Titre de navigation anglais
- Le dernier 19M-J existant
- Bateau légendaire, plan Fife
- Confortable et rapide
- Restauration totale de 2001 à 2004
- Ex Peter Livanos et Albert Obrist
- Palmarès exceptionnel
- No reserve
Ce plan Fife est désormais le dernier représentant de la classe des 19 M JI. Mais il a bénéficié d'une restauration si exemplaire qu'il paraît prêt à venir à bout d'un second centenaire.
Les destins de Mariquita et Mariska sont décidément scellés. Les deux merveilles sont réunies dans cette vente exceptionnelle, alors que quelque cent dix ans plus tôt, elles n'auraient pas pu voir le jour sans la volonté d'un seul et même homme : Arthur K. Stothert. Industriel originaire de Glasgow, l'homme était sans doute le plus grand régatier de son temps. Sa carrière fait état de 123 victoires et 93 podiums, sur les 427 régates auxquelles il a pris part.
En 1910, lorsqu'il apprend que la classe de voiliers des " 19 M JI" vient d'être créée, il sait tout de suite qu'il ne peut pas rester à l'écart du mouvement. Il pressent que la nouvelle jauge va concentrer l'élite du yachting mondial. Les faits vont lui donner raison. A un point qu'il n'imagine peut-être pas encore. Car cette classe va devenir le laboratoire de la future classe J, celle des voiliers géants qui vont être armés à partir des années 1930 pour conserver (ou récupérer) la légendaire coupe de l'America.
Notre homme cède donc son 15 MJI commandé trois ans plus tôt. Et en bon écossais, il s'adresse à nouveau à son voisin William Fife III. Il a au moins deux excellentes raisons de lui faire confiance. D'abord, en trois saisons, il a pratiquement tout gagné à bord de Mariska (voir plus loin). Ensuite, et ce n'est pas le moindre, Fife est en train de terminer, sur ses propres plans, la construction du premier 19 Metre de l'Histoire. Il s'agit de Corona, ainsi baptisé car il va être mis à l'eau l'année du couronnement du Roi George V.
De ce fait, au moment de s'atteler à la construction de Mariquita, le charpentier pourra lui faire partager le bénéfice de sa première expérience. Stothert se rend donc, tout plein d'enthousiasme, au chantier de Fairlie, installé au bord de la rivière Clyde. Il va pouvoir prendre une solide option sur de futures victoires, et en même temps, lui exposer ses desiderata plus personnels. Il a en effet des idées arrêtées en matière d'aménagements intérieurs. L'affaire est conclue. Le voilier portera le numéro de construction 595.
Le nom de baptême signifie " coccinelle " en espagnol. La " bête à bon dieu " n'évoque pourtant qu'imparfaitement les dimensions du voilier : 38,1 mètres de longueur hors tout, pour un tirant d'eau de 3,6 mètres, et une surface de voilure de près de 573 mètres carrés.
De 1911 à 1913, Mariquita va rejoindre ses camarades de jeux Octavia, Norada et Corona . En trois saisons de courses, les équipages vont écumer les plans d'eaux d'Ecosse, mais aussi de Cork, Cowes, Dartmouth, Kiel et du Havre. Les victoires s'accumulent pour Mariquita. Cependant, déjà, en 1913, des rumeurs inquiétantes proviennent d'Allemagne. Octavia est vendue. L'avenir de la classe des 19m est fortement compromis.
Mariquita est à son tour cédée en 1915. Par chance, l'acquéreur F. Buge, est norvégien. Son pays est neutre durant le premier conflit mondial. Le bateau est convoyé dans un fjord. Il est rebaptisé Maud IV et passe cinq années au calme dans les eaux scandinaves. Après la guerre, il retrouve à la fois le clapot britannique et son nom d'origine. Mais Mariquita doit encore attendre six ans pour se remettre à régater vraiment. Sous la houlette de ses nouveaux propriétaires d'alors, Sir Liffe et A. Messer, le bateau est inscrit à des régates côtières. Il concourt dans la catégorie dite du grand handicap.
A l'approche de la Seconde Guerre mondiale, Mariquita connaît sa descente aux enfers. Sa coque passe d'abord entre les mains d'une entreprise de transports fluviaux, qui la dépouille de son gréement, mais aussi de sa quille de plomb de 36 tonnes. Elle devient ensuite un " houseboat " comme disent les Anglais, une maison flottante, échouée dans une vasière de Pin Mpill, sur la côte du Suffolk.
