Lefebre étudie de 1889 à 1895 à l'Académie royale des arts de Prusse à Düsseldorf, puis de 1895 à 1898 à l'Académie royale des Beaux-Arts de Munich avec Carl von Marr. De 1899 à 1903, il suit les cours de l'Académie Jullian à Paris. Il rencontre Picasso, Matisse et Oskar Moll. La guerre le contraint à regagner l'Allemagne en 1914 et il demeurera dès lors à Francfort. Après 1966, il s'installe en Italie jusqu'à sa mort à l'âge de 101 ans. Si son art évolue à partir de son séjour parisien vers un style manifestement influencé par la peinture française des avant-gardes, sa production antérieure à 1914 relève encore du symbolisme. Il peint ainsi plusieurs scènes mettant en scène des centaures proches de l'art de Franz von Stuck. Il réalise aussi des dioramas pour le musée Senckenberg d'histoire naturelle de Francfort. En 1899, plusieurs de ses œuvres, dont notre tableau, illustrent un important article de l'anthropologue Ludwig Wilser qui s'attache à définir l'esprit allemand et ses sources légendaires dans 'Deutsche Kunst und Dekoration'. D'un symbolisme complexe, notre huile L'Automne (titre allemand : 'Herbstweben' textuellement Tissage d'automne) évoque probablement la saison comme âge de la vie : tandis qu'une vieille paysanne ramasse du bois dans la forêt, des personnages féminins perchés sur des branches comme des Parques s'apprêtent peut-être à rompre le fil de sa vie. Dans une œuvre datant aussi des mêmes années et intitulée 'Morgen Grauen' (Matin gris) (fig. ?), l'artiste procède de la même manière en confrontant une scène réaliste à une évocation symbolique : un paysan se rendant aux champs y est confronté à une nature mêlée de personnages symboliques tourmentés. 'Herbstweben' est bien un des rares tableaux symbolistes importants de Lefebre.