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1938 Bugatti Type 57C coupé Atalante
1938 Bugatti Type 57C coupé Atalante
Estimation :
3 000 000 € - 3 500 000 €
Vendu :
2 903 200 €

Description complète


Titre de circulation américain
Dédouanée en EU
Châssis n° 57624
Moteur n° 448

- Rarissime Atalante avec caisse aluminium et 'matching numbers'
- Compresseur monté en 1952 à l'usine
- Ex-Collections Charles Renaud et Peter Williamson
- Historique connu et suivi, ex-Salon de Genève
- Un des chefs d'œuvre de Bugatti dans les spécifications les plus désirables

Les différents registres d'usine permettent de retracer l'origine de la voiture que nous présentons, comme suit :

Livre d'atelier carrosserie Bugatti
Les registres manuscrits concernant les voitures carrossées par Bugatti en 1938 ont été conservés. Nous découvrons en janvier 1938 la construction de deux " Coupé Atalante " :
- Châssis 57598, en livrée rouge deux tons, terminée le 10 janvier,
- Châssis 57624, " caisse bleu / noir - intérieur cuir havane ", sortie de l'atelier le 28 janvier 1938.
Elle est la septième Bugatti sortie de la carrosserie en 1938. A l'époque, le rythme de fabrication est de quatre à huit voitures par mois. L'année 1938 est la dernière où figure sur le catalogue Bugatti le " Coupé Atalante, 2 places ". Il y aura bien encore une ou deux voitures assemblées en 1939, suite à des commandes spéciales, dont celle préparée pour le Salon de New-York.
La production totale des Atalante sur châssis 57 ou 57C est de 34 voitures. Le modèle avait été présenté à la presse en avril 1935, alors dénommé " Faux-Cabriolet ", et il ne sera officiellement baptisé Atalante qu'à partir du salon d'octobre 1935. Le chiffre de production de ce coupé est le double de celui des coupés Atalante sur châssis 57S, qui est de 17 exemplaires.

Registre de fabrication mensuel et vente
Le châssis 57624, équipé du moteur 448, est assemblé en décembre 1937, et part en carrosserie début 1938. La voiture est terminée le 28 janvier 1938.

Registre d'acheminement
Nous trouvons le véhicule 57624/448 coupé Atalante, acheminé de l'usine au Salon de Genève par chemin de fer le 2 février 1938. La voiture n'est pas encore promise ou achetée par l'agent genevois. C'est un prêt ou une exposition seule, décidée par Molsheim. Ayant été terminée cinq jours seulement avant son expédition pour le Salon de Genève, nous pouvons penser qu'elle fut réalisée spécialement pour cette exposition, et qu'un soin tout particulier a été attaché à sa construction.
Le véhicule est officiellement vendu le 5 avril 1938 au concessionnaire Bugatti de Genève, Jean Sechaud. Le Garage Sechaud a succédé vers 1932 au Garage Blanc et Paiche dans la représentation de Bugatti à Genève. Beaucoup de Type 57 seront vendus neufs en Suisse, mais seuls deux coupés Atalante y seront mis en circulation : les châssis 57402 et 57624.

Une histoire suisse
La voiture 57624 est officiellement importée en Suisse le 8 avril 1938. Elle franchit la douane à Saconnex (quittance numéro 7142). Le véhicule est décrit " Coupé - poids 1473 kg ". Les registres d'immatriculation des voitures en Suisse, avant-guerre, ne semblent plus exister, néanmoins par recoupements il est possible de savoir que pour 1938, d'après les registres de statistiques, les quatre premières Bugatti importées le seront en avril : il s'agit de voitures carrossées, et non de châssis. Parmi elles, une sera mise en circulation à Lausanne et une à Genève. 57624 est certainement l'une des deux.
Nous avons pu faire consulter les archives de la police suisse couvrant les années 1950 et 57624 apparaît, toujours immatriculée à Genève. Il est permis de supposer qu'elle circula depuis sa livraison neuve dans ce canton, de 1938 à 1948, période à laquelle nous retrouvons sa trace entre les mains d'un amateur du nom de de Marignac.