C'est là, et dans cet état pitoyable, que William Collier la retrouve en septembre 1987. Après six mois de discussion avec le propriétaire, Albert Obrist et Peter Livanos en font l'acquisition. Tout comme Peter Livanos, armateur grec, Obrist est un des plus grands collectionneurs de Ferrari. Obrist avait créé en 1991 le chantier de restauration de bateaux classiques Fairlie Restoration à Port Hamble, sur la côte sud de l'Angleterre, non loin de Cowes. Le nom est repris du petit village d'Ecosse pour rendre hommage à leur prestigieux aîné, leur maître à penser William Fife. La compagnie existe toujours presque 30 ans après et a restauré pas plus de 20 bateaux classiques, de 24ft à 95ft, principalement des Fife. Mariquita est alors emmené à Port Hamble. Dans le spectaculaire livre sur la vie de Mariquita, incluant l'histoire complète du bateau, Albert Obrist dit : " Lorsqu'on demande à un petit garcçon de dessiner un bateau, il il va tout naturellement dessiné un bateau à voile avec un mât. Ce fut mon cas ". Il ajoute plus loin : " Une fois à Hamble, le bateau patienta 10 ans avant d'être restauré. J'ai attendu ce moment avec beaucoup d'impatience, tant ce bateau est mon préféré et je savais qu'il deviendrait le plus beau vaisseau flottant. Nous l'avons restauré dans sa configuration la plus originale, incorporant des modifications liées à la qualité, à la sécurité et aux changements environnementaux. Ces bateaux ne sont pas destinés à être exposés dans des musées mais à naviguer ".
A partir de 2001, la renaissance commence donc grâce à ces deux esthètes. Mariquita est entièrement restauré de A à Z dans ce chantier, un des plus performants au Monde. Pour leur protégée, rien ne sera trop beau. La restauration durera trois ans, de 2001 à 2004. Qu'importent les heures de travail facturées. Ils tiennent en priorité à se rapprocher au maximum de l'épure originelle, tant dans l'accastillage de pont que dans les décorations intérieures. On se souvient en effet que le premier commanditaire, Arthur K Stothert, avait des idées très précises sur ce sujet.
Cependant, avant que la coque ne soit en mesure d'accueillir de tels aménagements, encore faut-il qu'elle soit de nouveau assez solide pour supporter la quille et la mâture. Le réalisme commande de se résoudre à une reconstruction totale. En reprenant toutefois la technique d'origine, à savoir des membrures en acier pour assurer la rigidité structurelle de la coque, sur lesquelles viennent se poser des bordés en acajou d'Afrique de 2,5 centimètres d'épaisseur. Toutes les fixations structurelles sont en nickel aluminium bronze. De même, s'agissant du pont en teck, pour assurer une parfaite étanchéité, il est clouté sur des panneaux de contreplaqué de 80 millimètres qui ont été préalablement posés.
La solidité de la coque étant dorénavant assurée, il est alors permis de songer à l'intérieur. Après un démontage minutieux, les mains d'or des artisans de Fairlie vont pouvoir reconstituer à l'identique les cabines du propriétaire et des invités. Mais nul n'avait oublié, Mariquita avait d'abord été conçue comme une bête de course. Comme aux origines, les plafonds ouverts ont été conservés. Ils laissent apparaitre les structures. C'était voulu, pour soulager autant que possible le bateau de poids inutiles.
Quelques concessions à la modernité ont toutefois été apportées. Une douche dans la salle de bain du propriétaire, remplace la baignoire encastrée d'origine. L'espace ainsi gagné a pu être dévolu à la salle des machines. En l'occurrence, un moteur Yanmar de 315 HP propulse Mariquita lors des arrivées de port ou durant les convoyages par calme plat en Méditerranée.
Comme en 1911, le logement principal se compose d'un salon gracieux avec une table à manger, un bureau et un canapé. Un passage à l'arrière mène à l'escalier des cabines principales, avec une cabine simple à tribord et une autre à bâbord. La cabine double à l'arrière dispose de son propre accès direct au cockpit via un passage spécialement aménagé.
Vers l'avant de la salle à manger, une approche plus pragmatique a été adoptée pour permettre l'hébergement de sept membres d'équipage et du skipper dans sa propre cabine.
La cuisine a conservé son style du début du XXème siècle, mais elle a été entièrement repensée pour nourrir efficacement, durant une course, les seize à dix-huit membres d'équipage, idéalement requis pour mener au mieux la puissante monture.
Le bateau peut reprendre la mer en 2005. C'est à ce moment-là que le fameux livre va voir le jour. Il est évidemment disponible à tout acquéreur potentiel. Mais Peter Livanos, ayant pris plaisir à ressusciter ce projet et peu actif dans les régates classiques, ne l'utilisera que très peu. D'autant qu'un collectif d'hommes d'affaires londoniens, a décidé de se porter acquéreur. Ce sont eux qui le mettent à la vente à Rétromobile.
