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Charles Euphrasie KUWASSEG (1833-1904)
La rue Royale à Saint-Cloud après l'incendie, 1871
Estimation :
10 000 € - 15 000 €
Vendu:
13 000 €

Détails du lot

La rue Royale à Saint-Cloud après l'incendie, 1871
Huile sur toile (Toile d'origine)

Signée et datée 'C. Kuwasseg. Fils. 1871' suivi d'une ancre marine en bas à droite
Titrée, signée et datée 'St Cloud après l'incendie (Rue royale) / C. Kuwasseg fils / 1871' au verso

The Rue Royale at Saint-Cloud following the fire, oil on canvas, signed and dated, by C. E. Kuwasseg

Provenance :

Probablement vente anonyme ; Bruxelles, galerie Ghémar, 21-22 juin 1871, n° 93 : "Après la guerre, rue Royale, à Saint Cloud"

Commentaire :
Le chaos qui émane de cette toile est saisissant. C'est la destruction qu'a figé ici Charles Euphrasie Kuwasseg, où s'expriment crûment les affres de la guerre. On y devine le silence, le vide qui succède aux foudres des canons républicains dont les obus embrasèrent le château et la ville de Saint-Cloud.
Français d'origine autrichienne, Kuwasseg nous présente ici le déchirement que l'on devine chez l'artiste qui, deux fois meurtri par la Prusse de Bismarck, peint impuissant les stigmates de la guerre et c'est par la destruction qu'il les illustre. La rue, couverte de gravas, descend bordée d'immeubles éventrés. L'artiste représente ici le Siège de Paris, épisode tragique de la Guerre Franco-Allemande de 1870 qui sonnera la fin du Second Empire et le début de la IIIème République. La capitale et les villages qui l'entourent, dont Saint-Cloud qui accueille la famille impériale, subissent d'importants dégâts. Le soleil de ce début d'automne 1870 s'écrase sur un côté de l'allée en larges rayons que laissent passer les trous béants des obus dans les murs. Plus rien n'habite les appartements que l'on aperçoit, en coupe, sur le côté droit de la rue. On y vivait pourtant, on se mirait dans les glaces, on se chauffait près des cheminées. L'intimité des foyers est ici violement dévoilée.
Cent ans auparavant, Bernardo Bellotto avait lui aussi peint la destruction après le bombardement prussien qui avait meurtri Dresde durant la Guerre de Sept Ans. Nous pouvons y voir la Kreuzkirche en grande partie effondrée en une large montagne de décombres où se meuvent les Dresdois (fig. 1, Dresde, Gemäldegalerie). Mais au-delà de la destruction qui lie ces deux œuvres, c'est le silence qui les distingue, le néant de la mort que l'on ne peut que soupçonner par l'absence de vie dans cette toile de Kuwasseg.

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