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1934 Aston Martin Ulster
1934 Aston Martin Ulster Carte grise françaiseChâssis n° C4/403/SMoteur n° C4/403/S- Le premier des 21 Ulster Compétition Client constr
Estimation :
1 100 000 € - 1 300 000 €
Vendu:
1 013 200 €

Détails du lot


Carte grise française
Châssis n° C4/403/S
Moteur n° C4/403/S

- Le premier des 21 Ulster Compétition Client construit par Aston Martin
- Historique connu et très documenté, considéré comme le prototype des Ulster
- Fidèlement restauré et entretenu par Ecurie Bertelli
- Équipé de son moteur d'origine étudié par l'usine avant le Mans 1934, restauré et amélioré par Bertelli en 2013 env. 100 cv
- Un des deux seuls Ulster équipé d'un châssis percé et de pièces allégées provenant d'une des trois Aston des 24 Heures du Mans 1934

Dans les années 30, sous l'autorité d'Augusto Cesare Bertelli, la marque anglaise propose en petite série une brillante voiture de sport à moteur 1500 à ACT. Après une première apparition aux 24 Heures du Mans 1928, elle y participe tous les ans de 1930 à 1935, ce qui contribue à sa notoriété. Client de la marque, Richard J. Barton achète en 1933 un modèle "Le Mans" (à ne pas confondre avec les voitures d'usine engagées à la course mancelle) avec lequel il prend part avec un certain succès à diverses épreuves et, comme tout pilote amateur, il souhaite progresser avec une voiture plus puissante. Il se tourne donc vers le constructeur et son directeur Gordon Sutherland pour changer de voiture et obtenir un modèle plus évolué et la première mention de la voiture de Barton apparaît dans l'atelier moteur d'Aston Martin où, le 4 mars 1934, un moteur spécial n°C4/403 doté de pièces allégées est mis au point et testé pour Richard Barton par Joe Bestante, responsable moteurs d'Aston. Peut-être est-il prévu dans un premier temps de se contenter d'installer ce moteur dans l'Aston de Barton, mais les circonstances vont en décider autrement.

Parallèlement, trois voitures sont préparées pour les 24 Heures du Mans 1934, avec châssis allégé et percé ainsi que de nombreuses autres pièces allégées, carrosserie étroite, pointe arrière arrondie avec roue de secours horizontale (première du genre), ailes particulières et mécanique améliorée. Elles portent les numéros de châssis LM11, LM12 et LM14. A l'issue de la course, les deux premières sont modifiées pour prendre part en septembre au Tourist Trophy, en Ulster (Irlande du Nord) et abandonnent leur châssis percé, interdit au TT, pour une structure plus classique renumérotée respectivement LM15 et LM16. C'est grâce au succès obtenu lors de cette épreuve que les futures Aston, qui présentent une configuration identique, seront dénommées Ulster.
Le constructeur dispose donc de deux châssis percés inutilisés et, considérant Barton comme un client précieux, car très bon pilote, il choisit vraisemblablement d'attribuer à sa voiture le châssis LM11 ainsi que le moteur mentionné plus haut et d'autres pièces allégées de LM12. Après Le Mans, l'atelier termine la voiture de Barton en un mois et la livraison a lieu le 20 ou le 21 juillet 1934. La fiche de fabrication indique "MkII Special 2 Seater Green, Replica of Le Mans Racing Cars", et la voiture présente toutes les caractéristiques des voitures du Mans, sur le plan esthétique, mécanique et fabrication ultra-légère. Elle est immatriculée BML 58.

