en rapport :
Claude Lapaire, 'James Pradier et la sculpture française de la génération romantique. Catalogue raisonné', Milan-Lausanne, 2010, p. 410-411, modèle référencé sous les n° 418 et 419
Commentaire :
Si James Pradier accède à la reconnaissance publique grâce à ses envois au Salon et aux œuvres monumentales qu'il crée dans le cadre de commandes, la diffusion plus large de son travail se fait par ses nombreuses sculptures d'édition en bronze. Celles que nous présentons ici illustrent assez bien la prédominance de la figure féminine dans ce domaine où Pradier se distingua particulièrement par la maitrise des proportions. Il s'inscrit par ces créations de petite dimension dans la vogue des petits bronzes d'édition venant agrémenter les intérieurs bourgeois sous la Monarchie de Juillet. Tout aussi savantes que les œuvres monumentales envoyées au Salon, ces statuettes résultant de leur réduction ou étant réalisées avant sont le reflet d'une maîtrise des proportions, d'un souci de monumentalité. Ces œuvres supportent brillamment les procédés d'agrandissement ou de réduction de ce XIXe siècle industriel. Au-delà de la diversité des modèles et des sujets - antiques, orientalistes, galants et intimistes -, preuve de l'éclectisme de Pradier, l'unité règne dans le souci de la grâce, de la sensualité discrète de ces femmes exprimée dans leurs formes généreuses, leurs gestes calmes et gracieux. Cette approche est le fruit d'un regard porté sur le corps de la femme, revu à travers le prisme de l'antique et du maniérisme.