Élève d'Henri Lehmann et de Léon Bonnat, Osbert est condisciple de Seurat et d'Alexandre Séon à l'École des Beaux-Arts. S'il expose au Salon à partir de 1881 des œuvres influencées par la peinture espagnole, son esthétique personnelle s'affirme et il devient au tournant des années 1890 une figure reconnue du mouvement symboliste. La couleur bleue devient omniprésente dans son œuvre qui évoque des paysages sylvestres et lacustres, le plus souvent nocturnes, dans lesquels cheminent des figures élégiaques, porteuses de lyre ou des druidesses mélancoliques (n° 419 et 422). Osbert fait une synthèse très heureuse de l'héritage des néo-impressionnistes et de sa propre vision ; cette matière diffuse et en partie pointillée lui permet de donner à son univers une dimension onirique d'une grande poésie. Il expose à tous les Salons de la Rose+Croix, chez Siegfried Bing et dans les meilleures galeries (chez Georges Petit en 1895). Auteur de quelques grands décors, dont ceux des établissements thermaux de Vichy, Osbert reste fidèle à son monde jusque dans les années 1930, avec une égale qualité technique et une inspiration dont le caractère répétitif est en lui-même un des aspects intéressants : toute l'œuvre d'Osbert est une sorte de " série " obsessionnelle. La qualité de ses dessins au fusain confirme un sens de la composition qui peut aussi renoncer à la couleur sans cesser d'être expressive (n°420, 421 et 422). Osbert écrit : " Je veux arriver à la Simplicité même, au grand silence ".