L’Oie, 6 décembre 1948.
2 p. in-4 (26,7 x 20,7), suscription
et timbres.
Curieuse lettre au directeur de
« Herbo-latin » : « Dans le but de
faire une honnête publicité à des
artistes apréciés nous cherchons à
créer une amicale groupant des artistes
de toutes nationalités et de tendances
diverses mais n’intéressant pas les
marchands de poulets et ne pas avoir
vendu une seule œuvre à l’un d’eux est
la seule condition pour adhérer. Cette
amicale aurait son salon à l’Oie,
aglomération vendéenne d’une certaine
importance (visible du fameux mont
des Alouettes par temps clairs) et
qui attire un monde considérable par
ses foires. Ce salon pourrait avoir
son vernissage précisément un jour
de foire et sa clôture le soir de sa
foire suivante de façon que le public
puisse se faire une opinion entre deux
visites. Serait exclu de l’amicale
tout artiste ayant eu enfin une de
ses œuvres achetée par un marchand
de poulets. […] P.S. Voilà la primeur
d’un de mes récents poëmes (que vous
pourrez publier si vous le voulez) Le
vieux. Il était effrayant de labeur
et des ans et s’en allant aux champs
chanter la ritournelle, s’occuper des
javelles pendant que sa demoiselle
humait la senteur du couvent. Il était
effrayant, faisait peur aux enfants
qui à son approche s’enfuyaient en
courant. La poire en confiture les
attendait, les rassurait, et le vieux
en voiture partait de la toiture au
milieu des murmures de la belle nature
qui souriait à tout venant ».