In-32, demi-maroquin noir, dos lisse orné de doubles filets dorés, couvertures conservées, non rogné (Reliure postérieure).
96 pp.
Édition originale.
La couverture porte la mention « 50 centimes pour son tombeau ».
Émouvant texte qui débute par une lettre à George Sand : « Des étrangers à sa famille, nous sommes peut-être, – vous comme femme, moi comme homme – ceux qui l’avons, je ne dirai pas le plus, mais le mieux aimée. »
Dumas qui avait été son amant à la fin de l’année 1833 et qui avait toujours eu pour elle une immense admiration justifie en quelque sorte cet hommage par une phrase nette : « J’étais là quand elle est morte ».
Dorval (1798-1849), plus qu’aucun autre acteur ou actrice de l’époque, est indissolublement liée au théâtre romantique. Son jeu, tout de naturel, de sensibilité, dans lequel elle ne ménageait pas les effets passionnés lui permirent de triompher dans les pièces des jeunes auteurs : Dumas (Antony), Hugo (Marion de Lorme), Vigny (Chatterton).
Dorval vécut à la ville les passions qu’elle interprétait sur scène. La fin de sa vie fut douloureuse. Ruinée par une famille qu’elle entretenait seule, elle s’épuisa dans des tournées en province, s’effondra à la mort de son petit-fils. Elle fit appeler Dumas juste avant de mourir pour l’implorer de lui éviter la fosse commune et faire en sorte qu’elle soit enterrée avec le petit Georges.
Dumas, bouleversé, vendit ses décorations pour accomplir son vœu. Et six ans plus tard écrivit cette plaquette afin d’acheter une concession perpétuelle et lui élever un tombeau.
Vicaire III, 406 ; Talvart, 138 ; Munro, 283.
Petites réparations aux couvertures, quelques rousseurs et taches. Bon exemplaire.
Émouvant témoignage de fidélité à la mémoire de la plus grande actrice romantique.