56
PAIRE DE FAUTEUILS À LA REINE À CHÂSSIS D'ÉPOQUE LOUIS XV
Estampille de Nicolas Heurtaut
Estimation :
60 000 € - 80 000 €
Vendu :
131 200 €

Description complète

PAIRE DE FAUTEUILS À LA REINE À CHÂSSIS D'ÉPOQUE LOUIS XV
Estampille de Nicolas Heurtaut

En bois sculpté et redoré, le dossier et la ceinture ornés au centre d’une coquille flanquée de rinceaux feuillagés, les épaulements à motif de feuilles d’acanthe, les pieds cambrés terminés en enroulement, garniture de tapisserie de Beauvais du XVIIIe siècle à décor de volatiles et de paysage architecturé dans un entourage de bouquets fleuris au naturel, estampillés N. HEURTAUT sur la traverse arrière ; petits accidents

H. : 98 cm (38 ½ in.)

l. : 68 cm (26 ¾ in.)


Nicolas Heurtaut, reçu maître en 1753


Provenance :

Ancienne collection Karrick Van Zandt Riggs (1853-1935) ;

Sa fille, Pauline Riggs Noyes (1886-1942) ;

Sa Vente, Parke-Bernet Galleries, New York, le 2 août 1947, lot 449;

Galerie Didier Aaron, Paris ;

Ancienne collection Kathleen et Martin Field;

Vente Sotheby’s New York, le 20 octobre 2018, lot 1070 ($ 125 000);

Acquis au cours de cette dernière par le propriétaire actuel.


Bibliographie comparative :

B.G.B. Pallot, L’Art du Siege au

XVIIIe siècle, A.C.L. Gismondi Editeurs, Paris, 1987, p. 202

(l’un des deux fauteuils reproduit).


A pair of Louis XV giltwood fauteuils a la reine a chassis, stamped by Nicolas Heurtaut 

 

Heurtaut commença sa carrière comme sculpter puis sera admis à l’académie de Saint Luc en 1742 et obtiendra sa maitrise en 1753. Cette formation inhabituelle se reflète dans son style très distinctive, caractérisé par une certaine emphase sur la symétrie, le recours à lignes très sinueuses, des moulures choisies avec soin, éléments décoratifs sculptés en haut relief.

 

Heurtaut sera un partisan de ce qui sera défini comme rocaille symétrisé classicisant, développé à la fin de la période Rococo-début de l’époque Transition, un goût qui sera largement soutenu par l’Architect Pierre Contant d’Ivry. À ce propos, rappelons que notre modèle n’est pas sans rappeler ceux qui apparaissent dans le portrait double (cfr. Fig. 1) dit de « Perronet » par Alexandre Roslin ou celui de Nicolas Chalette (cfr. Fig. 2) par Guillaume Voiriot.

 

Cette extraordinaire paire de fauteuils, datable du milieu des années 1750, au moment où le génie créative d’Heurtaut obtiendra son véritable apogée, est comparable par sa taille et par la richesse de son décor sculpté à un groupe très restreint de pièces qui ont survécu jusqu’à nos jours.

 

Cela inclut :

-Un fauteuil réalisé pour le comte d’Artois pour sa résidence parisienne au Palais du Temple (vente Sotheby’s Paris, le 16 décembre 2004, lot 146)

-Une suite de huit fauteuils, trois canapés et un lit d’apparat probablement offerts par Louis XV a sa maitresse, Mme de Seran, au château de la Tour en Normandie. Six fauteuils de cette série se trouvent aujourd’hui à Versailles tandis qu’une paire s’est vendue chez Christie’s Londres, le 10 juillet 2014 lot 12.

-Une suite de quatre fauteuils réalisée pour Monseigneur de Saint Aulaire, Evêque de Poitiers (cfr. B.G.B. Pallot, Le Mobilier du Musée du Louvre, Editions Faton, Vol. II, p. 80-83).

 

Comme dans notre paire, tous les exemples mentionnés ci-dessus, comportent des traverses latérales très sinueuses avec des bordures très prononcées qui courent tout le long du châssis et des coquilles sculptées avec extrême finesse que l’on retrouve au centre de la ceinture et du dossier. Toutes les coquilles différentes légèrement entre eux, démontrant ainsi le talent d’Heurtaut dans la création des modèles uniques variés selon les exigences de chacun de ses commanditaires.

 

Notre paire bénéficie d’une prestigieuse provenance prestigieuse ; en effet, elle faisait partie de la collection de Karrick Riggs, neveu du fondateur de la Riggs Bank de Washington.

 

Karrick naquit à New York mais passera la plupart de sa vie à Paris où il amassera une importante collection de mobilier français du XVIIIe siècle et des porcelaines de Saint Cloud, Mennecy et Amiens. La collection sera héritée par sa fille Pauline qui quittera Paris pour s’installer à New York juste avant la Deuxième Guerre.

À sa mort la collection sera vendue au cours d’une vente orchestrée par Parke-Bernet à New York en 1947 ; cela constituera un véritable évènement s’agissant de la première fois que un ensemble si important de mobilier et surtout de porcelaines françaises du XVIIIe siècle apparait sur le marché américain ; beaucoup des pièces de la collection intègreront donc des collections muséales américaines à l’instar du Metropolitan de New York ou le Musée de Beaux-Arts de Philadelphie.

Contacts

Juliette LEROY-PROST
Commissaire-priseur
Tél. +33 1 42 99 17 10
jleroy@artcurial.com
Charlotte NORTON
Administrateur des ventes
Tél. +33 1 42 99 20 68
cnorton@artcurial.com

Ordres d’achat & Enchères par téléphone

Kristina Vrzests
Tél. +33 1 42 99 20 51
bids@artcurial.com

Actions