Chronologie des propriétaires suisses
Vers 1948 Gilbert de Marignac et son cousin Bernard Darier vont acquérir 57624. La voiture porte alors la plaque GE 11146.
Nous avons pu retrouver G. de Marignac, aujourd'hui domicilié à Crans près de Céligny. Il se souvient : " La voiture avait été achetée par mon cousin Darier. Pour une raison quelconque, j'en étais le copropriétaire, mais je l'utilisais peu. J'ai pourtant gardé le souvenir d'un véhicule à la conduite agréable. Il me semble que l'auto était verte et aurait été repeinte en brun clair. Dès 1950 mes activités m'ont amené à travailler aux USA et je perds la trace de la voiture, sans doute vendue par mon cousin à cette période. "
B. Darier est aujourd'hui décédé. Il était proche de la famille Hentsch, propriétaire de l'une des quatre banques privées suisses, Hentsch & Cie. G. de Marignac et son frère Denis ont épousé deux sœurs Van Bercham, apparentées à la Banque Pictet.

Le propriétaire suivant de 57624 est Alphonse Gontran-Weber. Il immatricule le véhicule sous le numéro NE 2542 (canton de Neuchâtel). Aujourd'hui résidant à Lugano, il était originaire de Boudry, près de Neuchâtel. C'est dans un important garage de cette ville qu'il découvre la voiture vers 1950. Il nous déclare avoir possédé la voiture avec un ami, Bernard Darier. Il est possible que Darier l'ait cédée à Gontran-Weber tout en en conservant l'usage. La chronologie des propriétaires est pour l'instant, vérifiée.
Gontran-Weber se souvient avoir couru à Monza au volant de sa 57 Atalante. Ce grossiste en pierres précieuses, qui achetait au Brésil et en Afrique du Sud, avait ses bureaux à Genève. Il créa un " Trophée Gontran-Weber " pour les courses automobiles. Dans les deux lettres manuscrites qu'il envoie à un amateur de Bugatti en 1998, il se souvient que plus tard un certain Charles Renaud va gagner ce trophée avec l'équipe Aston-Martin à Monza !
Ensemble, Darier et Gontran auront plusieurs voitures dont une Delahaye. Lorsqu'ils mettent fin à leur partenariat, Gontran-Weber choisit de garder la Bugatti. Il la cède bientôt par l'intermédiaire d'Hubert Patthey au proche ami de celui-ci, Charles Renaud, originaire lui aussi de la région de Neuchâtel. Il est domicilié à Cortaillod, le village voisin de Boudry.

La voiture reste dans la même région et conserve sa plaque d'immatriculation NE 2542. Dans un long courrier adressé à l'un des futurs propriétaires de sa voiture, C. Renaud déclare avoir acquis le véhicule à Genève en 1952. A. Gontran se souvient quant à lui avoir revu l'auto accidentée, à Bâle ou Genève, quelque temps après sa revente. Peut-être dans le garage où Renaud va la découvrir ?
La lettre de C. Renaud détaille toutes les modifications et améliorations apportées au véhicule pendant sa propriété. Nous ne reprendrons pas tous les points décrits mais soulignerons que :
- C'est à l'usine de Molsheim que fut monté le compresseur.
- La carrosserie Köng à Bâle restaura et modifia la caisse.

Il est possible de se demander si la voiture n'avait pas été sérieusement accidentée, avant Renaud, ou peu de temps après son achat, car Gontran nous a précisé avoir vu l'auto en piteux état dans le garage en question.
Notons que le galbe des ailes arrières, se rejoignant sur le dessin d'origine au milieu de la poupe, se voit interrompu et séparé par un bandeau arrière, droit sur 57624, telle qu'elle se présente aujourd'hui. A bien regarder la vue arrière de l'auto photographiée dans le parc du château d'Ermenonville en 1958, il semble que la modification existe déjà. Elle doit faire partie des travaux effectués par Köng sur le véhicule en 1952 ou 1953.
Dans son courrier, C. Renaud confie avoir vendu 57624 à M. Marx, de Berne, en 1956. Nous trouvons bien trace de ce propriétaire dans les archives de la police suisse : " Dietrich Marx, Dolmetscher. " La Bugatti reçoit les plaques BE 59930. Selon les souvenirs écrits de C. Renaud, " Quand je l'ai vendue à un M. Marx, de Berne, le véhicule était en parfait état... Malheureusement il a dû s'en défaire peu de temps après… " Ceci n'est pas une supposition mais une affirmation, car à notre avis Marx est revenu vers Renaud pour le charger de reprendre l'auto et de la revendre pour lui. Ce scenario est vérifié car nous avons retrouvé le propriétaire qui suit Marx dans l'ordre conservé aux archives de la police.

