Commentaire :
Originaire d'Avignon, Joseph Vernet y fit sa première formation avant de partir pour l'Italie où il resta près de vingt ans, de 1734 à 1752. Il y épousa Virginia Parker, la fille d'un capitaine de la flotte pontificale, voyagea beaucoup, dessina d'après nature. Il réalisa ses premières marines à Naples et étudia l'œuvre de Manglard, Panini et Locatelli, mais également de Claude Lorrain, dont le travail sur la lumière l'intéressa au plus haut point.
De retour en France en 1753, il est reçu à l'Académie royale et reçoit de la part du marquis de Marigny l'importante commande des Ports de France à laquelle il travailla pendant 9 ans. Observateur attentif de la nature, Vernet connait un succès considérable qui dépasse largement les frontières du royaume de France. Son pinceau décline inlassablement les paysages côtiers et les mers tantôt calmes, tantôt agitées, jouant sur les effets de lumières aux différents moments de la journée. Même après son retour en France, le souvenir de l'Italie ne le quitte pas et rares sont ses paysages qui n'en portent pas la marque. Fort d'une longue carrière, Vernet fera de nombreux émules tels Lacroix de Marseille, Bonavia ou encore Henry d'Arles.
Très probablement exécuté à Paris, dans les années 1770, au moment où sa carrière a pris toute son ampleur, le délicat tableau que nous présentons nous invite à la contemplation : au bord d'une mer calme où mouillent des voiliers, sous un ciel que parcourent quelques mouettes, un couple de pêcheurs installé sur un rocher devise en attendant que la ligne manifeste une prise. Tout est ici à sa place pour emmener le spectateur rejoindre ce paisible littoral : la mousse des rochers, les légères vaguelettes venant lécher les pierres, les remparts d'une ville se détachant sur des montagnes au loin, l'horizon où disparaissent les voiles… Vernet a ici réussi à restituer sur une toile de petit format, probablement destinée à un amateur privé comme d'autres exemples similaires, les nombreuses sensations et les beautés que nous offre un paysage marin.
From Avignon, Joseph Vernet received his early training there before leaving for Italy, where he stayed for nearly twenty years from 1734 to 1752. There, he married Virginia Parker, the daughter of a captain in the pontifical navy. He travelled widely and drew from nature. Vernet created his first seascapes in Naples and studied the art of Manglard, Panini, and Locatelli as well as Claude Lorrain, whose work with light he found highly interesting.
Back in France in 1753, he was admitted to the Académie Royale and received the major commission for the Ports of France from the Marquis de Marigny, which occupied him for nine years. An attentive observer of nature, Vernet enjoyed considerable success that went far beyond the borders of the kingdom of France. His brush ceaselessly described the coastal landscapes and seas that can be calm or stormy, playing on effects of light at different times of the day. Even after his return to France, the memory of Italy never left him and few landscapes are free of its influence. With his long career, Vernet had many emulators such as Lacroix de Marseille, Bonavia and Henry d'Arles
Most likely created in Paris during the 1770s, at a time when his career had taken on its full scope, the delicate painting presented here invites contemplation. On the shore of a calm sea where boats anchor, under a sky crossed by a few seagulls, a fishing couple settled on a rock converses while waiting for their fishing line to catch. Everything here brings the viewer to enjoy this peaceful coastline: moss on the rocks, light ripples licking the stones, the ramparts of a town standing against hills in the distance, the horizon into which the sails disappear…. Vernet has here succeeded in recreating the principal sensations and beauties offered by a seascape on a small canvas, probably intended for a private patron like other similar examples of this type.