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Elisabeth Louise VIGÉE-LE BRUN (1755-1842)
Portrait de Louis Hercule Timoléon, duc de Cossé (1734-1792)
Estimation :
20 000 € - 30 000 €
Vendu:
42 900 €

Détails du lot

Portrait de Louis Hercule Timoléon, duc de Cossé (1734-1792)
Huile sur toile


Portrait of Louis Hercule Timoléon, duke of Cossé, oil on canvas, E. L. Vigée-Le Brun and collaborators

Provenance :

Vente anonyme ; New York, Sotheby's, 4 novembre 1991, n° 25 (comme Ecole française du XVIIIe siècle) ;
Collection particulière, Paris

Expositions :

'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 84-85, n° 37

Commentaire :
Tragique destin que celui du duc de Brissac ! En septembre 1792, alors qu'il est emprisonné et doit être transféré à Versailles en attendant son jugement, il est livré à des assassins qui le transpercent d'un coup de sabre, arrachent son cœur qui sera promené dans les rues de Versailles et lancent sa tête dans le salon de son amante, Madame Du Barry, à Louveciennes.
C'est dans ce même Louveciennes, où le duc aimait se rendre, qu'Elisabeth Vigée Le Brun eut l'occasion de le côtoyer avant la tourmente révolutionnaire. Elle relate ainsi dans ses Souvenirs : " Tous les jours, après dîner, nous allions prendre le café dans ce pavillon si renommé pour le goût et la richesse des ornements… Ce n'était plus Louis XV alors qui s'étendait sur ces magnifiques canapés, c'était le duc de Brissac, et nous l'y laissions souvent, parce qu'il aimait à faire sa sieste. Le duc de Brissac vivait comme établi à Louveciennes ; mais rien, dans ses manières et dans celles de Madame Dubarry, ne pouvait laisser soupçonner qu'il fût plus que l'ami de la maîtresse du château. Toutefois il était aisé de voir qu'un tendre attachement unissait ces deux personnes1. "
Louis Hercule Timoléon, duc de Cossé devint duc de Brissac et grand panetier de France² à la mort de son père en 1780. Elisabeth Vigée Le Brun le représenta à plusieurs reprises, en 1778, 1781 et expose son portrait au pastel au Salon de la Correspondance en 1783. Cette effigie, où il est représenté en buste vêtu de l'habit de capitaine-colonel des Cent-Suisses de la garde du roi et dont notre huile sur toile est la réplique, a été identifiée par Joseph Baillio chez les descendants du modèle au château de Brissac3.

1. Cité par X. Salmon in cat. exp. Versailles, 2019, p. 84.
2. Le Grand panetier de France était l'un des grands officiers de la cour du roi de France, membre de la Maison du Roi. Il était le chef de la grande paneterie, autrement dit du service de bouche.
3. J. Baillio, " Quelques peintures réattribuées à Vigée Le Brun ", in 'Gazette des Beaux-Arts', janvier 1982, p. 18-19 et repr. p. 21, fig. 14.

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