(Restaurations, cassure restaurée)
Christ chasing the merchants from the Temple, oil on panel, by P. Aertsen and workshop
11.22 x 13.38 in.
Collection particulière, Helsinki, juin 1936 ;
Vente anonyme ; Amsterdam, Christie’s, 9 novembre 1998, n° 99 (comme Pieter Aertsen, vendu £ 224 874) ;
Collection particulière, Belgique ;
Vente anonyme; Dorotheum, Vienne, 24 avril 2018, n° 182 (comme Pieter Aertsen et atelier) ;
Acquis lors de cette vente par l’actuel propriétaire
Cet épisode bien connu du Nouveau testament est décrit dans les évangiles synoptiques (Matthieu XXI, 12-13 ; Marc XI, 15-17 ; Luc XIX, 45-46), mais c’est chez saint Jean (II, 14-16), que l’on retrouve tous les détails ici repris par le peintre. Le Christ armé d’un fouet de cordes, poursuit marchands et changeurs et chasse leur bétail de la maison de son père. Si la narration est biblique, le cadre semble inspiré d’une ville nordique comme Anvers ou Amsterdam, toutes deux lieux de vie du peintre. La scène se déroule au milieu de motifs architecturaux qui la découpe en différents plans, plus ou moins occupés par les personnages. Cette disposition est caractéristique de l’œuvre de Pieter Aertsen dans la dernière partie de sa vie, et peut être mise en relation avec d’autres tableaux de l’artiste. Citons notamment La Guérison du paralytique à Bethesda conservé au Rijksmuseum d’Amsterdam (SK-A-4892) et son pendant, Pierre et Jean guérissant les paralytiques, conservé au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg (ГЭ-404). On y retrouve cette manière d’organiser l’espace qui permet à l’artiste de développer le propos biblique, tout en l’agrémentant de détails plus anecdotiques où se déploie son talent novateur pour la nature morte et la scène de genre. On trouve par exemple sur notre panneau, l’allégorie du charlatan à l’arrière-plan. Au croisement des arcades, un homme au chapeau tente d’écouler une marchandise constituée de fioles, dont l’effet miracle est décrit sur le panneau à sa droite.
Natif d’Amsterdam, Pieter Aertsen partage sa carrière entre sa ville natale et celle d’Anvers. Dans la seconde, il développe un atelier important au sein duquel on compte par exemple Joachim Bueckelaer (1530-1573), qui nous laisse une œuvre fortement influencée par la manière de son maître. Etant donné la proximité de notre panneau avec les œuvres tardives de l’artiste, il n’est pas à exclure que sa réalisation soit le résultat d’une participation de l’atelier. Peu de temps avant que n’éclate la Guerre de Quatre-vingts ans (1568-1648) qui voit la séparation des Pays-Bas du sud et du nord, Pieter Aertsen regagne Amsterdam où il s’éteint en 1575.