Si Mariquita s'est si vite intégrée au circuit méditerranéen, c'est bien sûr en raison de son esthétique époustouflante. Cela, c'est le travail combiné de William Fife et de ses dignes successeurs du chantier de Fairlie Restoration. Mais c'est aussi parce que le bateau a toujours été admirablement manœuvré.
En cela, dans les années 2010, il a bénéficié du savoir-faire d'un skipper de légende, Jim Thom, qui n'a cessé de perfectionner l'art de l'empannage et du virement de bord. Il a même rédigé un petit livre à partir de son expérience. Ce guide était remis à chaque équipier nouvellement embarqué.
Le récent palmarès du voilier est impressionnant : vainqueur de la Monaco Classic Week, des Régates Royales de Cannes et des Voiles de Saint-Tropez. Lauréat du Big Boat Panerai Trophy en 2014, voilà pour les classements sportifs. Mais il faut aussi compter de nombreux prix d'élégance. Artcurial est très heureuse de présenter cette œuvre d'art des océans, un vaisseau unique à l'histoire exceptionnelle. C'est aussi tout cela qu'emportera l'heureux acquéreur de Mariquita.
Mariquita est visible sur rendez-vous dans le port de Berthon Marina, Lymington, Hampshire, Royaume-Uni.
La participation aux enchères pour ce lot est soumise à une procédure d'enregistrement particulière. Si vous souhaitez enchérir sur ce lot, merci de vous rapprocher du bureau des enchères ou du département Motorcars minimum 48 heures avant la vente.
UK registered
- Last surviving 19M-J
- Renowned Fife yacht
- Comfortable and fast
- Complete restoration between 2001 and 2004
- Ex Peter Livanos and Albert Obrist
- Exceptional race history
- No reserve
This Fife yacht is the last representative of the 19 M J1 class. Despite its grand age, it appears ready to sail on to the end of a second century, having benefitted from an exemplary restoration.
The destinies of Mariquita and Mariska were inextricably linked. These two extraordinary vessels, reunited in this sale, would not have come into existence were it not for the will of one remarkable man : Arthur K. Stothert. An industrialist from Glasgow, he was one of the finest sailors in his day. He competed in 427 regattas during his career, winning 123 victories and 93 podium finishes.
In 1910, hearing that a new class of yachts had just been established, the " 19M J1 ", Stothert knew straight away he had to be involved, predicting that this would attract the yachting world elite. The facts proved him right, to a greater extent than even he would realise. The class became the forerunner for the future J class, set up in the 1930s for the giant yachts competing to retain (or win back) the legendary America's Cup.
And so our man immediately sold his 15M JI ordered three years earlier. And, being a loyal Scotsman, he went once more to see his neighbour William Fife III. He had at least two good reasons to trust Fife. Firstly, he had won practically everything aboard Mariska (see further on) during the previous three seasons. Secondly and just as importantly, Fife was in the process of finishing, from his own design, the construction of the first 19-metre yacht in history. This was named Corona, having being launched during the year of King George V's coronation.
And so, in planning the construction of Mariquita, he knew the boatbuilder would be able to use what he had learnt from his first experience. Stothert duly set off, full of enthusiasm, to the boatyard in Fairlie, on the banks of the Clyde. He was able to request a sound basis for future victories at the same time as request more individual specifications. In fact he had rather fixed ideas about the interior fittings. The deal was done and the yacht became construction number 595.
The yacht's name means " ladybird " in Spanish. This was in no way an indication of its dimensions: 38.1m in length, with a draft of 3.6 metres and a sail area of nearly 573 metres squared.
From 1911 until 1913 Mariquita joined her playmates Octavia, Norada and Corona. Over three seasons of racing, the crews sailed the seas around Scotland, as well as Cork, Cowes, Dartmouth, Kiel and Le Havre. Victories began to accumulate for Mariquita. However, in 1913, disturbing rumours began to circulate coming from Germany. Octavia was sold. The future of the 19m class was compromised.
Mariquita was sold in 1915. By chance, the buyer, F. Buge, was Norwegian. His country remained neutral during the First World War, and the boat was taken to be kept in a fjord. It was renamed Maud IV and spent five years in calm Scandinavian waters. After the war, it rediscovered the choppy British seas and regained its original name. However, it would be another six years before Mariquita began racing once more. Skippered by its new owners, Sir Liffe and A. Messer, the yacht was entered for various coastal regattas, running in the large handicap class.
With the approach of the Second World War, Mariquita experienced her own descent into hell. The hull ended up in the hands of a river transport company who stripped out the rigging and the 36-ton lead keel. It became a kind of houseboat, stranded in mud at Pin Mill, on the Suffolk Coast.
