239
Jules BRETON (1827 - 1906)
Les vendangeuses, étude pour 'Les vendanges à Château-Lagrange'
Estimation :
4 000 € - 6 000 €
Vendu:
62 400 €

Détails du lot

Les vendangeuses, étude pour 'Les vendanges à Château-Lagrange'
Huile sur toile (Toile d'origine)

Signée 'Jules Breton' en bas à droite

The pickers, study for The pickers at Château-Lagrange, oil on canvas, signed, by J. Breton

Commentaire :
En 1862, Jules Breton a 35 ans et il a déjà une réputation officielle brillante de peintre de la vie des champs lorsqu'il rencontre le comte Duchâtel à Paris, propriétaire des 'Sarcleuses' exposées au Salon de 1861. Souhaitant leur offrir un pendant, il convie le peintre à son domaine de Château Lagrange pour observer et peindre une scène de vendanges, tableau qui sera exposé au Salon de 1864 et est aujourd'hui conservé avec son pendant au Joslyn Art Museum à Omaha (fig. 1). Dès son arrivée à Château Lagrange, Jules Breton écrit à son épouse combien il est frappé par " l'admirable type de femmes " rencontré la veille sur un marché bordelais : " Elles ont, tu sais, ce caractère que je rêve toujours pour mes tableaux. Des traits dont la grâce n'exclut pas une énergie un peu sauvage, des contours d'une grande pureté… 1".
Durant ce premier séjour, qui se termine en novembre, il réalise une composition qui satisfait les Duchâtel, mais nos 'Vendangeuses' appartiennent sans doute aux travaux réalisés lors d'un second passage en 1863, plus calme et propice au travail. Tout au long de ces séjours, il observe beaucoup, réalise des portraits et étudie dans de nombreux carnets de croquis les scènes de vendanges. Cette jeune femme est à rapprocher de la figure centrale du tableau final, avec son visage très régulier, allongé et fin entouré d'un foulard libre, sa silhouette droite et ses gestes simples, gracieux et très naturels. Le paysage qui l'entoure, ainsi que les deux vendangeuses penchées sur les vignes, valorise cette figure sous un ciel harmonieux et une lumière méridionale très délicate. Elle porte ici une tenue assez austère, son paletot étant toutefois plus ouvert que dans le tableau du Salon de 1864. Une anecdote surprenante et amusante appartient à l'histoire de cette œuvre : lors son exposition au Salon, le public lui fit bon accueil mais lui préféra la 'Gardeuse de dindons' également présentée par Breton cette année-là (Collection particulière, Etats-Unis). Il décida alors en 1865 d'éclaircir son tableau des Vendanges et la jupe de la figure centrale, de noire qu'elle était comme sur l'étude que nous présentons, devint rouge. D'autres travaux préparatoires à cette vendangeuse sont connus dont un petit portrait en ovale récemment réapparu². Une autre composition similaire à la nôtre, mais avec un visage différent, moins proche du portrait ovale et du tableau du Salon, est répertoriée dans les archives du musée d'Arras.

Nous remercions Madame Annette Bourrut Lacouture de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de ce tableau et pour son aide à la rédaction de cette notice. Ce tableau sera inclus dans le catalogue raisonné de l'œuvre du peintre actuellement en préparation.

1. Lettre du 17 septembre 1862, citée par A. Bourrut Lacouture in cat. exp. 'Jules Breton. La chanson des blés', Arras, Quimper, Dublin, 2002, p. 113.
2. Huile sur toile, 29,50 x 23 cm. Vente anonyme ; New York, Sotheby's, 3 novembre 2015, n° 2.


Ce lot est vendu en partenariat avec Artcurial Toulouse - Maître Jean-Louis Vedovato.

Contacts

Matthieu FOURNIER
Administrateur des ventes
Tél. +33 1 42 99 20 26
mfournier@artcurial.com

Ordres d’achat & enchères par téléphone

Kristina Vrzests
Tél. +33 1 42 99 20 51
bids@artcurial.com

Actions