Signée 'P Snijers / (...)' en bas à droite
Nighttime undergrowth scene with hedgehog, fruit and bird's nest, oil on canvas, signed, by P. Snijers
16.53 x 14.56 in.
Chez S. Nystad, La Haye, vers 1954 (comme Pieter Gijsels) ;
Vente anonyme (provenant des collections de L. E. Cats et de la collection de W. C. Smidt van Gelder) ; Amsterdam, Frederik Muller, 25 novembre 1958, n° 6 (comme Pieter Gijsels) ;
Vente anonyme ; Amsterdam, Mak van Waay B. V. & H.S. Nienhuis, 11 juin – 3 juillet 1974, n° 233 (comme Pieter Gijsels) ;
Vente anonyme ; Londres, Sotheby’s, 11 avril 1990, n° 27 (comme Pieter Snijers)
Fils d’un riche marchand, Peter Snijers fréquente en 1694-1695 l’atelier d’Alexander van Bredael puis intègre la guilde des peintres d’Anvers en tant que maître à l’âge relativement avancé de 26 ou 27 ans. Artiste versatile, Snijers produit un œuvre varié composé de portraits, allégories, scènes de chasse, paysages et natures mortes. Les sources font état d’une activité florissante puisqu’il est en mesure d’acheter une maison, ‘Het Hertenwoud’, sur le prestigieux Meir à Anvers, qu’il occupe de 1739 à sa mort, abritant une importante collection de tableaux flamands et néerlandais.
Notre charmant tableau peut être rapproché d’autres scènes de sous-bois de l’artiste où les feuilles découpées du chardon sont mises à l’honneur par un large arbuste représenté au premier plan. Une composition similaire, qui présente le même microcosme d’animaux nocturnes dont le hérisson qui émerge des feuillages, fut vendue à Londres chez Sotheby’s (vente du 8 décembre 2005, n° 340). On connaît également du maître une autre œuvre proche dans les collections des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (n° 3665), sur laquelle on observe, outre le hérisson, un nid d’oiseaux, un petit mulot ainsi qu’un chardonneret sur une branche.
Par sa mise en scène nocturne et son caractère à la fois poétique et inquiétant, notre tableau n’est pas sans évoquer l’art de son prédécesseur Otto Marseus van Schrieck (Nimègue, c. 1619-Amsterdam, 1678), véritable pionnier dans le domaine de la peinture de sous-bois. Ce dernier avait développé une passion pour les sciences naturelles et intégrait de véritables écailles d’ailes de papillons à sa matière picturale. C’est dans ce sillage que s’inscrit notre peintre qui n’occulte pas, dans le choix des végétaux et des animaux qu’il dépeint, une dimension symbolique.