Il s'agit de Roger-Georges Poinsot, originaire de Carouge, quartier de Genève où il est toujours domicilié. Il a travaillé dans l'entreprise familiale de chauffage central. Né en 1932, il possède vers 1954 une première Bugatti Type 57, un coach Ventoux de 1935 qui finira à la casse. Il se souvient de l'Atalante qui lui succède : " Vers 1955, j'ai acheté à C. Renaud, de Bâle, son coupé 57 qui était de couleur noire et jaune. L'état mécanique était bon sauf l'embiellage, qui commençait à laisser des paillettes dans le filtre ! Je l'ai utilisée en usage quotidien sur 15 000 km. Elle consommait 25 l/100 km. Son rayon de braquage un peu grand nécessitait de virer en dérapage des quatre roues, en première, sur les petites places. J'ai dû revendre mon Atalante car la naissance de mon fils a généré quelques problèmes financiers.
C'est un M. Fatio, de Bellevue, qui s'en est porté acquéreur. Ma crainte s'est justifiée car juste après son achat, j'ai appris qu'il avait coulé les bielles. "
Ce témoignage confirme donc la reprise de la voiture par Renaud avant revente à Poinsot. Ce dernier avait immatriculé la Bugatti dans le canton de Genève avec la plaque GE 56608.

Elle sera conservée par le propriétaire suivant, Jean-Louis Fatio, originaire d'une vieille famille genevoise. Il est encore jeune étudiant, domicilié à Bellevue, lorsqu'en 1957 son ami Raymond Hyvert, de Carouge, lui apprend que son voisin Poinsot serait vendeur du coupé Atalante. L'affaire est conclue le samedi suivant pour la somme de 5 000 FS, dont 3 500 FS d'acompte. Il avait fallu à J-L Fatio rassembler ses maigres économies d'étudiant pour acquérir cette Bugatti tant convoitée, malgré une opposition paternelle affichée.
" Peu de temps après mon achat, à la première sortie de l'auto, à peine arrivé au bout de la ligne droite de Bellevue, je coulais quatre bielles. Le hasard voulut qu'un ami entende le jour même une conversation dans un bar genevois, dans lequel Poinsot se félicitait d'avoir vendu la Bugatti sur laquelle il savait un problème d'embiellage. Je le joignais bientôt au téléphone et lui proposai de me reprendre la voiture ou d'oublier les 1 500 FS du solde ; cette deuxième option fut acceptée.
L'Atalante était équipée de pare-chocs arrière de Jaguar XK 120, mais la restauration qui datait de C. Renaud avait été de grande qualité et la voiture avait une allure magnifique. La réparation moteur fut confiée à l'ancien mécanicien en chef du Garage Sechaud : Gaillepand. "
A son compte depuis plusieurs années, celui-ci exploitait un petit atelier en sous-sol, rue du Roveray à Genève. Le Garage Sechaud existait toujours mais avait déménagé pour un vaste local au 16 rue Maunoir, dans le quartier des Eaux-Vives. Gaillepand proposa à J-L Fatio de mettre le moteur sur coussinets minces en métal rose. Après avoir demandé conseil à l'usine Bugatti, le travail fut exécuté à la perfection par l'ancien chef d'atelier de Sechaud.
Selon les souvenirs de J-L Fatio, lors d'un rallye au Mans au volant de l'Atalante de la vente, il rencontre Charles Renaud qui participait, lui, avec une 57SC. Sur la ligne droite des Hunaudières, il se rappelle avoir doublé la 57SC de Renaud à plus de 200km/h ! La voiture était très performante avec sa caisse aluminium et son compresseur.

Après quelque temps de plaisir intense au volant de son Atalante remise en état, J-L Fatio doit partir travailler aux États-Unis vers 1960-1961. A cette époque il est déjà en contact avec le grand collectionneur Milton Roth, de Long Beach, Californie. Celui-ci est déjà venu dans la propriété familiale des Fatio à Messery, côté français du lac. Roth y a vu plusieurs Bugatti Type 57 que J-L Fatio héberge et vend pour le compte de Robert Baer, un marchand genevois spécialisé dans les très belles voitures de collection dont les amateurs américains sont friands dès le début des années 1950.
Pendant le séjour de son fils Jean-Louis aux États-Unis, M. Fatio père s'occupe de la vente de 57624 à Milton Roth, par l'intermédiaire de Robert Baer.

