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Alexandre DUMAS.
Naples, 26 avril 1863.
Manuscrit autographe signé.
Estimation :
600 € - 800 €
Vendu:

Détails du lot

Naples, 26 avril 1863.
Manuscrit autographe signé.

5 pp. in-4 sur papier bleu.

Les fous du docteur Miraglia

Deuxième partie d’un texte qui parut en italien dans L’Indipendente des 24-30 avril 1863 puis en français dans la Presse du 6 au 8 juin 1863. Il est dédié au docteur Michel Arthur Castle, un phrénologue célèbre à l’époque.

Entré en possession de quatre crânes qu’il étudia soigneusement, le docteur Miraglia retrouva dans les archives criminelles les détails d’un procès qui ne « laissaient pas de doute sur l’identité des quatre prévenus avec les quatre justiciés dont M. Miraglia possédait les crânes ». Dumas relate les circonstances d’un crime particulièrement horrible commis sur la personne d’un dénommé Altamura et dont la principale protagoniste était une jeune femme prénommée Judith :

Nous avons laissé nos coupables ayant arrêté le crime et ne cherchant plus que les moyens de l’exécuter. […] Judith seule méprisait la faiblesse de ses deux complices […] Judith seule décida qu’on chercherait un sbire et que le sbire trouvé on s’unirait à lui pour exécuter en commun le crime.
Le chirurgien se chargea de ce soin. Un sbire n’est pas chose difficile à trouver à Naples. […] Sorbo accepta la proposition comme il eut accepté une partie de plaisirs. Il fut conduit à la maison, accueilli, caressé par Judith et reçu avec une certaine inquiétude par la stupide mais soupçonneuse indifférence du mari […].
Le crime devait être exécuté par Judith, son père et le sbire […].
Pendant la soirée où l’assassinat devait avoir lieu, Judith envoya son mari chercher différentes choses nécessaires au souper, on voulait en son absence prendre les dispositions, nécessaires à la perpétration du meurtre […].
Altamura était jeune. Il était vigoureux. Il comprenait le dessein de ses adversaires. Il aimait la vie, il lutta avec toute l’énergie du désespoir. Mais Judith se cramponna à lui comme une goule, lui appuyant les genoux sur sa poitrine, et fixant au sol ses pieds convulsifs et ses mains crispées. Le père concourut au meurtre en appuyant le pied sur la gorge du patient, qui étranglé du reste par Maître Sorgo, rendit bientôt le dernier soupir.
[…] De tous Judith était la plus joyeuse et la plus intrépide. Comme elle fut la plus acharnée à l’horrible boucherie qui allait suivre. Le cadavre fut posé dans un pétrin de bois. Le chirurgien prit alors un bistouri, détacha du tronc, les bras, les jambes, et la tête. Il lui ouvrit le ventre en leva les viscères et les mit dans un vase de grès.
Judith, repue mais non pas fatiguée de ce spectacle, s’empara de la tête coupée, alluma le feu, mit la tête dans une marmite et la fit bouillir, et cela plutôt par une insatiable luxure de sang que pour la rendre méconnaissable. Il avait été convenu d’avance que les membres découpés seraient dispersés dans la ville […].
« J’allais dire Dieu fasse paix à leur âme, mais le Docteur Miraglia m’arrête la main. Il ne croit pas que Judith ait une âme.

Superbe manuscrit d’un article qui dut donner des cauchemars aux lecteurs de l’Indipendente !

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