En octobre 1934, elle reçoit une nouvelle culasse Ulster et des carburateurs spéciaux. Barton participe ensuite à plusieurs épreuves anglaises où la voiture est remarquée pour ses performances. Entre juillet 1935 et novembre 1936, elle apparaît épisodiquement en annonce dans The Autocar, proposée par le distributeur Winter Garden, puis par Jack Bartlett, jusqu'à son achat le 15 juin 1937 par JC Waterlow. Elle passe ensuite chez l'agent Denham Motor avant d'être achetée par Rowland Smith puis en août 1938 par David Handley. Celui-ci décide alors de modifier l'arrière pour disposer d'un coffre : il dépose la pointe arrondie et installe un réservoir plat vertical portant la roue de secours, comme sur une Aston MkII standard. Le 8 janvier 1940, par une journée de brouillard, la voiture est accidentée et les dommages imposent un redressement du châssis. Elle est envoyée pour réparation chez Aston et il se trouve que l'usine préfère remplacer le châssis par le seul châssis percé encore disponible : le châssis LM12, accroché au mur de l'usine depuis 1934. C'est donc un autre châssis du Mans 34 qui est utilisé pour reconstruire la voiture.
Elle poursuit ensuite son existence entre les mains successives de Jack Bartlett, G. Sturgess, Bob Swift puis, en 1953, Richard Prentice. En février 1955 ce dernier, un peu trop confiant sur une chaussée humide, perd le contrôle de l'auto et va heurter un camion. L'avant endommagé est réparé et Prentice en profite pour modifier la partie arrière avec une pointe façon Bugatti (qui sera livrée à l'acheteur) et, pour repeindre la voiture en blanc. En août 1955, elle est vendue à Kenneth Mills qui la repeint en rouge (comme les voitures du TT 1934).

En 1958, lors d'une restauration dans l'atelier du spécialiste David Elwell-Smith, le moteur est échangé contre un moteur Le Mans provenant d'une autre voiture.
Après Kenneth Mills, la voiture est achetée successivement par Richard Jones, Tetsuya Takahashi et Chris Mann. Entre 1988 et 1991, elle fait l'objet d'une restauration par l'Ecurie Bertelli et, à cette occasion, la pointe arrière est refaite selon sa configuration d'origine. En 1993, elle est proposée aux enchères par Robert Brooks. Achetée par Bruno Vendiesse et exposée en 1995 à Rétromobile, elle est vendue cette même année à un passionné français bien connu des milieux cyclecaristes. Il participe avec C4/403/S à plusieurs rallyes et évènements historiques, dont Le Mans Classic en 2010.

Ce que découvre l'actuel propriétaire, c'est que le moteur d'origine, une fois refait par Elwell-Smith en 1958, a été installé en 1959 dans une autre Aston, châssis E5/575/S qu'il possède. Nous disposons de nombreux documents établissant que les deux voitures étaient à la même époque chez Bill Elwell Smith. Le changement de propriétaire a lieu en 2016 et, peu après, les deux voitures sont envoyées à l'Ecurie Bertelli pour effectuer l'échange de moteurs, ce qui permet à la présente Aston Martin d'être aujourd'hui équipée de sa mécanique d'origine.

Une voiture de sport ou de course ne cesse d'évoluer tout au long de son existence. C'est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit d'une machine spéciale, produite de façon artisanale par un petit constructeur passionné, ce qui est exactement le cas de l'Aston Martin que nous présentons ici. Cet exemplaire très particulier a fait l'objet de nombreuses recherches et commentaires, et l'histoire que nous relatons ici répond aux écrits des plus éminents spécialistes comme Alan Archer, Neil Murray et l'Aston Martin Owners Club. Nous invitons les acheteurs intéressés à se plonger dans la généreuse littérature qui accompagne cette voiture.

Cette longue histoire nous amène à d'intéressantes conclusions : d'une part cette voiture est considérée comme la première "compétition-client" jamais vendue par Aston Martin, et également comme le prototype des 21 Ulster produites (plus 10 exemplaires usine), bien qu'elle soit sortie d'usine avant l'apparition officielle de cette appellation. En effet, les "Ulster" fabriquées à partir de la victoire au TT, en septembre 1934, présentent la même configuration que C4/403/S.
De plus, par rapport aux Ulster classiques, elle a l'avantage de disposer d'un châssis du Mans officiel, percé (c'est la seule dans ce cas, avec LM14), d'un moteur testé pour Le Mans 1934 et de plusieurs pièces du Mans, allégées, comme les tambours de freins.

