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BLOY (Léon)
Manuscrit autographe signé pour "Le Mendiant ingrat".
Estimation :
7 500 € - 10 000 €
Vendu:
18 200 €

Détails du lot

Manuscrit autographe signé pour "Le Mendiant ingrat".

In-8 (25 x16 cm), demi-maroquin noir à la bradel avec coins, dos lisse (E. Carayon).

169 p. in-8, 13 becquets.

Très important manuscrit ayant servi à l’impression.
Le Mendiant ingrat est la première partie du long journal de Léon Bloy pour la période 1892-1895. L’édition parut le 1er avril 1898 chez Deman, son éditeur bruxellois. L’état du manuscrit illustre le gros travail réalisé par Bloy pour condenser son journal et le remanier. Il prend soin de protéger ses rares amis qui craignaient de voir leur nom associé à un texte violent et ôte les détails les plus triviaux de la vie domestique. Il accentue certains passages dans le sens
d’une lecture symbolique de sa vie. Il est devenu un « mendiant » : « Il faut qu’il
tombe le misérable ! Rien ne le sauverait, car Dieu lui-même veut qu’il tombe… Qui sait vraiment… si ce Pauvre ne reparaîtra pas quelque jour à la surface des
ténèbres, tenant à la main une magnifique fleur mystérieuse, - la fleur du Silence, la fleur du Gouffre ? » Il s’est expliqué sur son projet dans une lettre à Henry de Groux : « Quand je serai tout à fait en paix […], je prendrai mon journal, mon mystérieux et redoutable journal que j’écris, heure par heure, depuis plus de trois ans - et de ce journal j’enlèverai des tranches toutes vives
en assez grand nombre pour former un volume de quatre cents pages destinées à produire des effets analogues aux brûlures noires du vitriol. » (4 juillet 1895). La période concernée couvre les années 1892-1895, très difficiles pour l’auteur, depuis la brouille avec ses anciens amis. Il y évoque le travail pour le Gil Blas, avant d’en être chassé après l’affaire Tailhade. L’année 1895
est celle où il perd deux de ses enfants.
Le manuscrit contient des articles et des fragments de textes découpés, collés et corrigés par Bloy, la liste alphabétique des noms cités et la table (ajouts et corrections très importants, annotations au crayon bleu ou orange).

On joint :
- Une couverture enluminée (en vermillon, vert, bleu et noir) exécutée et signée par Léon Bloy, datée 1898.
- Une lettre autographe volante, signée du prince Ourousof, avocat au barreau
de Moscou, à Edmond Denan. Moscou, 13 août 1898, 1 p. in-4. Elle indique le
versement à Léon Bloy d’un chèque de 100 francs.

Provenance :
Gwenn-Aël Bolloré (Cat. vente, Sotheby’s, 12 février 2002, partie du lot n° 4).

Frottements à la reliure (coins, coiffes et charnières), papier bruni.

Contacts

Eric BAILONI
Administrateur des ventes
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