Stencil d’une lettre tapuscrite sur papier vergé, 1 page in-4.
Lettre-manifeste suivant de peu l’occupation du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles dont Marcel Broodthaers fut l’un des principaux acteurs.
... Qu’est-ce que la culture ? J’écris. J’ai pris la parole. Je suis négociateur pour une heure ou deux. Je dis je. Je reprends mon attitude personnelle. Je crains l’anonymat. (J’aimerais contrôler le sens de la culture.) Je n’ai pas de revendications matérielles à formuler bien que je me saôule avec de la soupe aux choux. Au travers de tout cela, protéger une forme de liberté d’expression nouvellement acquise, qui me paraît précieuse, pour notre capitale de province.
Un mot encore à tous ceux qui n’ont pas participé à ces journées ou qui les ont méprisées ; il ne faut pas se sentir vendu avant d’avoir été acheté, ou à peine.
Mes amis,
Avec vous je pleure pour ANDY WARHOL.
La lettre fait ainsi référence à la tentative d’assassinat de Valerie Solanas le 3 juin 1968 dont Andy Warhol sortit grièvement blessé.
“Yet this time Broodthaers had also considerably modified his earlier optimistic views on pop art so that he would have thought of Warhol as a typical example of the artist who had chosen exactly the opposite road: that of a complete embrace rather than political contestation of those conditions which the occupiers of the Palais des Beaux-Arts had still attempted to oppose, if not actually to change. To the same degree that it had become obvious to Broodthaers that those conditions would have to be accepted as inescapable once the decision had been made to shift from the political to the artistic, Warhol’s role and his strategies of pure affirmation warranted increasing suspicion and critique. It seems then that for Broodthaers the inevitable subjugation of artistic practice to the commodity form, and its product’s strict congruence with that form […] required an equally strict elimination of all aesthetic illusion” (Buchloh, in October n° 42, pp. 83-84.)
Traces de pliures. (WIELS, p. 63.- MOURE, p. 188.)