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Marten van CLEVE (1527 - 1581)
La visite à la nourrice
Estimation :
60 000 € - 80 000 €
Vendu:
130 000 €

Détails du lot

La visite à la nourrice
Huile sur panneau parqueté

Signé et daté 'MARTIN VAN CLEVE / 1573' en bas à droite
(Signature et date reprises)

The visit to the nurse, oil on panel, signed and dated, by M. van Cleve

Provenance :

Vente anonyme ; Paris, Blanchet & Ass., Hôtel Drouot, 20 décembre 2004, n°112 ;
Galerie Claude Vittet, Paris ;
Acquis auprès de celle-ci par Bernard Coiffu ;
Collection Bernard Coiffu (1927-2021), Anglet

Bibliographie :

Agnes Tieze, 'Flämische Gemälde im Städel Museum 1550-1800', Francfort-sur-le-Main, 2009, t. I, p. 149, fig. 6

Commentaire :
De deux ans seulement le cadet du grand Brueghel, Marten van Cleve développe un mode de représentation des scènes de la vie quotidienne dans les campagnes flamandes qui lui est propre et qui se différencie de l'art de son contemporain plus célèbre.
Issu d'une famille originaire de Cleve et installée à Anvers vers 1500, Marten van Cleve fut probablement l'élève de son père le peintre Willem van Cleve avant de devenir membre de la guilde de cette ville en 1551, la même année que Pieter Brueghel l'Ancien. Mentionné dans l'atelier de Frans Floris vers 1553/55, il installe peu de temps après son propre atelier qui sera particulièrement actif dans les décennies 1560-1570. A cette période florissante, les noms de son frère paysagiste et peintre d'architecture Hendrik van Cleve, de Frans Floris, des deux Grimmer mais aussi de Gillis van Coninxloo figurent parmi ses collaborateurs.
Le regard critique de Marten van Cleve sur la société et ses valeurs morales est atténué dans ses compositions par le mélange de personnages élégants et d'autres plus humbles qui participent ensemble aux festivités ou activités quotidiennes.
Dans notre visite à la nourrice, les différentes formules de Martin van Cleve sont reprises, avec le même regard bienveillant. La scène est dépeinte avec une réelle douceur pour ce thème qu'affectionnait l'artiste puisque trois compositions différentes de lui illustrent ce même sujet. Si la mère est agenouillée aux pieds de son enfant avec attendrissement, le père est concentré sur le règlement d'affaires plus matérielles. Le sujet principal n'occupe pas le centre de la composition car l'ambition de l'artiste est de nous inviter dans un intérieur paysan de son temps. De gauche à droite, la barate, la forme des feuilletés, l'auge à cochons, les tressages en vannerie ou encore les formes des terres vernissées sont autant de précieuses indications sur la vie simple du monde paysan au XVIe siècle. L'air de la campagne, pur et vivifiant, s'opposait à celui des villes qui n'était pas " recommandé " pour les nourrissons. Cette mise à distance arrangeait le confort des familles aisées qui s'éloignaient ainsi des cris, des pleurs et des multiples contraintes des premiers mois et années de la vie d'un enfant. Il faudra attendre la seconde partie du XVIIIe siècle pour que les classes les plus privilégiées de la société ne désirent plus se séparer de leurs enfants dans leurs premières années, privilégiant un plus grand épanouissement sentimental.

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