Cette voiture constitue donc un jalon dans l'histoire de la marque. En plus d'être plus performante qu'une Ulster classique (elle-même le nec plus ultra en matière d'Aston d'avant-guerre, ultime évolution des 4-cylindres 1500), elle présente une histoire unique permettant de comprendre la transition des Aston Martin du Mans 1934 aux Ulster qui ont suivi. Dans un état lui permettant de prendre la route sans souci, elle est éligible aux épreuves historiques les plus prestigieuses comme les Mille Miglia, auxquels elle a participé avec brio en 2017. La voiture sera livrée avec en pièces supplémentaires la partie arrière de la voiture modifiée par Prentice (pointe façon Bugatti).

Merci de noter que les pièces supplémentaires sont à récupérer auprès du vendeur à Paris.



French title
Chassis No C4/403/S
Engine C4/403/S

- The first of 21 Ulster Competition Client examples built by Aston Martin
- Known and highly documented history, considered like the prototype of Ulster cars
- Meticulously restored and serviced by Ecurie Bertelli
- Fitted with its original engine experimented by the factory before Le Mans 1934, restored and improved by Bertelli in 2013, Approx. 100 hp
- One of only two Ulster machines equipped with a drilled chassis taken from one of three Aston Martin cars of the 24 Hours of Le Mans 1934

Under the leadership of Augusto Cesare Bertelli in the 1930s, the British manufacturer offered a small series of brilliant sports cars with 1,500 ACT engines. Following a first appearance at the 24 Hours of Le Mans in 1928, it raced there every year from 1930 to 1935, which contributed to its reputation. As an Aston Martin customer, Richard J. Barton acquired a "Le Mans" model in 1933 (not to be confused with the factory cars entered in the Le Mans race) with which he participated with success in various events; and as an amateur driver, he wanted to progress with a more powerful car. He consequently turned to the manufacturer and its Director Gordon Sutherland to get a more advanced model and this is how the first mention of Barton's car made its way into the Aston Martin engine workshop. On the 4th March 1934, a special engine No C4/403 with lightweight parts was tuned and tested on behalf of Richard Barton by Joe Bestante, Engine Chief Engineer at Aston. Perhaps in the first instance, the plan was to initially fit the engine into Barton's Aston however, circumstances decided otherwise.

At the same time, three cars were prepared for the 1934 24 Hours of Le Mans, with lightened and drilled chassis, as well as many lightened parts, narrow bodywork, rounded rear-end with horizontal spare wheel (the first of its kind), special wings and improved engine. They had the following chassis numbers: LM11, LM12 and LM14. After the race, the first two were modified to take part in the Tourist Trophy in September (in Ulster, Northern Ireland); they also didn't have their drilled chassis which was prohibited for the TT, and instead opted for a more classic structure renumbered respectively LM15 and LM16. It was thanks to the success achieved during the event that future Aston cars (with identical configuration) were called Ulster.
The manufacturer therefore had two unused drilled chassis and, considering Barton as a valuable customer and also a very good driver, he chose to have the LM11 chassis on his car, as well as the engine mentioned above and other lightened LM12 parts. After Le Mans, the workshop completed Barton's car within a month and it was delivered on the 20th or 21st July 1934. The manufacturing document stated "MkII Special 2-Seater Green, Le Mans Racing Cars Replica" and it had all the characteristics of Le Mans cars aesthetically, mechanically and with ultra-lightweight components. It was registered as BML 58.

