Signé, dédicacé et daté 'Ingres à son ami Monsieur/ marcotte. Le 6 février 1828' en bas à gauche
(Insolé. Déchirure dans le coin inférieur gauche due à la tension du papier monté, sur 4 cm, traversant la signature)
Portrait of Mrs Charles Marcotte d'Argenteuil, black chalk, signed and dated, by J.-A.- D. Ingres
12.28 x 9.21 in.
Collection Charles Marcotte d’Argenteuil, jusqu’à son décès en 1864 ;
Puis par descendance ;
Collection Joseph Marcotte, jusqu’à son décès en 1893 ;
Collection Madame Alexandre Legentil, née Marie Marcotte, jusqu’à son décès en 1920 ;
Collection Madame Marcel Pougin de la Maisonneuve, née Elisabeth Marcotte, fille de Joseph Marcotte, jusqu’à son décès en 1939 ;
Puis par descendance ;
Collection Madame Claude Chavane, née Marie-Louise de la Maisonneuve ;
Puis par descendance directe
Ingres, Ecole des Beaux-Arts, Paris, 1867, n° 374
Cent Chefs-d’œuvre prêtés par les plus grands amateurs de Paris, Musée Jacquemart-André, Paris, 1961, n° 19
Charles Blanc, Ingres, Paris, 1870, p.238
Henry Lapauze, Les dessins de J.-A.-D. Ingres du musée de Montauban, Paris, 1901, p.267 (lithographié par Léon Noël)
Henry Lapauze, Les portraits dessinés de J.-A.-D. Ingres, Paris, 1903, n° 64, repr.
Henry Lapauze, Ingres, Paris, 1911, p.286
Frank Elgar, Ingres, Paris, 1951, fig 26, p.6
Hans Naef, Ingres’ portraits of the Marcotte family, « The Art Bulletin », New York, décembre 1958, pp.336-345, fig.14
Hans Naef, Die Bildniszeichnungen von J.-A.-D. Ingres, Bern, Bentelli Verlag, 1980, tome V, n° 309, reproduit p.113
Louise-Marie-Philippine Becquet (1798-1862) est la fille d’une sœur de Charles Marcotte, Marie-Anne-Pierrette-Antoinette-Joséphine-Jeanne-Scolastique Marcotte (1777-1832) et de Thomas de Cantorbéry Becquet de Layens. Ce dernier, inspecteur des Forêts, était un collègue de son beau-frère et beau-père à la fois ! Louise a trente ans quand elle se marie avec son oncle, de vingt-cinq ans plus âgé. Ingres offre en cadeau de noce un nouveau portrait de son ami et celui de sa charmante femme. Les deux pendants seront séparés par les enfants après le décès de leur mère. Le portrait de Charles Marcotte dessiné en 1828 (Naef, n°308) et dédicacé à sa femme est passé en vente en 20101.
Le portrait de cette femme charmante au sourire timide mais à l’allure épanouie est daté du 6 février 1828, soit cinq jours avant son mariage. Ingres aura une forme de vénération pour cette femme pieuse, dont il redoute avec ironie les reproches dans une lettre à Charles, lorsqu’il peint pour son ami la fameuse Odalisque à l’esclave : « qu’elle me pardonne le peu d’érotique de notre tableau, j’ai fait tout ce que j’ai pu pensant à ses pudiques yeux ».
Après le décès de sa première épouse qui le plonge dans un désespoir profond, c’est grâce à l’intercession de Charles et Louise Marcotte qu’Ingres rencontre Delphine Ramel. Plein de reconnaissance, il offrira à Louise Marcotte une seconde version de sa Vierge à l’hostie en 1852 (maintenant conservé au Metropolitan Museum de New-York).
Charles et Louise eurent trois enfants. Leur union heureuse dura trente-quatre ans. Louise mourut paradoxalement la première, le 24 novembre 1862, à l’âge de 64 ans. Son mari, lui survécut deux ans et s’éteignit dans sa quatre-vingt dixième année le 20 février 1864.