1830-1862 et s. d.
85 p. in-12 et in-8, papiers divers, encres brune et noire, adresses au dos.
Ensemble de 44 lettres autographes signées, d’une copie de lettre et de 3 poèmes autographes adressées au « comte » Jules de Rességuier (1788-
1862), son ami, également poète. La plus grande partie des lettres date des années 1830-1835. Mais la correspondance s’étend jusqu’à la mort de Rességuier en 1862.
Les lettres se rapportent surtout à des questions littéraires, à des appréciations
sur leurs productions, sur le théâtre romantique… Il y est question de Lamartine,
Dumas et Hugo, avec lequel Deschamps fonda le journal La Muse en 1823 : « […] La manière dont on a accueilli dans le monde le “Cromwell” de Victor Hugo a été pour nous un flambeau terrible. Notre ouvrage est un cousin germain du sien, et n’est absolument que la manifestation de sa préface, où l’on a tant critiqué l’idée du mélange du comique mêlé au tragique sur la scène. […] » (s. d.). Il est à plusieurs reprises question d’esthétique théâtrale. Dans une autre lettre, il regrette le classicisme du public français et sa frilosité à l’égard de
Shakespeare : « Ils sont persuadés, au fond du coeur, que Shakespeare est un
barbare, souvent un cochon, et qu’on ne peut y prendre que quelques perles dans un fumier […] .» Deschamps note chez son ami l’influence du Jocelyn de Lamartine.
Il souligne par ailleurs que 2 vers de Rességuier l’accompagnent : « Cher poëte, en ces vers que j’aurai toujours là, “Vous avez peint la poësie : / J’ai reconnu Mikaëla” .» Certaines lettres ont fait l’objet d’une publication par Paul Lafond en 1910. Important ensemble sur le romantisme et son esthétique.
On joint :
- 1 L. A. S. de Prosper Mérimée adressée au Duc de Gor pour lui recommander Eugène Delacroix, datée du 12 décembre 1831. 2 p. in-8 sur un bifeuillet de papier vélin, encre noire. « Ce voyageur n’oubliera pas plus que
votre inépuisable complaisance les agréables moments qu’il a passés auprès
de vous et de Madame la duchesse de Gor. Il est tellement persuadé de votre
bienveillance pour tous ses compatriotes qu’il prend la liberté de vous recommander un de ses bons amis M. Eugène Delacroix, l’un de nos peintres les plus distingués qui désire depuis longtemps voir vos admirables monuments. Permettez-moi Monsieur le duc, de vous prier de vouloir bien lui donner quelques conseils sur la meilleure manière d’employer le peu de jours qu’il peut passer à Grenade, et lui faciliter l’entrée de quelques monuments
si les étrangers ne sont point admis sans recommandation. » La lettre a été
publiée dans la correspondance générale. Delacroix effectua en effet un important voyage en Andalousie et en Afrique du nord en 1832.
- Un bon de la maison Houssiaux concernant le versement des droits de Victor Hugo pour ses oeuvres complètes, près de vingt ans après leur sortie. Il est daté « Paris, 30 novembre 1874 » et signé « Luc Perronet ».
Bibliographie :
P. Lafond, L’Aube romantique : Jules de Rességuier et ses amis, Paris, Le
Mercure de France, 1910. Mérimée, Correspondance générale. Supplément
à la première et à la deuxième série, Le Divan, 1961, p. 30.
Quelques feuillets froissés et brunis, petites déchirures en marge dues au décachetage, quelques taches, traces de pliures. Pour la lettre de Mérimée, petites rousseurs éparses.