SUPERBE LETTRE DE SAINT EXUPÉRY À GUILLAUMET, ILLUSTRÉE
DE CINQ CROQUIS AQUARELLÉS, dont deux légendés. « Mon vieux Guillaumet, Tu vois par la photographie ci-dessus que
j’attends impatiemment ton arrivée. On ne peut plus m’arracher de
la dune d’où je considère l’horizon. Et par le dessin en dessous
avec quelle ardeur je t’écris. Je ne pense même plus à mettre de
l’ordre ! Ton rapport était épatant. Il reste un fauteuil à l’académie je
te conseille vivement de l’enlever. C’est une affaire. Je n’ai rien à te
dire parce que j’ai la gueule de bois. Mes astuces s’en ressentent. [Une phrase effacée avec une note au crayon noir : j’ai effacé cette
phrase parce qu’elle était inconvenante et que tu es très pudibond.]
C’est d’une tendresse folle. Je me console avec mon poulailler. J’ai
de plus en plus la gueule de bois. J’ai bien cherché, c’est tout ce
que j’ai de neuf à te dire. Tiens. Je vais mettre de l’ordre pour te
faire plaisir. C’est fait. Bonsoir. Ton vieil ».
On joint un dessin original de Saint Exupéry représentant un groupe
de trois aviateurs (dont lui-même ?) assis sur un monticule, au pied
d’un feu de camp, leur avion écrasé à l’arrière-plan (crayon noir,
bleu et rouge sur une feuille de papier pelure (12,9/13,5 x 20,7 cm)
déchirée dans la marge inférieure).
PROVENANCE:
Vente anonyme à Paris, le 20 novembre 2007, lot 94
BIBLIOGRAPHIE:
Album Antoine de Saint-Exupéry, Bibliothèque de la Pléiade, 1994,
p. 146-147 (repr.);
N. des Vallières, R. de Ayala, Les plus beaux manuscrits de Saint
Exupéry, 2003, p. 58-59 (repr. partielle);
D. Lacroix, Antoine de Saint-Exupéry : dessins : aquarelles,
pastels, plumes et crayons, 2006, p. 226-228 (repr.)
Quelques taches et rousseurs ; pliures et petites déchirures
marginales