[S.l., vers 1736-1738]
Ens. 217 p. in-folio (32 x 20,4 cm) brochés, cartonnage de l’époque orné de losanges et motifs floraux
Manuscrits corrigés comportant un ajout autographe et un schéma de la main de Voltaire et la mention de la devise latine de la marquise du Châtelet, de sa propre main: « ignis ubique latet / naturam amplectitur omnem / cincta parit, destruit, renovat, unit, alit ». Le texte présente des variantes par rapport aux versions imprimées en 1738 chez Ledet à Amsterdam pour les Élémens de la philosophie de Neuton et par l’Académie des sciences de Paris, la même année pour l’Essai sur la nature du feu et sur sa propagation.
Le triple intérêt de ce document, Voltaire le résume admirablement dans sa dédicace : son importance pour l’introduction des idées newtoniennes en France (« on tachera de mettre ces éléments à la portée de ceux qui ne connaissent de la philosophie, et surtout de Newton que le nom seul ») , l’exemple de sa collaboration étroite avec Émilie du Châtelet (« Ce n’est point ici une marquise ni une philosophie imaginaire, c’est l’étude que vous avez faite de quelques nouvelles vérités que je copie sous vos yeux, c’est le fruit d’un travail respectable que j’ose rendre public, pour votre gloire, pour celle de votre sexe ») et l’injonction à l’expérimentation contre les préjugés scientifiques (« Une philosophie qui serait établie que sur des explications hasardées, ne mériterait pas en rigueur le moindre examen, car il y a un nombre innombrable de manières d’arriver à l’erreur ; il n’y a qu’une seule route vers la vérité. Il y a donc l’infini contre un à parier, qu’un philosophe qui ne s’appuiera que sur des hypothèses ne dira que des chimères »).
PROVENANCE :
- Vente Christie’s, Paris, 29 octobre 2012, lot 23
Quelques rousseurs, cartonnage légèrement défraîchi