It was there, in this pitiful state that William Collier discovered it in September 1987. After six months of discussion with the owner, it was bought by A. Obrist and Greek shipowner P. Livanos, both serious Ferrari collectors. In 1991 Obrist set up the classic yacht restoration boatyard, Fairlie Restorations, at Port Hamble on the south coast of England, not far from Cowes. The name was taken from the small village in Scotland in honour of their predecessor and inspiration, William Fife. The boatyard is still in operation today, having restored over 20 classic yachts, mainly Fifes ranging in size from 24ft to 95 ft. Mariquita was duly transported to port Hamble. In the wonderful book on the life of Mariquita that includes the full history of the boat, A. Obrist said: " When you ask a small boy to draw a boat, he will instinctively draw a sail boat with a mast. This was what I did. " Further on he adds : " Once the boat arrived at Hamble, it had to sit patiently for ten years before being restored. I waited for this moment impatiently, as this was my favourite boat and I knew it would become the most beautiful vessel on the sea. We restored it to strict original configuration, incorporating modifications where quality, safety and environmental changes were required. These boats are not intended to be put on display in a museum, but to be sailed. "
Saved by the two aesthetes, the renaissance began in 2001. Mariquita underwent a top-to-bottom restoration at this boatyard, one of the best in the world. Nothing was too good for this yacht. The restoration took three years, finishing in 2004, with no concern to how many hours were spent on the project. The aim was to get as close to the original design as possible, with attention paid to every detail from the fittings on the deck to the interior decoration. Remembering that the first owner, Arthur K Stothert, had very strict ideas on this subject.
However, before the hull could accommodate the interior fittings, it had to be strong enough to support the keel and mast. Total reconstruction was required using the original techniques. Steel frames, assuring the structural rigidity of the hull, were laid with African mahogany boards, 2.5 cm in depth. All structural fastenings were in nickel aluminium bronze. The deck was laid with teak boards studded onto 80 mm plywood panels, ensuring it was completely sealed.
Once the solidity of the hull was assured, attention turned to the interior. This was painstakingly dismantled, and the trusted hands Fairlie craftsmen duly rebuilt the cabins for owner and guests exactly as they had been. Attention was paid to the fact that Mariquita had originally been designed for competition. The original open deck heads were preserved, revealing the structure of the boat. This was in order to keep the weight as low as possible.
A few modern concessions were added. A shower in the owner's bathroom replaced the original sunken bath. The space gained was allocated to the engine room, which was equipped with a Yanmar 315 bhp engine used to carry Mariquita into port, or in the Mediterranean when conditions were calm.
As in 1911, the main interior accommodation features an elegant saloon with dining table, desk and sofa. A passageway at the back leads to the principal cabins, with a single cabin to starboard and another to port. The rear twin cabin has its own access to the cockpit.
Towards the front of the saloon, a more pragmatic approach has been adopted to allow the accommodation of seven crew members and a private cabin for the captain.
The galley has retained its early 20th century style, but efficiently redesigned to be able to feed sixteen to eighteen people, the ideal crew size for this large yacht, during a race.
The boat was ready to take to the water again in 2005. This was the moment that the aforementioned book was published, a copy of which will be made available to any potential buyer. P. Livanos, having taken so much pleasure in the project to resuscitate Mariquita, was not very involved in classic regatta racing, and used the yacht very little. A group of businessmen from London duly got together to buy it, and have now entered Mariquita into the sale at Retromobile.
Mariquita's breathtaking appearance ensured it integrated quickly into the Mediterranean circuit, thanks to the combined effort of William Fife and his talented successors at Fairlie Restoration.
This is a yacht that has always been skippered admirably. During the 2010s it benefitted from the expertise of legendary skipper, Jim Thon, who worked ceaselessly to perfect the art of gybing and tacking. He drew on his experience to write a short book and a copy of this guide was given out to every new crew member coming on board.
The recent results for this yacht are impressive: winner of the Monaco Classic Week, the Régates Royales de Cannes and the Voiles de Saint-Tropez. In 2014, it won the Big Boat class in the Panerai Trophy, and there have been numerous other awards. Artcurial is delighted to present this masterpiece of the oceans, a unique vessel with an outstanding history, ready to carry away the lucky buyer of Mariquita.
Mariquita can be viewed by appointment only in Berthon Marina, Lymington, Hampshire, United-Kingdom.
Participating in the auction on this lot is subject to a special registration process. If you would like to bid on this lot, please get in touch with the bidding office or the motorcars department at least 48 hours before the sale.
Photos © Ben Wood
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