Intéressante lettre au sujet de ses Mémoires d’espoir.
« Mon cher Philippe, Tes souhaits de fête m’ont fait grand plaisir. Je t’en remercie. D’autre part j’ai pris grand intérêt aux indications que m’a apportées ta lettre au sujet de ton commandement. […] Plus qu’aucun autre de ceux qui sont considérés comme du même ordre, il embrasse l’ensemble et se prolonge, si on peut dire, au-delà de lui-même. C’est bien que ce soit toi qui aies à l’exercer.
J’éprouve d’autant plus de satisfaction à voir ton rôle actif s’étendre et grandir que le mien est terminé. Il me reste – si je le peux – à rendre compte par des Mémoires de ce que j’ai voulu, tenté et, peut-être, en partie réussi en temps de paix. Le jugement des contemporains – tous engagés en sens divers – me préoccupe vraiment peu. Mais je crois que ce qu’en penseront les Français de l’avenir, tout au moins les meilleurs d’entre eux, aura son importance. Dans treize jours, j’entrerai dans ma 80e année. C’est dire qu’il faut me hâter malgré les doutes et la fatigue de l’âge et des épreuves.
Ici, tout est très calme, à ceci près que la maison est en pleins travaux de remise en état (peinture, électricité, plâtres, etc.). Du côté de la famille, rien de nouveau, à part le mariage récent de Michel Anthonioz. Ta tante Marie-Agnès, qui y assistait, nous écrit que la jeune mariée (américaine) était très gentille et la cérémonie (dans l’Eure) très sympathique. […]
Je suppose que la tempête souffle à Brest, car ici elle se déchaîne. La
Jeanne d’Arc a commencé sa croisière sur une mer sans doute agitée »…
LNC, III, p. 1090.
BnF, Charles de Gaulle. (n° 485).