Très précieuse et touchante nouvelle écrite par Charles de Gaulle alors âgé de 14 ans, élève au collège de l’Immaculée-Conception, dans laquelle il décrit un certain « général de Gaulle », officier de l’armée française, qui contribue à repousser l’ennemi allemand hors du territoire national.
Ce récit d’imagination commence « en 1930 », alors que « l’Europe, irritée du mauvais vouloir et des insolences du gouvernement, [déclare] la guerre à la France. »
Très rapidement le décor est planté par le jeune écrivain : « Trois armées allemandes [franchissent] les Vosges. L’une de 200 000 soldats et de 500 canons [doit] longer la frontière Suisse, et ensuite marcher sur Paris par Belfort.
La seconde [franchit] directement les montagnes et [marche] sur Nancy. Cette armée [comprend] 175 000 hommes et 480 canons. Le général Bismarck [a] donné à la IIIe, formée de 100 000 soldats, l’ordre de soutenir la IIe. Le commandant de l’armée la plus forte [est] confié au général Manteuffel. Le feld-maréchal et prince Frédéric-Charles se [met] à la tête de la seconde. Quant à la IIIe armée allemande elle [reçoit] comme chef le général Mak.
Le 18 janvier 1931, le ministre de la Guerre en France [reçoit] de la part des souverains réunis à Vienne la promesse de garder la neutralité.
En France, l’organisation [est] faite très rapidement. Le général de Gaulle [est] mis à la tête de 200 000 hommes et de 518 canons, le général de Boisdeffre [commande] une armée de 150 000 soldats et 510 canons.
Le 10 février, les armées [entrent] en campagne. »
Dans cette situation périlleuse et prémonitoire, il est indiqué que « De Gaulle [a] vite pris son plan, il fallait sauver Nancy, puis [donner] la main à de Boisdeffre, et écraser les Allemands avant leur jonction qui […] serait sûrement funeste. »
Il s’ensuit le récit des différentes attaques et contre-attaques dans lesquelles le général de Gaulle et son armée jouent un rôle capital : « […] de Gaulle savait qu’il jouait la partie décisive, car c’est sous les murs de Metz que l’Europe entière attachait ses regards. » Le texte de l’adolescent est accompagné d’un petit croquis illustrant la ville lorraine encerclée des armées françaises et ennemies.
Le manuscrit s’arrête assez sèchement et le récit ne semble pas aller jusqu’à son terme, toutefois, l’ensemble des évènements militaires décrits dans les dernières pages semblent tourner à la faveur des Français, ce qui laisse présager, ainsi qu’au général de Gaulle, une grande et belle victoire.
LNC, I, p. 1-14.