Acrylique sur toile
Signée, titrée et datée au dos
198,50 × 208 × 3,50 cm
Acrylic on canvas; signed, titled and dated on the reverse
78.14 × 81.88 × 1.37 in.
Galerie Praz-Delavallade, Paris
Collection particulière, Paris
L'oeuvre de Philippe Decrauzat met en jeu le regard par sa forte présence physique qui au-delà du jeu rétinien, perceptif, refaçonne l'environnement dans un rapport renouvelé avec la culture et l'histoire. En dépit de son appartenance formelle à l'abstraction et à l'art optique, l'œuvre de Philippe Decrauzat est plutôt issue du produit d'influences diverses. Les liens qu'elle tisse avec l'histoire des formes mais aussi avec la « low » culture opèrent un glissement du regard entre ces deux mondes respectivement considérés comme élitiste et populaire. Il ne procède pas par simple appropriation, mais préfère les références discrètes, entremêlées et indicielles ; il choisit ses motifs et ses formes pour leurs qualités visuelles et spatiales.
La distorsion qui s'opère dans ces formes est engendrée par cette compression d'influences, cette variation sur des motifs plus ou moins dominants. Mais en même temps ses références à une culture plus « populaire » opèrent une mise à distance de l'expérience optique. Ce tissu de signification et de motifs entremêlés peut s'envisager comme une errance : une utilisation un peu nonchalante, décomplexée, d'un vocabulaire rigoureux que l'artiste aborde de biais, par jeu ou bien en déclinaison comme un compositeur qui répète un motif sonore auquel il imprime ses propres modulations afin de créer une dynamique.
The work of Philippe Decrauzat involves the view (look) by his strong physical presence which beyond the retinal and perceptve game recreate the environment in a new relationship between culture and history. Despite the fact that his work formally belongs to abstraction and Op Art, it is more the result of various influences. The links created with the history of forms but also with the so-called low culture suggest a change in our perception of those two worlds respectively considerated elitist and popular. He does not only proceed by appropriation, but prefers discrete and intermingled references; he choose his motives and forms for their spatial and visual qualities.
The distortion which operates in those forms is the result of this compression of various influences, this variation on motives more or less dominating. But in the same time those references to a more ?popular? culture relativise the optical experience. This material of signification and motives tied alltogether can be experienced as a wandering: an emancipated way of using a rigorous vocabulary that the artist approach skew, by playing or in declination like a type-setter who would repeat a sound motive to which he would print his own modulations in order to create a dynamic.