Histoire américaine de l'Atalante
La suite de l'histoire est connue puisque le registre Bugatti de H-G Conway, " Bugatti Register 1962 ", mentionne le propriétaire, californien lui aussi, qui a racheté vers 1961 la voiture à Roth : Michael H. Strater, 3555 Dwight Way, Berkeley 4, Californie.
Il semble en effet, d'après les souvenirs de J-L Fatio qui rendit visite à M. Roth en Californie en 1961, que ce dernier n'avait déjà plus l'auto à cette période. La transaction s'était faite pour 3 500 $.
En 1963, la voiture est cédée au futur président de l'American Bugatti Club, le neurologue réputé Peter Williamson, de Greenwich, CT. La restauration complète du véhicule sera entreprise par le spécialiste Bugatti O-A Phillips. Ce mécanicien, installé dans la banlieue de Los Angeles, entretenait déjà les rares Bugatti californiennes en 1931 ! Les nouveaux coloris de la caisse en deux tons inversés rouge et noir datent de cette restauration.

La carrosserie porte le numéro d'assemblage 25, elle est donc la 25e Atalante, châssis long Type 57, réalisée dans les ateliers de la carrosserie Bugatti, pour une série de 34 véhicules assemblés de 1935 à 1939. Toutes les teintes possibles et variantes de tons semblent avoir été essayées sur la carrosserie de 57624 : la découpe en deux tons noir/bleu d'origine indiquait sûrement une caisse presque uniformément noire avec panneaux latéraux de capot, sous la flèche, et portes bleu marine.
Le coupé Atalante sur châssis Type 57 est une des plus belles Bugatti qui puissent être présentées à un Concours d'Elégance et un des modèles les plus désirable et exclusif de la production Bugatti.
Le véhicule proposé à la vente possède toutes les qualités des derniers exemplaires d'Atalante : moteur à compresseur, caisse aluminium, freins hydrauliques et phares intégrés. De plus, elle sera livrée à son futur propriétaire avec un joli dossier composé de factures diverses d'époque, de courriers avec l'usine, de photographies et de multiples documents.

Pierre-Yves Laugier
Pour Artcurial
Novembre 2017



US title
EU customs cleared
Chassis n° 57624
Engine n° 448

- Extremely rare Atalante with aluminium body and matching numbers
- Supercharger fitted in 1952 by the factory
- Ex-Charles Renaud and Peter Williamson collection
- Known, continuous history, ex-Geneva Motor Show
- A Bugatti masterpiece in the most desirable specification

The various factory registers allow us to trace the origins of the car on offer, as follows :

Bugatti coachwork factory book
The handwritten records of cars bodied by Bugatti in 1938 have been conserved. They tell us that in January 1938, two " Coupé Atalante " were built :
- Chassis 57598, in two-tone red livery, completed on 10 January,
- Chassis 57624, " blue/black body - tan leather interior ", left the workshop on 28 January 1938.
It was the seventh Bugatti to leave the coachbuilders during 1938. At that time, between four and eight cars were built a month and 1938 was the last year that the " 2-seater Coupé Atalante " appeared in the Bugatti catalogue. There would be a couple of further examples assembled in 1939, for special orders, including one that was prepared for the New York Motor Show.
A total of 34 Atalantes were built on 57 or 57C chassis. The model had been presented to the press in April 1935, known then as a " Faux-Cabriolet ", and not officially named Atalante until the Motor Show in October 1935. Only 17 examples of the Atalante coupé were built on a 57S chassis.

Monthly sales register
Chassis 57624, fitted with engine 448, was assembled in December 1937, and was sent to the coachbuilder at the start of 1938. The car was completed on 28 January 1938.

Delivery register
The vehicle 57624/448 coupé Atalante was transported from the factory to the Geneva Motor Show by train on 2 February 1938. The car had not been promised to, or bought by, the agent in Geneva, but sent by Molsheim for loan or display only. Having been finished just five days before being sent to the Motor Show, we can conclude that it was built specifically for the event, and consequently particular care was taken in its construction.
The car was officially sold on 5 April 1938 to the Bugatti dealer in Geneva, Jean Sechaud. The Sechaud Garage had taken over from Garage Blanc et Paiche around 1932 as the Bugatti representative in Geneva. There were many Type 57 sold new in Switzerland, but only two Atalante coupés put into circulation there: chassis numbers 57402 and 57624.

