Paris, Estienne Groulleau, 1553.
In-8, maroquin bleu roi, branches foliacées s’entrecroisant au centre des plats et formant un médaillon, dos à 5 nerfs orné de même, roulette foliacée intérieure, tranches dorées sur marbrure (Mercier sr de Cuzin).
Brunet, III-1303 // Cioranescu, 13911 // De Backer, 305 // Tchemerzine- Scheler, IV-260 // USTC, 14254.
(8f.)-83f. (avec de très nombreuses erreurs de pagination)-(1f. blanc) / A-L8, M4 / 92 × 148 mm.
Édition originale très rare de l’un des plus importants recueils de poésie d’Olivier de Magny.
Issu d’une famille aisée, bourgeoise et cultivée, Olivier de Magny naquit à Cahors vers la fin des années 1520. Il fut à la fois homme d’état et excellent poète. Engagé comme secrétaire par Hugues Salel, abbé de Saint Chéron, il entra ensuite au service de Jean de Saint-Marcel, seigneur d’Avanson, maître des requêtes du roi, très proche de Diane de Poitiers. Vers la fin de l’année 1554, Magny partit pour Rome où son maître, qui avait été nommé ambassadeur auprès de Jules II, devait plus tard le rejoindre. S’arrêtant à Lyon, il fit la connaissance de Louise Labé et de là naquit une rumeur ou peut-être une légende sur leurs amours. À la fin de l’hiver 1554-1555, notre poète, alors installé à Rome, rencontra Joachim Du Bellay avec lequel il se lia et partagea les mêmes sentiments de dégoût et d’ennui pour la ville éternelle. Il regagna la France au bout de dix-neuf mois et devint secrétaire du roi. Il entra en disgrâce après la mort de Henri II, le 10 juillet 1559, car trop proche de Diane de Poitiers, et s’éteignit quelque temps plus tard, probablement en 1561.
Les Amours d’Olivier de Magny et quelques odes de lui est son premier
recueil de poésies. Ce sont des poésies de jeunesse qu’il recueillit à la demande de son protecteur Hugues Salel et qu’il lui dédia. Le recueil fut publié en 1553 sous l’autorité de parrains prestigieux, Jodelle, Ronsard, Baïf, Murat, Belleau, Colet… qui le présentent chacun dans un poème au début de l’ouvrage. Suivent les poésies de Magny qui sont au nombre de 102 sonnets en vers décasyllabiques et dix-huit odes adressées, selon l’usage, à quelques grandes dames, quelques seigneurs ou sa maîtresse, une certaine Castianire dont on n’a jamais pu percer l’identité et dont le portrait figure au second feuillet de l’ouvrage.
Le volume se termine par des vers de Hugues Salel, le protecteur d’Olivier de Magny que celui-ci appelle son seigneur et maître.
Cette édition originale est rare. L’USTC n’en recense que cinq à l’adresse d’Étienne Groulleau et deux à l’adresse de Vincent Sertenas qui partagèrent cette édition.
La pagination étant des plus fantaisistes, nous avons comparé notre exemplaire avec ceux de la BnF (RES-YE-1667) et de Chantilly (III B 49) qui sont, comme le nôtre, à l’adresse d’Étienne Groulleau. La pagination des exemplaires est identique, mais on note une différence avec le nôtre au feuillet K3r qui ouvre les vers de Salel. Notre exemplaire présente au bas de ce feuillet une épitaphe de 6 lignes qui n’existe pas dans les deux autres exemplaires. Cette épitaphe a manifestement été composée par Magny en l’honneur de Salel mort cette année-là.
Notre exemplaire a été lavé mais on distingue les fantômes de ratures à l’encre biffant cette épitaphe. Nous pensons donc que notre exemplaire possède un premier état du feuillet k3 et que cette strophe a été ensuite supprimée.
Bel exemplaire dans une fine reliure de Mercier.