem.


Une autre montre du milieu du XVIIe siècle se trouve au Metropolitan Museum of Art de New York, don de l’ancienne collection du célèbre banquier J. Pierpont Morgan, 1917, (Inv. 17.190.1560).


Littérature : Montres et horloges de la collection Sir David Salomons, George Daniels et Ohannes Markarian, 1983, p. 110.


Horloges et montres européennes au Metropolitan Museum of Art, Clare Vincent, Jan Hendrik Leopold, Elizabeth Sullivan.


Catalogue des horloges et montres du musée Topkapi Sarayi, Wolfgang Meyer.



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