A Swiss history
Chassis 57624 was officially imported into Switzerland on 8 April 1938. It crossed the border at Saconnex (receipt number 7142). The vehicle was described as " Coupé - weight 1473 kg ". There are no longer any proper registration records of Swiss cars from before the war, but cross-checking of statistics records has shown that in 1938, the first four Bugatti were imported in April. These were completed cars and not chassis. Of these four, one went to Lausanne and the other to Geneva, and 57624 was undoubtedly one of these two.
We have consulted 1950s Swiss police archives and found 57624 logged there, always registered in Geneva. We can suppose that the Bugatti was on the road in this canton from 1938, when new, through to 1948, when we come across the car again in the hands of an enthusiast by the name of de Marignac.

Chronology of Swiss owners
Gilbert de Marignac and his cousin Bernard Darier acquired this car around 1948. At that time, it was registered GE 11146. We traced Mr de Marignac, who now lives in Crans, near Céligny. He recalls : " The car was bought by my cousin Darier. For some reason, I was the co-owner, although I rarely used it. However, I still remember it was lovely to drive. I seem to remember the car was green and was re-painted light brown. In 1950, I ended up working in America and lost track of the car, which was probably sold by my cousin at that time. "
Darier is no longer alive. He was close to the Hentsch family, that owned one of the four Swiss private banks, Hentsch & Cie. Marignac and his brother Denis had married the two Van Bercham sisters, connected to the Pictet bank.

The next owner of 57624 was Alphonse Gontran-Weber who registered the vehicle with the number NE 2542 (Neuchâtel canton). He lives in Lugano today but comes from a town near Neuchâtel, called Boudry, and discovered this car in a large garage in the town around 1950. He told us that he owned the car with a friend of his, Bernard Darier. It is possible that Darier sold the car to Gontran-Weber while retaining the use of it. The chronology of the owners is, for the moment, consistent. Gontran-Weber remembers having raced at Monza in his Atalante 57. He was a wholesaler of precious stones, who travelled on business to Brazil and South Africa, and had offices in Geneva. He was also responsible for setting up the " Gontran-Weber Trophy " for motor racing. In two letters that he wrote to a Bugatti enthusiast in 1998, he remembers that at a later date a certain Charles Renaud won this trophy with the Aston Martin team at Monza !
Darier and Gontran owned several cars together including a Delahaye. When their partnership came to an end, Gontran-Weber chose to keep the Bugatti. He later sold it, through Hubert Patthey, to a close friend of the latter, Charles Renaud, also from the Neuchâtel region. He lived in Cortaillod, the village next to Boudry.
As the car remained in the same area, it retained the registration number NE 2542. In a long letter to one of the future owners of this car, Renaud states that he bought the car in Geneva in 1952. Gontran remembers seeing the car, damaged, in Basel or Geneva, some time after he sold it. Perhaps in the garage where Renaud would discover it ? Renaud's letter lists all the modifications and improvements he made to the vehicle during his ownership. The key elements of this work were:
- The supercharger was fitted at the factory in Molsheim
- The coachbuilder Köng in Basel restored and modified the body.

One wonders whether the car had been seriously damaged before, or shortly after Renaud bought it, as Gontran told us he saw the car in a dreadful state in the garage in question. We note that the curve of the rear wings, which on the original design, joins in the middle of the stern, is interrupted and separated by a band at the rear, on 57624, just as it is today. Looking at the back of the car in a photograph taken in the grounds of the château d'Ermenonville in 1958, it appears that this modification was there then, leading us to believe that it was part of the work carried out by Köng in 1952 or 1953.
In his letter, Renaud says that he sold 57624 to a Mr Marz from Bern, in 1957. We have discovered records of this owner in the Swiss police archives, under " Dietrich Marx, Dolmetscher. " The Bugatti was registered BE 59930. According to the written recollections of Renaud, " When I sold it to a certain M. Marx, from Bern, the vehicle was in perfect condition...Unfortunately he had to get rid of it shortly afterwards... " We believe that Marx asked Renaud to take the car back and sell it for him, as we have traced the owner after Marx through the police records.
This was Roger-Georges Poinsot, from Carouge, a district of Geneva where he still lives. He worked in the family central heating business. Born in 1932, it was around 1954 that he bought his first Type 57 Bugatti, a 1935 Ventoux coach, which ended up at the scrap yard. He remembers the Atalante that followed it : " In around 1955, I bought a black and yellow coupé 57 from C.Renaud of Basel. It was mechanically sound apart from the linkage, which began to flake off into the filter! I used it every day for some 15 000 km. It used 25 litres per 100 km. The rather large turning circle meant that to get round small squares, the car had to slide on four-wheels in first gear. I had to sell the Atalante for financial reasons after the birth of my son. It was a certain Mr Fatio, from Bellevue, who bought it. My concerns about the car were justified for, just after he bought it, I learnt that he had issues with the connecting rods. " This account fits with Renaud taking the car back again before selling it on to Poinsot, who registered the Bugatti in Geneva with the number GE 56608.

