L’Isle-sur-la-Sorgue, Avignon, Paris, Bruxelles, 1937.
In-folio (30,2 x 25,1 cm), reliure souple de chagrin rouge, étui (C. de Séguier).
66 p. sur 27 ff. et 8 doubles ff. in-8 et in-12 (dimensions diverses), en un vol. in-folio. Lettres montées sur onglets, sous serpentes.
Importante correspondance amoureuse et poétique à Irène Hamoir : 34 lettres autographes dont 33 signées.
À l’été 1937, René Char invite le poète surréaliste belge Louis Scutenaire et son épouse, Irène Hamoir, à passer quelques jours chez lui, à Céreste.
De cette rencontre naît une fulgurante passion amoureuse entre René Char et Irène Hamoir, qui dure plusieurs mois. La distance qui sépare les deux amants exacerbe les sentiments de Char : « Irène, Irène, Irène je t’aime. Je t’aime, je t’emporte en moi. Je te prends en moi. Je t’aime. Qui te parle ? Un homme qui vient de naître, bâti à vie à mort d’amour d’amour nouveau, d’amour infini. […] Je t’aime, crois en l’homme que tu transfigures, qui ne veut et ne peut être fort que de toi, que en toi. Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime. »
À travers ces lettres, emplies d’un lyrisme exalté, c’est aussi le poète qui s’exprime : « Je ne veux pas t’étreindre, je veux que ta source donne à ma bouche toute la vie. Je veux qu’il ne soit pas un sommeil dont tu t’absentes, je veux enfin que le monde qui m’assaille passe tout entier par Toi. »
Parfois, la passion atteint un tel sommet qu’elle confine à la jalousie : « Tu vas répondre immédiatement à cette lettre, entends tu. Dire que tu crois en moi, que tu ne décrieras plus, que fini à jamais les autres. »
Sont également reliés dans cet album : deux télégrammes, deux cartes postales dont une signée, 26 enveloppes, et un morceau d’une nappe en papier.
Magnifique correspondance enflammée où le poète s’exprime autant que l’amant, où l’intime devient véritable prouesse littéraire.
Quelques taches, traces de pliures, déchirures marginales, traces d’anciennes réparations à l’adhésif.