Collection Pierre Héron
Carte grise française
Châssis n° 800833
Moteur n° 800833
- Voiture du Salon de Paris 1948
- Etat de préservation exceptionnel, moteur d'origine
- Un des 18 cabriolets " El Glaoui " par Figoni
Nous sommes en présence de l'un des 18 cabriolets dits " El Glaoui ", réalisé dans les ateliers renommés de la carrosserie FIGONI & FALASCHI à Boulogne-sur-Seine.
Cette série dite " El Glaoui " n'est pas, à l'origine, une appellation propre au carrossier, mais par extension, suite à l'acquisition de l'un de ces exemplaires (châssis 801327) par El Hadj Mohamed El Glaoui, Pacha de Marrakech dont le nom sera attribué à cette série.
Notre exemplaire # 800833, porte le numéro de carrosserie 1022, son châssis fut livré de l'usine DELAHAYE à la carrosserie Figoni, en mars 1948. Une fois réalisé l'œuvre des talentueux carrossiers, le cabriolet sera présenté sur leur stand lors du salon de Paris d'octobre 1948.
Bien qu'une plaque soit apposée devant le cabriolet lors de cette exposition, annonçant un prix d'excellence lors du Concours d'élégance de Biarritz, il s'agissait non pas de # 800833 mais en fait d'évoquer # 47420, un autre roadster carrossé également en 1947 par le même carrossier qui avait lui, remporté effectivement juste avant le salon, ce concours de Biarritz, le 9 septembre 1948.
La présentation d'origine de la carrosserie de notre cabriolet était : " rouge mexicain " ; une certaine confusion s'établira avec la publication dans la revue Life, d'une photo mal colorisée du stand où le cabriolet apparaît de couleur verte !
A la suite de ce salon de 1948, la voiture sera immatriculée au cours du 1er trimestre de 1949, dans le département de la Seine sous le n° 2332 RQ 7 au nom de Cesari.
Une autre confusion, mais qui semble à confirmer, réside dans l'existence d'un autre cabriolet de la même série " El Glaoui ", portant le n° 2331 RQ 7, qui reste visiblement différent avec notamment l'absence des deux grilles d'aération de part et d'autre du bas de la calandre.
Pour # 800833, le 10 novembre 1951, la voiture deviendra propriété de M. L., domicilié dans le IVème arrondissement de Paris, et immatriculé 401 AT 75, puis le 17 décembre 1952 la voiture partira dans le département des Ardennes, immatriculée 760 AA 08 ; c'est avec cette immatriculation que nous retrouvons le beau cabriolet en exposition, lors d'une rétrospective pendant le salon de Paris de 1963. On note à cette période, un changement de la calandre d'origine réalisée par FIGONI & FALASCHI, au profit d'une calandre plus classique dite en masque d'escrime, œuvre stylistique de Philippe Charbonneaux, des clignotants venant prendre place de part et d'autre de cette nouvelle calandre, de nouvelles flasques de roue seront installées.
Suite à cette exposition d'octobre 1963, le 2 décembre suivant, la 135 est achetée par le Garage Stade Pershing, installé 270, avenue Daumesnil Paris XIIème, avec pour nouvelle immatriculation 4341 PK 75. Elle est revendue un an plus tard, le 18 décembre 1964 à une résidente du XIVème arrondissement de Paris.
Enfin, toujours avec cette même immatriculation parisienne, conservée aujourd'hui, la voiture sera acquise le 15 septembre 1969 par Pierre Héron qui n'hésitera pas à s'en servir, y compris pour ses déplacements professionnels.
De cette série de 18 exemplaires dite " El Glaoui ", nous répertorions à ce jour 10 exemplaires survivants, répartis dans d'importantes collections dans le monde entier.