The car then passed to the next owner, Jean-Louis Fatio, from an old Geneva family. He was a young student living in Bellevue in 1957 when his friend, Raymond Hyvert from Carouge, told him that his neighbour Poinsot was selling his coupé Atalante. The transaction was concluded the following Saturday for the sum of 5 000 FS, and 3 500 Fs handed over as a down payment. Fatio had used all his meagre student savings to buy this coveted Bugatti, despite some paternal opposition.
" Shortly after buying the car, on my first trip out in it, I had just got to the end of the straight road in Bellevue when I broke four rods. By chance, a friend overheard a conversation in a bar in Geneva in which Poinsot congratulated himself on selling his Bugatti which he knew had a linkage problem. I phoned him straight away and asked him either to take the car back or forget about the remaining 1 500 FS ; he accepted the second option.
The Atalante had rear bumpers from a Jaguar XK120, but the restoration dating from Renaud's ownership was of high quality and car looked magnificent. The job of fixing the engine was given to the former chief mechanic of the Garage Sechaud : Gaillepand. "
The latter had been working for himself for several years in a small workshop in a basement, in rue du Roveray, Geneva. The Garage Sechaud was still operational but had moved to a large site at 16 rue Manoir, in the Eaux-Vives district. Gaillepand suggested to Fatio that the engine was mounted on small pink metal bearings. Having taken advice from the Bugatti factory, the work was carried out immaculately by the former Sechaud chief mechanic.
Fatio remembers that while he was on a rally at Le Mans in his Atalante, he met Charles Renaud, who was taking part in a 57SC. On the Hunaudières straight, he remembers overtaking Renaud's 57SC at over 200 km/h ! The aluminium-bodied, supercharged car was extremely quick.
Around 1960 - 1961, after a hugely enjoyable period spent behind the wheel of his restored Atalante, Fatio went to work in the US. He was, by then, already in contact with the great collector Milton Roth, of Long Beach, California. Roth had visited Fatio's family home in Messery, on the French side of the lake. While there Roth saw several Type 57 Bugattis stored by Fatio for Robert Baer. Baer was a dealer from Geneva who specialised in beautiful collectors' cars that Americans had been coveting since the early 1950s. While Fatio was in the US, his father organised the sale of 57624 to Milton Roth, through Robert Baer.

The Atalante's American history
The rest of the car's story is well known through the " Bugatti Register 1962 " of HG Conway, which names the Californian owner who bought the car in circa 1961 from Roth : Michael H. Strater, 3555 Dwight Way, Berkeley 4, California.
Fatio recalls visiting Roth in California in 1961 and remembers that Roth no longer owned the car then. It had changed hands for 3 500 $.
In 1963, the car sold to the future president of the American Bugatti Club, the renowned neurologist Peter Williamson, of Greenwich, CT. A full restoration of the car was carried out by the Bugatti specialist O. A. Phillips. This mechanic, working in the outskirts of Los Angeles, had been maintaining rare Californian Bugatti since 1931 ! The new livery in reversed red and black, dates from this period.

The coachwork bears the assembly number 25, making it the 25th Atalante, with a long Type 57 chassis, to leave the Bugatti workshops, of a series of 34 vehicles assembled between 1935 and 1939. Every possible combination of colours appear to have been tried out on the coachwork of this car : the original black/blue two-tone pattern is thought to have comprised an almost completely black body with doors and side panels on the bonnet in dark blue.
The Atalante coupé on a Type 57 chassis is one of the most beautiful Bugatti to appear at any Concours d'Elégance, and is also one of the most exclusive and desirable models built by Bugatti.
The vehicle on offer possesses all the features of the last Atalante models, with supercharged engine, aluminium body, hydraulic brakes and integrated lights. It will be delivered to its future owner with a wonderful file of period invoices, photographs, documents and correspondence with the factory.

Pierre-Yves Laugier
For Artcurial
November 2017



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