In October 1934, it benefited from a new Ulster cylinder head and special carburettors. Barton then took part in several English events where the car was noticed thanks to its performance. Between July 1935 and November 1936, it was occasionally advertised in Autocar, sold by its distributor Winter Garden, then by Jack Bartlett, until its acquisition by JC Waterlow on the 15th June 1937. It then moved to the Denham Motor dealership before being purchased by Rowland Smith and then in August 1938 by David Handley. The latter decided to modify the rear in order to have a boot: he removed the rounded tip and fitted a vertical flat tank carrying the spare wheel, just like the standard Aston MkII. On a foggy day of the 8th January 1940, the car was involved in an accident and the chassis was straightened due to the damage. It was sent to Aston for repairs and it just so happened that the factory preferred to replace the chassis with the only drilled one still available: the LM12 chassis, which was hung on the factory wall since 1934. It was therefore another 1934 Le Mans chassis which was used to rebuild the car.

Then, it consecutively continued its existence in the hands of Jack Bartlett, G. Sturgess, Bob Swift and finally Richard Prentice in 1953. In February 1955 and due to his overconfidence on a wet road, the latter lost control of the car and hit a truck. The damage at the front was repaired and Prentice took this opportunity to modify the rear end with a Bugatti-style tip (which will be delivered to the buyer) and repaint the car in white. In August 1955, it was sold to Kenneth Mills who repainted it in red (similar to 1934 TT cars)

During a restoration in the workshop of specialist David Elwell-Smith in 1958, the engine was swapped for a Le Mans engine from another car.

After Kenneth Mills, the car was bought consecutively by Richard Jones, Tetsuya Takahashi and Chris Mann. Between 1988 and 1991, It was restored by Ecurie Bertelli and on this occasion, the rear tip was redone, this time according to the original configuration. In 1993, it was for sale at auction by Robert Brooks. Bought by Bruno Vendiesse and exhibited in 1995 at Retromobile, it was sold that same year to a French enthusiast well known in cyclecar scenes. He participated in many rallies and historic racing events with C4/403/S, including Le Mans Classic in 2010.

What the current owner discovered is the fact that the original engine, once rebuilt by Elwell-Smith in 1958, was fitted in another Aston in 1959, no other than chassis E5/575/S which he owns. We have several documents establishing that both cars were with Bill Elwell-Smith at the same time. The change of ownership took place in 2016 and shortly after, both cars were sent to Ecurie Bertelli in order to swap both engines, which enables our particular Aston Martin to be fitted today with its original engine.

A sports or racing car does not stop to evolve throughout its existence. This is even more true when it comes to a special machine built in an artisanal way by a small passionate manufacturer, which is exactly the case for this particular Aston Martin. This very special example has been the subject of in-depth research and notes; the history we are relating matches well with written comments from the most renowned specialists such as Alan Archer, Neil Murray and the Aston Martin Owners Club. We invite interested buyers to dive into the generous literature that is included with this car.

This long story brings us to some interesting conclusions: Firstly, this car is considered to be the first "client racing car" ever sold by Aston Martin and also as the prototype of the 21 Ulsters cars produced (plus 10 factory examples) even though it left the factory before the official release of this name. Indeed, "Ulster" cars built from the victory at the TT in September 1934 have the same configuration as C4/403/S.
Furthermore, compared to classic Ulster cars, it has the advantage of having an official Le Mans chassis, drilled (the only one in this case, with LM14), an engine tested for Le Mans 1934 and several Le Mans lightened parts, such as the brake drums.

The car is consequently a major milestone in the manufacturer's history. In addition to being more efficient than a classic Ulster (the ultimate pre-war Aston in itself, with the ultimate evolution of the 4-cylinder 1500 engine), it has a unique history enabling us to understand the transition from the Aston Martin cars of Le Mans 1934 to the Ulster cars that followed. In a condition great enough to hit the road with no worries, it is eligible for the most prestigious historic events such as the Mille Miglia, in which it took part brilliantly in 2017. The car will be delivered with its additional parts, including the rear part of the modified car by Prentice (Bugatti-style tip).

Please note that additional parts must be collected from the seller in Paris.

Photos © Kevin Van Campenhout

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