Peut être inscrit par le maitre écrivain Guillaume Le Gangneur (1553 – 1624) ou par Jacques Cellier à la plume et encre brune : ‘Hanc citharam a lembi que forma halieutica fertur / Seu propriam vendicat musa latina sibi’ (Mon présent est un Luth / Que comme propre à soi prend la muse Latine) dans le bas
Le dessin est monté sur une page d’album numéroté « 29 »
Le papier de la page d’album porte un filigrane à pot, Briquet n° 12737, répertorié dans le Berry en 1591
Sans cadre
Lute study, pen and brown ink, attr. to J. Cellier
7.08 x 8.26 in.
Jacques Cellier, est un organiste, maitre écrivain, dessinateur et précepteur, actif à Reims entre 1580 et 1620. On connait plusieurs recueils de dessins et calligraphies par Jacques Cellier. Le plus connu est le Recueil Cellier : Recherche de plusieurs singularités, par François Merlin, contrôleur général de la maison de feu madame Marie Elisabeth, fille unique de feu roy Charles dernier que Dieu absolue. Portraictes et escrites par Jacques Cellier, demourant à Reims. Commencé le troisième jour de mars 1583, et achevé le 10 septembre mil Vc quatre-vingts et sept (BNF, Manuscrit français 9152) est dédié à Henri III. Une partie du manuscrit concerne les instruments de musique, avec notamment un dessin de luth (vue 190 du manuscrit).
La calligraphie de Cellier semble un peu différente de la nôtre et se rapprocherait plus de celle du célèbre maitre écrivain Guillaume Le Gangneur.
Notre étude de luth se réfère à une illustration des Emblèmes d'André Alciat (1492 – 1550), plus particulièrement au chapitre « Foedera » ou « Traité d’amitiés », qui commence par les mêmes vers que ceux écrits sur notre dessin. Les Emblèmes d’Alciat, dont la première édition date de 1531 eurent un grand succès au XVIe siècle, et furent réédités à de nombreuses reprises. Chaque « Emblème » est lié à une gravure et à un poème. Dans toutes les éditions l’emblème « Foedera » est représenté par un luth. Notre dessin, emblème de l’amitié, dû être donné par Jacques Cellier à un de ses proches, collectionneurs.
On retrouve le luth dans de nombreuses représentations à partir du XVème siècle, et notamment dans une célèbre gravure de Durer, « artiste dessinant un luth à l’aide d’un appareil de perspective » (British Museum inv.E,2.398, fig. 1).
La perspective légèrement de biais est proche de celle utilisée par Holbein dans le tableau Des Ambassadeurs aujourd’hui conservé à la National Gallery de Londres (fig.2). Il est intéressant de noter que le tableau est en France au château de Polisy, près de Troyes entre 1533 et 1653.
Notre dessin est monté sur une page d’album portant un filigrane daté vers 1591. Notre feuille a donc pu être dessinée dans les années 1580.