Jean-Paul TISSOT pour Artcurial Motorcars 15 Mai 2022
C'est avec émotion que nous avons ouvert les portes de la remise qui abritait cet extravagant cabriolet. Constater l'emprise du temps sur sa carrosserie et sa sellerie, considérer son caractère exceptionnellement complet, avec la foule de détails qui font le charme des réalisations des grand carrossiers, remettre en place ses superbes pare-chocs qui lui confèrent tant de personnalité… Que dire, lorsque la voiture fut exhumée de son antre et qu'avec le recul, ses proportions se révélèrent à nos yeux ébahis ? Puis imaginer le brouhaha entourant la voiture au Salon de Paris 1948, salon qu'avait visité Pierre Héron avec son père la même année et qu'il confiait être la source de son intérêt pour les belles automobiles françaises, et enfin, penser ce dernier, circulant quotidiennement à bord de la majestueuse 135 à la fin des années 60 ainsi qu'en témoigne une photo d'époque… C'est ce tourbillon de sensations, de réflexions et de perceptions qui fait le charme des sorties de grange et rend chaque découverte unique, nous souhaitions au même titre que l'histoire de la voiture, les transmettre à son futur popriétaire.
French title
Chassis n° 800833
Engine n° 800833
- 1948 Paris Motor Show car
- Exceptional preserved condition, original engine
- One of 18 " El Glaoui " cabriolets by Figoni
We are in the presence of one of the 18 cabriolets known as " El Glaoui ", built in the renowned workshops of the coachbuilders FIGONI & FALASCHI in Boulogne-sur-Seine.
The " El Glaoui " name was not originally associated with the coachbuilder, but was attributed to this series after El Hadj Mohamed El Glaoui, Pacha of Marrakech, acquired one of these examples (chassis 801327).
The chassis of our example # 800833, which has body number 1022, was delivered from the DELAHAYE factory to Figoni, in March 1948. Once the body had been built by the talented coachbuilders, the cabriolet was presented on their stand at the 1948 Paris Motor Show.
Although a sign was placed in front of the cabriolet during the show, announcing a prix d'excellence at the Biarritz Concours d'élégance, this did not refer to # 800833 but to # 47420, another roadster that had also been bodied in 1947 by the same coachbuilder which had, immediately prior to the show, won this prize in Biarritz on 9 September 1948.
The bodywork of our cabriolet was originally presented in " Mexican red ". A certain amount of confusion arose from a poorly tinted photograph of the stand published in Life magazine, in which the cabriolet appears to be green !
Following the 1948 Salon, the car was registered during the first quarter of 1949 in the Seine department, with registration number 2332 RQ 7 in the name of Cesari.
Another confusion arose in the existence of another cabriolet from the same " El Glaoui " series, bearing number 2331 RQ 7. This car remains visibly different however, with the notable absence of two ventilation grilles either side of the base of the radiator grille.
On 10 November 1951, # 800833 became the property of M. L., who lived in the 4th arrondissement of Paris, when it was registered 401 AT 75. Then, on 17 December 1952, the car left for the Ardennes region, and registered 760 AA 08. It was with this registration number that this handsome cabriolet could then be seen on display in a retrospective exhibition at the 1963 Paris Motor Show. We note that at this period, the original grille by FIGONI & FALASCHI was changed in favour of a more classic 'fencing mask' version, a stylistic creation by Philippe Charbonneaux, with the indicators positioned either side of this new grille. New wheel trim was also fitted.
Following this exhibition in October 1963, the 135 was bought on 2 December that year by the Garage Stade Pershing, of 270, avenue Daumesnil, Paris XIIème, and registered 4341 PK 75. It sold a year later, on 18 December 1964, to a resident of the 14th arrondissement in Paris. Finally, on 15 September 1969, with the same Parisian registration it has today, the car was acquired by Pierre Héron who drove it regularly, for business and pleasure.
Of 18 examples of the " El Glaoui " series built, there are ten known to have survived, distributed amongst important collections around the world.
Jean-Paul TISSOT pour Artcurial Motorcars 15 Mai 2022
It was with a sense of anticipation that we opened up the doors of the outbuilding housing this extravagant cabriolet. To see the effect of the passing of time on its coachwork and upholstery, to note its exceptionally complete character, with the multitude of details that make up the charm of the great coachbuilders' creations, to replace its superb bumpers that add so much personality…What to say, when the car was extracted from its lair, its proportions revealing themselves to our astonished eyes ? Then, to imagine the buzz surrounding the car at the 1948 Paris Salon, the very show Pierre Héron had visited with his father that he claimed had been the source of his interest in beautiful French automobiles. Finally, to think of Héron, driving every day in this majestic 135 during the late 1960s, as a period photo reveals…It is this whirlwind of feelings, reflections and perceptions creating the charm of a barnfind and making each discovery unique that we want to pass on to the next owner, along with the history of the car.
Photos © Mathieu Bonnevie