S. l., [vers 1957-1959].
4 p. et demie sur 5 ff. in-4 (27 x 20,8 cm).
Manuscrit autographe d’un chapitre complet de Nord, « où Céline est peut-être au sommet de son écriture » (Pierre Seghers).
Ces 4 pages et demie, rédigées au stylo bille, foliotées de 847 à 851 correspondent au chapitre qui conclut une scène d’hystérie au manoir de Zornhof où Frau Kretzer s’en est pris au portrait d’Hitler devant des témoins dont Céline, sa femme Lili et l’acteur La Vigue. Les trois Français se retrouvant seuls (avec le chat Bébert) s’interrogent sur les conséquences qui pourraient découler pour eux de ce scandale, mais La Vigue finit par singer le Füher en louchant.
La fin du passage présente quelques variantes avec le texte définitif. Céline a soigneusement biffé et corrigé son texte et ajouté quelques répliques : « On va se battre si ça continue. – T’es le plus grand comédien du siècle ! Adolf est qu’un sale raté ! [« sale pédé ! grimacier ! », biffé par Céline.] – Oui ! Oui ! La Vigue ! Lili approuve… c’est ce qu’il fallait… tout ce qu’il fallait… on parle gentiment de choses et d’autres… puis on s’endort. »
Ce passage devient dans l’édition originale : « On va se battre si ça continue. – “T’es le plus grand comédien du siècle !… Adolf est qu’un gougnaffe hurleur ! Le Landrat aussi !” Lili m’approuve… “Oui ! Oui ! La Vigue ! – T’es sûr Ferdine ? – Oui, et je te le jure ! – Alors !… Alors !…” Alors nous parlons gentiment de choses et d’autres… »
Nord est le deuxième volet de la Trilogie allemande, commencée avec D’un Château l’autre (1957) et terminée par Rigodon (édition posthume en 1969).
Important manuscrit de travail pour Nord, « son plus beau livre depuis Voyage au bout de la nuit » (Roger Nimier).
Trous laissés par des agrafes, infimes taches marginales sans atteinte au texte.