On doit l'attribution de cette 'Déploration du Christ' à Louis Licherie de Beurie à l'historien de l'art François Marandet qui la rapproche du corpus de ce peintre formé chez Louis Boullogne le Père.
Les sources d'inspiration du peintre sont d'abord à chercher chez Annibale Carrache. Le Christ représenté sur sa 'Pietà'1 a vraisemblablement constitué un modèle pour Licherie. Notre artiste retient également la leçon du premier peintre du roi, Charles Le Brun, dont il intègre l'équipe en 1666. Ainsi pour exécuter le personnage de Marie Madeleine, il s'inspire peut-être du 'Sacrifice de Jephté'2. Il avait sans doute également en mémoire 'Le Repas chez Simon Le Pharisien' de Charles Le Brun3. Outre la fréquentation de l'atelier du premier peintre du roi qui lui donnait accès aux œuvres en cours de réalisation, les compositions peintes étaient également bien diffusées par l'estampe.
C'est en effet par le biais de l'étude de gravures réalisées d'après des compositions de Licherie qu'il a été possible de rapprocher fermement notre œuvre du corpus de l'artiste. Ainsi une estampe figurant une 'Crucifixion' gravée par Louis Cossin d'après une œuvre de Licherie aujourd'hui perdue présente des similarités avec notre tableau, en particulier dans la physionomie de sainte Marie-Madeleine. François Marandet rapproche également notre tableau d'une 'Pieta' passée en vente en 1998 qu'il attribue à Licherie par analogie avec une estampe interprétant une œuvre du peintre figurant une 'Assomption'4. L'harmonie des formes, le rendu soigné, la palette employée et le format en tondo constituent tant d'éléments justifiant l'attribution de François Marandet à Louis Licherie.

1. Huile sur toile, 1599-1600, Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte
2. Huile sur toile, 131 cm de diamètre, Serpukhov, History and Art museum
3. Huile sur toile, vers 1653, Venise, Galleria dell'Accademia
4. Nous renvoyons à la notice de François Marandet dont la référence est citée ci-dessus.