En français, charte enluminée, écriture italique, invocation et suscription et adresse en lettres capitales en or, calligraphiée et scellée du grand sceau ducal (cire verte et rouge ; sceau en partie accidenté ; sceau fixé sur des lacs de soie tressés de couleur).
Avec une grande initiale ornée avec armoiries peintes du duc de Lorraine et armoiries de la famille Thomassin peintes sous le repli. Dimensions : 727 x 510 mm ; diamètre du sceau de cire : 95 mm.
Ces lettres patentes en forme solennelle, enluminées, calligraphiées et scellées du grand sceau ducal, étaient accordées à l’anobli, après avoir obtenu une concession de noblesse et l’avoir faite entériner par la Chambre des Comptes de Nancy.
Grande initiale décorée et historiée avec
la lettre C de « Charles » particulièrement ornée avec des insignes militaires
et faisceaux, un vase avec fruits et fleurs, un cheval de mer (ou « kelpie »
dans le folklore écossais ou celte, sorte de cheval ondin ou cheval aquatique),
une figure de type Poséidon avec son trident. Dans la lettre C viennent
s’inscrire les armoiries enluminées du duc de Lorraine.
Cette charte est à rapprocher de celle
conservée aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, sous la cote B
186 : Charte d’anoblissement de Claude Calot (30 juillet 1584). Dans la Série B
1-188 (relevant du Trésor des chartes des ducs de Lorraine) on trouve la table
alphabétique des anoblis de 1473 à 1736.
Incipit : « Charles par la grâce de dieu
duc de Calabre Lorraine Bar Gueldres Marchis marquis de Pont à Mousson comte de
Provence Vaudemont Blamont Zutphen. A tous presents et à venir salut. Combien
que de droit naturel toutes personnes en general naissent avec mesme
prerogative de liberté, franchise et ingenuité… ».
Contresigné : « Par son Altesse… le
seigneur de Bourbonne Grand Chambellan et Chef des Finances present [signé]
Negleysenove ».
Sous le repli, signé « Charles »
(secrétaire à la main ?). Sous le repli, armoiries peintes de Clément Thomassin
: D'azur, à l'ours d'or mis en pal, armé et lampassé de gueules, tenant entre
ses pattes une fleur de lis d'argent ; et pour cimier l'ours naissant de l'écu,
tenant une masse d'arme d'argent.
Annotations au dos du document entérinant
les Lettres de noblesse, notes datées de Bar, 1er septembre 1598.
Établie à Charmes-en-Moselle, la famille
Thomassin de Charmes fut anoblie par les ducs de Lorraine à plusieurs reprises
en la personne de Claude Thomassin (1592), Clément Thomassin (1598), Philippe
Thomassin (1609) et Nicolas Thomassin. Il s'agissait d'une pratique courante
que d'anoblir de nouveau des familles déjà nobles, soit qu'elles aient perdu
les preuves de leur noblesse en raison d'incendies ou de guerres, soit qu'elles
souhaitaient faire reconnaître dans le duché de Lorraine des prérogatives qu'une
noblesse « étrangère » pouvait voir contestée.
Clément Thomassin puis Thomassin de
Montdoré (vers 1560-1626) est né à Charmes-en-Moselle et mort à Vauvillers.
Receveur de la terre et seigneurie de Vauvillers pour le sieur de Bourbonne, il
épousa Catherine de Villiers (vers 1572-1643). Clément Thomassin devint
seigneur de Montdoré en 1603.
Renauld, Jules. La ville de Charmes-sur-Moselle aux XVIe et XVIIe siècles, Nancy, 1861.